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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0542

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BIBLIOGRAPHIE

LES « ANTIQUITÉS JUDAÏQUES » ET JEAN FOUCQUET1

Si sur un fait d’actualité ayant donné lieu à une légende et à un récit vrai
nous admettions au vote la plupart de nos contemporains pour faire un
choix définitif entre la vérité et cette légende, la première réunirait peut-
être une minorité respectable, la seconde à coup sûr l’emporterait. Mais
quelle force pourrait détruire une légende qui date d’un siècle? A celle qui s’était
formée autour du grand artiste que fut Jean Foucquet, il ne manquait rien, pas
même le superflu. Au train dont allaient les choses, les œuvres du bon peintre tou-
rangeau risquaient de se multiplier jusqu’à englober la meilleure part de la pro-
duction artistique du xvfi siècle. Sa renommée en eût souffert : car, après avoir
épuisé le stock des bonnes peintures, n’allait-on pas lui en attribuer de mé-
diocres? Le mouvement déjà avait commencé, timidement encore il est vrai;
néanmoins, il était grand temps de l’enrayer. Pour remonter ce courant, gros
de conséquences fâcheuses, il fallait une personnalité jouissant d’une autorité
incontestable et assez audacieuse pour heurter de front quelques idées trop
aisément admises et passées déjà à l’état d’axiomes. Nul mieux que le comte
Durrieu n’était désigné pour entreprendre une semblable tâche : il en a eu le
courage, et voici, comme par enchantement, le terrain déblayé. Voici la physio-
nomie de Foucquet dépouillée de toute la parure étrangère qui, sous prétexte
d’auréole, l'embrumait un peu. Nous pourrons désormais juger l'artiste et l’ad-
mirer, comme il mérite de l’être, sans arrière-pensée.

Pour établir la réputation du peintre, nous n’avons, en réalité, rien autre
chose qu'une série de miniatures décorant les deux volumes des Antiquités ju-
daïques de Josèphe conservés à la Bibliothèque Nationale. François Robertet,
contemporain de Foucquet, écrivit à la fin du tome Ier une précieuse note :
« En ce livre a douze ystoires, les troys premières de l'enlumineur du duc Jehan
de Berry et les neuf de la main du bon paintre et enlumineur du Roy Loys XIe,
Jehan Foucquet, natif de Tours. » G’est là tout ce que nous possédons pour as-
seoir la renommée de l’artiste. Aussi le comte Durrieu a-t-il toute raison de dire

1. Paul Durrieu, l'.es Antiquités judaïques et le peintre Jehan Foucquet, ouvrage
accompagné de 2!> planches en héliogravure et de 2 planches en phototypie. Paris,
PIon-Nourrit et C'°, 1908. In-folio, 132 p.
 
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