Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Koechlin, Charles: Chronique musicale
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0539

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHRONIQUE MUSICALE

Académie Nationale de musique : L’OR DU RHIN (RHEINGOLD), action musicale en
quatre tableaux, poème et musique de Richard Wagner, traduction française
d’Alfred Ernst.

Que l’on veuille bien me pardonner une question à l’apparence paradoxale :
l’œuvre gagne-t-elle au théâtre? Certes,Wagner exigea pour ses drames
la représentation scénique. Mais dans l’état actuel des décors et de la
mise en scène, avec les difficultés que présente la Tétralogie, où doivent
apparaître des nains, des géants, des Dieux, des monstres, des ondines, des Val-
kyries sur des chevaux ailés, tous ces êtres se mouvant dans l’eau, dans le feu, au
milieu des nuages, on peut se demander si le rêve de Wagner est réalisé. D’excel-
lents esprits préfèrent l’audition au concert; ils sont touchés surtout par la vertu
évocatrice de la musique, tandis qu’un sens très vif du ridicule, un goût très
affiné, les empêchent d’éprouver aucun plaisir, aucune émotion, à la vue de cer-
tains détails qui les choquent. Je ne partage d’ailleurs pas tout à fait leur avis.
Et je souhaite vivement qu’il existe quelque part des représentations parfaites et
réellement wagnériennes de Y Anneau du Niebelung. Mais où?

Pour le Rheingold, il faut bien convenir qu’à l’Opéra on n’est pas « empoigné ».
11 fallait une harmonie plus complète entre la musique et son accompagnement
visible : décors, accessoires, costumes et mise en scène. Non seulement il n’y a
pas toujours une concordance exacte entre ce qu’évoque la musique et ce qu’on
aperçoit. Mais dans l’ensemble du spectacle, il fallait davantage de mystère et de
grandeur et, surtout, plus d’art, et de beauté véritables. Certains détails très appa-
rents devaient être tout à fait réussis 1 ; sinon mieux valait sans doute les relé-

1. Les armes et ustensiles faits avec l’or du Rhin; l’apparition d’Alberich en serpent-
dragon; l’arc-en-ciel final. Par contre, le bloc d’orque sous les flots la lumière vient
irradier n’est pas assez visible ni assez grand.
 
Annotationen