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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 4
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Durrieu, Paul: Les "Belles Heures" de Jean de France, duc de Berry
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0309

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LES « BELLES HEURES » DU DUC DE BERRY

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geur. Ce format a sa répercussion sur les miniatures. Dans les
Heures d’Ailly, la mesure moyenne des plus grandes miniatures est
seulement de 105 millimètres de hauteur sur 85 millimètres de
largeur. Dans les Heures de Chantilly, au contraire, il y a des
tableaux qui atteignent jusqu’à 220 millimètres sur 150 millimètres,
c’est-à-dire à peu près le double en dimension et le quadruple en
superficie. Les cadres étant plus resserrés dans les Heures d'Ailly,
les compositions n’ont pu s’y trouver développées qu’avec beaucoup
moins d’ampleur.

En outre, la manière de traiter les sujets, plus strictement
conforme aux traditions courantes, ne se prête pas à l’introduction
de ces paysages pris sur nature, de ces vues de Paris et de ces repré-
sentations de châteaux de France qui donnent un si puissant attrait
aux Heures de Chantilly.

En revanche, les illustrations des Heures d'Ailly ont pour elles
de constituer un ensemble plus homogène. Dans les Heures de Chan-
tilly, il saute aux yeux que le travail des miniaturistes, commencé
au temps du duc Jean de Berry, s’est trouvé brusquement inter-
rompu et qu’il n’a été repris et terminé que longtemps après le trépas
du duc. A côté des pages admirables peintes à l’origine, il y a
d’autres images très inférieures aux précédentes, qu’un document
nous a appris avoir été rajoutées seulement vers 1485, par l’enlu-
mineur Jean Colombe. De là, des inégalités choquantes quand on
feuillette le volume. Les Heures d’Ailly, au contraire, déjà inscrites
dans les inventaires dès le début de 1413, ont pu être entièrement
achevées, trois ans et demi au moins avant la mort du duc Jean.
Toutes leurs peintures sans exception sont de la même époque et du
même style. Par leur nombre si élevé de 172 compositions, elles
forment comme une immense galerie dont tous les morceaux appar-
tiennent sans mélange à une des périodes où l’art de la miniature
appliquée aux manuscrits atteignit en France à son plus haut degré
de perfection.

% 'b

Il nous reste à traiter un dernier point, qui n’est pas le moins
intéressant : c’est la question de l’attribution possible des miniatures
contenues dans les Heures d'Ailly à tel maître ou tel atelier déter-
miné.

Nous savons par les documents que les manuscrits possédés par
le duc Jean de Berry avaient des origines diverses. Beaucoup furent
 
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