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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pour les renfermer. Ses bas-reliefs du Tombeau de Napoléon, ses
décorations du Louvre et de l’Hôtel de ville de Paris s’unissent à ses
statues de YOreste1, du Discobole, de la Coronis, et à plusieurs autres,
que domine l’imposante reconstitution de la Minerve du Parthénon,
pour faire apprécier, dans ses manifestations diverses, l’œuvre
correct, élevé et noble de Simart, qui s’inspira de l’antiquité classi-
que et parfois aussi de Canova.
Avec plus de vie, d’élégance et de style, l’œuvre de M. Paul
Dubois s'offre aux regards. L’influence florentine s’y discerne à côté
des hautes qualités modernes et bien françaises qui ont placé ce
consciencieux et grand artiste au premier rang des sculpteurs de son
temps. Dans une nouvelle salle, due à la libéralité de M. Audiffred,
se groupent les figures du Tombeau de Lamoricière, le Chanteur flo-
rentin, le Saint Jean-Baptiste, le Narcisse, au-dessus desquels se
dresse la superbe statue équestre du Connétable de Montmorency.
Toutes ces belles œuvres, trop connues des lecteurs de la Gazette
pour qu’il soit nécessaire de les décrire, et dont les exécutions en
bronze et en marbre sont disséminées à Nantes, à Paris et à Chan-
tilly, apparaissent ici dans leur ensemble, avec leur relief le plus
saisissant, en plâtres originaux, qui semblent garder l’empreinte
directe de l’inspiration, de la pensée et de la main de l’artiste.
Une travée de la même salle est consacrée aux œuvres pleines
de force et parfois de grâce de M. Alfred Boucher, qui a été l’élève
de son compatriote M. Paul Dubois. Que d'énergie musculaire dans
ses Coureurs et dans l’homme qui plonge au sein de La Terre l’outil
puissant qui va la soulever! Quel charme dans le bas-relief du Jeune
Tobie, dans celui du Volubilis, dans la statue mélancolique et
noble de la Duchesse de Vicence ! Je ne saurais énumérer ici toutes
les productions du même artiste, distinguées aux différents Salons
et dont le souvenir reste vivant dans les esprits, non plus que les
œuvres, souvent remarquées, des autres sculpteurs nés dans le dépar-
tement. 11 ne m’est cependant pas permis de passer sous silence la
délicieuse Biblis qui a marqué avec tant d’éclat les débuts de
M. Suchetet, dont on possède aussi un jeune Faune en marbre, et
le buste plein de vie où M. Briden a modelé les traits du vaillant
dessinateur M. Charles Fichot qui, depuis plus de soixante ans, a
reproduit par le crayon le plus fidèle les monuments de la région. Je
dois également citer le Cavalier en vedette et les groupes d’animaux,
modelés dans un mouvement si juste, parMme Thomas-Soyer.
1. Y. Gazette des Beaux-Arts, îre pér., t. XIV, p. 120.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pour les renfermer. Ses bas-reliefs du Tombeau de Napoléon, ses
décorations du Louvre et de l’Hôtel de ville de Paris s’unissent à ses
statues de YOreste1, du Discobole, de la Coronis, et à plusieurs autres,
que domine l’imposante reconstitution de la Minerve du Parthénon,
pour faire apprécier, dans ses manifestations diverses, l’œuvre
correct, élevé et noble de Simart, qui s’inspira de l’antiquité classi-
que et parfois aussi de Canova.
Avec plus de vie, d’élégance et de style, l’œuvre de M. Paul
Dubois s'offre aux regards. L’influence florentine s’y discerne à côté
des hautes qualités modernes et bien françaises qui ont placé ce
consciencieux et grand artiste au premier rang des sculpteurs de son
temps. Dans une nouvelle salle, due à la libéralité de M. Audiffred,
se groupent les figures du Tombeau de Lamoricière, le Chanteur flo-
rentin, le Saint Jean-Baptiste, le Narcisse, au-dessus desquels se
dresse la superbe statue équestre du Connétable de Montmorency.
Toutes ces belles œuvres, trop connues des lecteurs de la Gazette
pour qu’il soit nécessaire de les décrire, et dont les exécutions en
bronze et en marbre sont disséminées à Nantes, à Paris et à Chan-
tilly, apparaissent ici dans leur ensemble, avec leur relief le plus
saisissant, en plâtres originaux, qui semblent garder l’empreinte
directe de l’inspiration, de la pensée et de la main de l’artiste.
Une travée de la même salle est consacrée aux œuvres pleines
de force et parfois de grâce de M. Alfred Boucher, qui a été l’élève
de son compatriote M. Paul Dubois. Que d'énergie musculaire dans
ses Coureurs et dans l’homme qui plonge au sein de La Terre l’outil
puissant qui va la soulever! Quel charme dans le bas-relief du Jeune
Tobie, dans celui du Volubilis, dans la statue mélancolique et
noble de la Duchesse de Vicence ! Je ne saurais énumérer ici toutes
les productions du même artiste, distinguées aux différents Salons
et dont le souvenir reste vivant dans les esprits, non plus que les
œuvres, souvent remarquées, des autres sculpteurs nés dans le dépar-
tement. 11 ne m’est cependant pas permis de passer sous silence la
délicieuse Biblis qui a marqué avec tant d’éclat les débuts de
M. Suchetet, dont on possède aussi un jeune Faune en marbre, et
le buste plein de vie où M. Briden a modelé les traits du vaillant
dessinateur M. Charles Fichot qui, depuis plus de soixante ans, a
reproduit par le crayon le plus fidèle les monuments de la région. Je
dois également citer le Cavalier en vedette et les groupes d’animaux,
modelés dans un mouvement si juste, parMme Thomas-Soyer.
1. Y. Gazette des Beaux-Arts, îre pér., t. XIV, p. 120.