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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 1
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Rossi, Attilio: L' art des Abruzzes et l'exposition de Chieti: correspondance d'Italie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0074

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64

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

L’exposition de l’art abruzzois ouverte cette année à Ghieti vient d’apporter
avec opportunité une nouvelle et riche contribution à la connaissance de l’his-
toire artistique de cette région.

La variété et la valeur des objets exposés permettent de se faire une idée claire
du développement des arts industriels dans les Abruzzes depuis le moyen âge
jusqu'à nos jours. Chaque forme de l’art : l’orfèvrerie, la céramique, les étolfes
brodées, la miniature, les dentelles, la sculpture sur bois, les divers genres de
meubles religieux ou domestiques, se rappelait à nous par des ouvrages nom-
breux, souvent d’un intérêt vraiment exceptionnel. La peinture et la sculpture
sur pierre, même si elles n’avaient pas une part égale à celle des arts indus-
triels, étaient aussi représentées par des spécimens remarquables. En parcou-
rant les vastes salles où étaient réunis les trésors artistiques de tant de siècles,
l’observateur voyait se déployer sous ses yeux les précieux témoignages des
vertus, du génie, des mœurs propres à la race, ardente et austère, qui peupla
jadis les vallées et les Alpes des Abruzzes.

Les liens étroits qui, dès le xe siècle, unirent les Abruzzes aux populations
méridionales de l’Italie, eurent des effets importants et durables sur le dévelop-
pement et la prospérité de l’art abruzzois.

Dans 1a Pouille et dans la Campanie, celui-ci trouva dans la variété et la
magnificence des monuments qui datent de la domination normande, sué-
doise et angevine, des éléments et des modèles, lesquels, adaptés avec génie au
caractère et aux traditions du pays, favorisèrent la création d’églises monastiques
et collégiales, de grandes abbayes, de fresques et d’une brillante décoration
sculpturale, appliquée à toutes les formes du mobilier ecclésiastique. Aussi, dans
la période comprise entre la moitié du xie siècle et la fin du xme, l’architecture,
la sculpture et la peinture connurent-elles dans les Abruzzes un aussi haut degré
d’éclat que dans les autres provinces de l’Italie et elles ont laissé maints témoi-
gnages de cette splendeur.

Le grand nombre d’instituts monastiques bénédictins et cisterciens qui pros-
pérèrent dans ces pays, leur richesse, l’autorité à laquelle parvinrent certains
d’entre eux, tel celui de Saint-Clément à Casauria, suscitèrent de grandes entre-
prises architecturales, picturales, ornementales. De plus, la piété des popula-
tions s’est plu à prouver, par la beauté et la richesse des œuvres, la ferveur de
sa foi.

Ainsi, déjà à la lin du xie siècle’et dans les deux siècles suivants, chaque région
des Abruzzes participe par de nombreux édifices sacrés — majestueuses basiliques,
riches monastères ou humbles églises de campagne — au réveil artistique qui,
alors, élève, dans chaque province d'Italie, de solennelles cathédrales romanes et
ogivales, dévastés monastères, de grands châteaux impériaux et princiers. L’église
béné dictine à pilastres dédiée, au xie siècle, sur les pentes de la Maiella, à saint
Libérateur, celles de Saint-Clément à Vomano (xu° siècle), de Sainte-Marie du
Lac, près de Moscufo (xne siècle), la grande cathédrale de Saint-Pellino, à
Pentima (xii0 siècle) de style lombard, celle abbatiale, à voûtes ogivales
archaïques, de Saint-Clément à Casauria (xne siècle) les églises cisterciennes de
Sainte-Maried’Arabona (xme siècle), de Scurcola, de Rosciolo, les cathédrales ange-
vines de Teramo, d’Atri et de Lanciano, enfin les belles églises de la Renaissance,
comme celles de Saint-Augustin à Atri, de Sainte-Marie Nouvelle à Cellino, la
 
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