LE MUSÉE DE TROYES
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salle, une Vierge avec l’Enfant du commencement du xvie siècle, une
Tête d’évêque du milieu de ce siècle, et, surtout, une superbe chemi-
née en pierre, provenant de l’hôtel de Chapelaine, datée de 1547,
décorée d’un quadruple rang de sculptures, où se révèle l’influence
italienne et qu’il n’est pas interdit d’attribuer au ciseau de Dominique
Florentin, quia longtemps séjourné à Troyes
et fut, à Paris, le collaborateur de Germain
Pilon.
La ville de Troyes et la région qui l’en-
toure ont toujours été fécondes en sculpteurs.
Au xvi° siècle, on peut citer, à côté de l’Italien
Dominique, Nicolas Halins, les Juliot, et
surtout François Gentil, dont le nom est
mieux connu que les œuvres. Au xvn° siècle,
Girardon, malgré sa résidence à Paris, est
resté attaché à sa ville natale, et le musée
possède de lui deux beaux bustes de Louis XIV
et de Marie-Thérèse, qu’il avait exécutés
pour le château de Villacerf, appartenant à
Edouard Colbert1. Dans notre siècle, Simart,
Paul Dubois, Alfred Boucher, Suchetet, Jan-
son, Valtat, Bacquet, Briden, et d’autres
encore, tous nés dans le département, ont
tenu à honneur de réunir leurs principales
œuvres dans le musée de Troyes, qui doit à
ce concours d’heureuses circonstances une
situation exceptionnelle, en première ligne,
parmi les musées de sculpture de France.
Lors de la mort prématurée de Simart,
sa veuve offrit à la ville de Troyes la plupart
des modèles et des moulages qui garnissaient
son atelier. Le nombre en était si considé-
rable que la construction d’une vaste salle fut jugée nécessaire
STATUE DE PROPHETE
EN PIERRE (XIVe SIÈCLE)
(Musée de Troyes.)
1. Il peut être permis d’attribuer à Girardon deux statues d’Amours en
marbre représentant l'Été et l'Automne, provenant aussi de Villacerf. Il faut
aussi rattacher au département, par leur destination, des bustes de Muses
recueillis à La Chapelle-Godefroy, et les beaux bustes des Troyens célèbres,
exécutés en marbre par Vassé et donnés à la ville par Grosley, dont le buste, par
Romagnesi, figure, à juste titre, à côté de ceux de ses compatriotes illustres,
parmi lesquels se trouvent Mignard et Girardon.
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salle, une Vierge avec l’Enfant du commencement du xvie siècle, une
Tête d’évêque du milieu de ce siècle, et, surtout, une superbe chemi-
née en pierre, provenant de l’hôtel de Chapelaine, datée de 1547,
décorée d’un quadruple rang de sculptures, où se révèle l’influence
italienne et qu’il n’est pas interdit d’attribuer au ciseau de Dominique
Florentin, quia longtemps séjourné à Troyes
et fut, à Paris, le collaborateur de Germain
Pilon.
La ville de Troyes et la région qui l’en-
toure ont toujours été fécondes en sculpteurs.
Au xvi° siècle, on peut citer, à côté de l’Italien
Dominique, Nicolas Halins, les Juliot, et
surtout François Gentil, dont le nom est
mieux connu que les œuvres. Au xvn° siècle,
Girardon, malgré sa résidence à Paris, est
resté attaché à sa ville natale, et le musée
possède de lui deux beaux bustes de Louis XIV
et de Marie-Thérèse, qu’il avait exécutés
pour le château de Villacerf, appartenant à
Edouard Colbert1. Dans notre siècle, Simart,
Paul Dubois, Alfred Boucher, Suchetet, Jan-
son, Valtat, Bacquet, Briden, et d’autres
encore, tous nés dans le département, ont
tenu à honneur de réunir leurs principales
œuvres dans le musée de Troyes, qui doit à
ce concours d’heureuses circonstances une
situation exceptionnelle, en première ligne,
parmi les musées de sculpture de France.
Lors de la mort prématurée de Simart,
sa veuve offrit à la ville de Troyes la plupart
des modèles et des moulages qui garnissaient
son atelier. Le nombre en était si considé-
rable que la construction d’une vaste salle fut jugée nécessaire
STATUE DE PROPHETE
EN PIERRE (XIVe SIÈCLE)
(Musée de Troyes.)
1. Il peut être permis d’attribuer à Girardon deux statues d’Amours en
marbre représentant l'Été et l'Automne, provenant aussi de Villacerf. Il faut
aussi rattacher au département, par leur destination, des bustes de Muses
recueillis à La Chapelle-Godefroy, et les beaux bustes des Troyens célèbres,
exécutés en marbre par Vassé et donnés à la ville par Grosley, dont le buste, par
Romagnesi, figure, à juste titre, à côté de ceux de ses compatriotes illustres,
parmi lesquels se trouvent Mignard et Girardon.