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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Collignon, Maxime: La peinture préhellénique en Crète et dans la Grèce mycénienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0012

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

est permis d’avoir tout au moins la vision directe de leurs œuvres.
Grâce aux fouilles retentissantes de M. Evans à Cnossos, à celles
qu’a poursuivies à Phaestos et à Hagia Triada la mission italienne
dirigée par M. Halbherr, le musée de Candie offre aux visiteurs une
précieuse collection de fresques où revit l’art de la Crète préhellé-
nique1. Elles appartiennent au temps où la civilisation crétoise est
en pleine floraison, c’est-à-dire à la période comprise entre les
années 1600 et 1600 avant notre ère. On connaissait déjà depuis
longtemps, par les fouilles de Schliemann à Mycènes et à Tirynthe,
la peinture de la Grèce mycénienne2. Les découvertes de Crète,
celles que l’on doit aux recherches de l’Ecole anglaise d’Athènes à
Phylakopi dans l’île de Mélos, nous ont appris que les décorateurs
mycéniens sont à vrai dire les élèves des Crétois, qu’ils se sont
bornés à transporter en Argolide dos procédés de composition, sou-
vent même des sujets, empruntés à l’art de la grande île, et que la
peinture mycénienne est étroitement apparentée à celle de la Crète.
Les musées de Candie et d’Athènes possèdent donc des documents
assez nombreux, assez significatifs, pour que nous puissions prendre
une idée suffisamment exacte de ce qu’était la peinture murale dans
la Crète minoenne et dans la Grèce mycénienne avant les boulever-
sements politiques et les invasions qui donnent à la Grèce de nou-
veaux habitants et de nouveaux maîtres, les Doriens.

I

Les peintures qui fout l'objet de notre étude ont essentiellement
le caractère de fresques décoratives3. Elles étaient, en effet, le
complément indispensable de l’aménagement des pièces de réception
et d’habitation dans les palais crétois et mycéniens. Les palais de
Cnossos et de Phaestos comprennent un grand nombre de salles

1. La bibliographie des fouilles de Crète est déjà très étendue. Les documents
ont été publiés dans les rapports de M. Evans (Annual of the British School at
Athcns) et dans ceux de M.V1. Halbherr et Pernier (Monumenti anticlii ilella R. Acca-
demia dei Linceï). Outre les articles de M. Pottier dans la Revue de Paris (ta février
et 1er mars 1902), nous signalerons les ouvrages suivants: Itonald Burrow, The
Discoveries in Crete, 1907 ;—Angelo Mosso, Escursioni nel Mediterraneo e gli scavi
di Creta, 1907 ; — le P. Lagrange, La Crète ancienne, 1908.

2. Elle a été étudiée par M. Paul Girard, La Peinture antique, p. 97 etsuiv., et
par M. Perrot, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. VI, p. 883-892.

3. M. Dussaud a caractérisé ici môme l’ensemble de la peinture crétoise :
(Gazette des Beaux-Arts, 1907, t. I, p. 89 et suiv.). Voir aussi l’article de M. Salo-
mon Reinach, L’Anthropologie, XV, 1904, p. 257 et suiv.
 
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