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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 1
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Mély, Fernand de: Le retable de Beaune, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0040

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LE RETABLE DE BEAUNE

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tableau, crut devoir en parler à la Supérieure, « la Maîtresse de
l’Hôpital ».

11 lui assura qu’il valait des sommes considérables; on ouvrit
de grands yeux, et on décida de le descendre à portée de la vue.

« On n’a point la date de cette peinture », imprime la Revue ; « mais la
jeunesse qui respire dans les traits de Philippe le Bon, qui s’y trouve
représenté la couronne en tête, ne permet pas de supposer qu’elle soit
postérieure à i432, époque où le duc avait trente-six ans. Si le tableau
était de cette année même, la duchesse, dont une restauration barbare a
défiguré les traits, serait manifestement Isabelle de Portugal, mariée le
8 janvier 1430 et non en 1429, comme l'imprime Courtepée, celle-là même
pour laquelle Philippe institua la Toison d’Or et prit la devise : « Aultre
« n’aurai ». Bonne d’Artois, sa deuxième femme, était morte en 1424.

« Cette date de 1432 nous donne aussi le nom du pape pourtraict
dans notre tableau; c’est Eugène IY, élu le 30 mars 1431 et si connu
pour ses démêlés avec le Concile de Bâle. La bulle d’institution de l’hô
pital de Beaune, donnée à Florence le VIII des ides de septembre 1441, est

précisément d’Eugène IV. C’est au plus jeune des deux frères Van Eyck

connu sous le nom de Jean de Bruges, lequel n’était ni chimiste, ni col
lègue du Chancelier Rolin, que nous n’hésitons pas à attribuer le Jugemen«
dernier conservé à Beaune. »

En 1845, un voyageur distingué se présentait à 1 Hôtel-Dieu
de Beaune, et demandait à voir le magnifique tableau de Jean de
Bruges.

« M. Mallat s’empressa de répondre au désir du visiteur. L’étranger
s’extasia sur la valeur artistique de la peinture, qui, disait-il, n’avait pas
son égale parmi les chefs-d’œuvre de Jean de Bruges.

«On devrait, ajoute-t-il, restaurer ce tableau et ouvrir une souscription
à cet effet. Puis, priant M. Mallat de lui donner encre et papier, il souscrivit
pour une somme de cinq cents francs et au bas signa; « Duc d’Arenberg »L

Mais les grands critiques n’ont pas encore prononcé. Il faut
arriver à Crowe et Gavalcaselle pour entendre enfin la parole des
maîtres. Il est indispensable de reproduire le passage intégralement;
je soulignerai les lignes qu’il est utile de retenir:

« Le chef-d’œuvre de Van der Weyden est indubitablement le Jugement
dernier de Beaune, remarquable par la beauté de certains détails, quoique
la composition soit peut être un peu moins bonne que celle de ses autres
tableaux; comme celui de Saint-Bavon, il est partagé en plusieurs compar-
timents dont tous les sujets ont des rapports entre eux et forment un
ensemble complet. Le panneau central, plus haut que les autres, repré-

1. Annales archéologiques, t. III, p. 247.
 
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