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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 35.1906

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Nr. 4
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Chennevières, Henry de: Les récentes acquisitions du départment de la peinture au Musée du Louvre (1904 - 1905)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24817#0324

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LES RÉCENTES ACQUISITIONS DU LOUVRE

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sujets envieraient. Aussi lorsque, par aventure, l’occasion ou quelque
commande précise l’obligèrent à des thèmes plus relevés, n’eut-il
aucun besoin de faire effort pour trouver sur sa palette les notes
requises.

M. Grandidier, dont la générosité se fait pour ainsi dire quoti-
dienne envers le Louvre, nous donnait un Frans Franck le jeune,
d’intérêt réel, Ulysse reconnaissant Achille parmi les filles de Lyco-
mède. On ne saurait trop noter la minutieuse souplesse des coffrets,
des coupes, des oiseaux, des accessoires de la partie droite du
tableau.

ÉCOLE HOLLANDAISE

Quelle surprise, quelle perle de peinture vient d’échoir à notre
section hollandaise ! Un Rembrandt, daté de 1630, Vieillard lisant,
de la meilleure jeunesse du maître. L’œuvre — à classer dans la suite
dite des petites figures, dont M. Bredius catalogua la série, d'un
soin scrupuleux — est d’une enveloppe et d’un clair-obscur où la
magie de l’artiste s’affirme déjà tout entière. Nous devons ce royal
présent à M. Albert Kacmpfen, hier encore directeur du musée du
Louvre.

Quel beau don ! et comme il importe que le public apprenne, par
la Gazette, toute sa valeur morale! Après dix-huit années de pater-
nel gouvernement du Louvre, M. Kaempfen, qui pensait mourir au
milieu de nous et dont la verte arrière-maturité ne laissa jamais en
souffrance le moindre détail de sa charge, était brusquement mis à
la retraite, d’office ; son chagrin fut profond, et tout de suite il cher-
chait une vengeance. Ce lui fut vite fait de la découvrir : dès le len-
demain il offrait au grand musée qu’il avait tant aimé ce Rem-
brandt, la seule peinture d’importance qu’il possédât.

A ses deux Téniers le baron Arthur de Rothschild joignait quatre
excellents morceaux hollandais : un Hobbema de très haute qualité,
Ferme sous bois, dont la chaude harmonie est tamisée par le gris
discret des nuages : un Jacob Ruisdael, La Route, aux troncs
d’arbres traités comme eût peint Wynants, avec une perspective de
collines d’horizon sous un ciel pommelé de nuages et dans cette
lluide transparence qui, bien avant Corot, faisait des paysagistes
néerlandais les créateurs du « ciel pour les oiseaux » ; La Côte de
Scheveningen, par Backhuysen, l’une des meilleures marines qui se
puissent voir de ce maître trop souvent inférieur à William van de
Velde, mais qui, là, se montre son égal; une Halte de cavaliers,
 
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