ARTISTES CONTEMPORAINS
HENRI LE SIDANER
A vingt lieues environ de
Paris, au cœur du pays de Bray,
l’ancienne petite place de Gerbe-
roy, oublieuse des hauts faits de
La Hire et de Xaintrailles accom-
plis à l'ombre de ses murs,
s’alanguit dans une vieillesse
somnolente. Une porte fortifiée,
recrépie par les soins du Touring
Club, quelques restes de cour-
tines, témoignent seuls de son
passé guerrier. Mais parmi ces
débris vénérables une hirondelle
a fait son nid ; un artiste ami du
recueillement et du silence y
abrite son foyer, tandis que sur
les plates-formes aménagées en
jardins français il promène sa
rêverie et rumine son œuvre.
C’est de là que partent, que s’essorent, avec la régularité d’une
migration, pour s’arrêter en France, ou pousser plus loin, par delà
les mers, en Angleterre, et jusqu’en Amérique, ces toiles si origi-
nales, d’une facture si personnelle, d’un sentiment si profond, qui
ont répandu dans les deux mondes le nom de Le Sidaner.
Né à Port-Louis, dans l’ile Maurice, le 7 août 1862, de parents,
bretons d’origine, qui y passèrent une douzaine d’années, M. Henri
Le Sidaner en revint avec eux à dix ans. Sa famille s’étant fixée
à Dunkerque, où le père occupait l’emploi de courtier maritime,
II. - 4e PÉRIODE.
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HENRI LE SIDANER
A vingt lieues environ de
Paris, au cœur du pays de Bray,
l’ancienne petite place de Gerbe-
roy, oublieuse des hauts faits de
La Hire et de Xaintrailles accom-
plis à l'ombre de ses murs,
s’alanguit dans une vieillesse
somnolente. Une porte fortifiée,
recrépie par les soins du Touring
Club, quelques restes de cour-
tines, témoignent seuls de son
passé guerrier. Mais parmi ces
débris vénérables une hirondelle
a fait son nid ; un artiste ami du
recueillement et du silence y
abrite son foyer, tandis que sur
les plates-formes aménagées en
jardins français il promène sa
rêverie et rumine son œuvre.
C’est de là que partent, que s’essorent, avec la régularité d’une
migration, pour s’arrêter en France, ou pousser plus loin, par delà
les mers, en Angleterre, et jusqu’en Amérique, ces toiles si origi-
nales, d’une facture si personnelle, d’un sentiment si profond, qui
ont répandu dans les deux mondes le nom de Le Sidaner.
Né à Port-Louis, dans l’ile Maurice, le 7 août 1862, de parents,
bretons d’origine, qui y passèrent une douzaine d’années, M. Henri
Le Sidaner en revint avec eux à dix ans. Sa famille s’étant fixée
à Dunkerque, où le père occupait l’emploi de courtier maritime,
II. - 4e PÉRIODE.
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