Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 2.1909)

UN ENNEMI DU MUSÉE DES MONUMENTS FRANÇAIS

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Malgré les enquêtes que
nous avons pieusement con-
sacrées au musée d’Alexandre
Lenoir, premier sanctuaire
de l’archéologie du Moyen
âge, nous ne connaissons pas
tout de'son histoire, surtout
des campagnes qui l’ont peu
à peu dépouillé, puis anéanti.
On a cru longtemps que le
sculpteur J.-B. Deseine et le
réveil de l’esprit religieux et
royaliste, de 1800 à la Res-
tauration, y ont suffi1. La
rancune de Courajod, qui
aménagea avec dévotion au
Louvre les reliques du mu-
sée, s’en prend bien à la
« vaniteuse ignorance des
plus éminents des contemporains » de Lenoir. Mais, comme il n’a
pas connu les procès-verbaux manuscrits du Conseil général du
département de la Seine de l’an VIII à l’an X2 ni rapproché d’eux
certains pamphlets de l’époque où le dépôt des Petits-Augustins
n’est attaqué que par allusion et à propos des musées en général,
il semble avoir ignoré le rôle deQuatremère de Quincy. Il l’eût cloué
au pilori de plus près encore qu’il ne l’a fait, car le « terrible cham-
pion du romanisme et du classicisme » fut le pire ennemi du musée
dont le Louvre a recueilli l’esprit et les restes : le pire par ses hautes

JEANNE DE NAVARRE
GRAVURE DE L. GUYOT
D’APRÈS LE TABLEAU DE MUo LORIMIER
INSPIRÉ PAR LE MUSEE
DES MONUMENTS FRANÇAIS

1. « Lenoir fut terrassé par Deseine, âme vindicative » (L. Courajod,
Alexandre Lenoir et son Journal, t. I, p. xvii).

2. Archives Nationales, F1CV,. (Seine, I : les 3 premières liasses.

II. — 4° PÉRIODE.

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