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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Nr. 2
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Picavet, Camille-Georges: Les orgines de la villa Médicis
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0195

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176

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

encore une vue de la villa, peinte par un Hollandais, van Bassem. Sa
toile figure une fête dans les jardins, ornés de portiques éphémères
et remplis d’une foule élégante. En 1630, Velâzquez demeure quelque
temps à la villa : il en rapportera deux toiles, actuellement au musée
du Prado L Au xvuie siècle, Fragonard y travaillera : les jardins lui
inspirèrent plusieurs dessins. Piranèse en donne deux gravures
admirables. D’autres souvenirs encore se rattachent à la demeure
des Médicis. On montre encore sur la façade la trace des trois coups
de canon que fit tirer du château Saint-Ange Christine de Suède.
En 1671, un voyageur français visitait la villa : c’était le fils de
Colbert, le marquis de Seignelay. La description qu’il en fit dans
son rapport est enthousiaste et précise. Mais bientôt les statues
antiques émigrent vers Florence, où Innocent XI fait transporter
la célèbre Vénus. En 1775, le grand-duc Léopold donne l’ordre
d’enlever de la villa les derniers marbres qui y étaient conservés.
Il lui restait toujours ses ombrages, le charme de sa façade double,
forteresse dominant Rome d’un côté, et de l’autre villa de plaisance
s’ouvrant sur les jardins, par un escalier, une galerie, une loggia.
L’empereur Joseph II et le grand-duc Léopold y vinrent encore
en 1770. Enfin, en 1801, la villa Médicis fut achetée par le gouverne-
ment français. Elle allait devenir la demeure des artistes que depuis
le règne de Louis XIV la France envoyait en Italie. En contraste
avec le palais Farnèse, massive et pesante forteresse, qu’illustre la
célèbre corniche de Michel-Ange, l’œuvre présumée d’Annibal
Lippi et de son père apparaît comme une survivance admirable de
grâce et d’élégance du xvi° siècle italien.

C AMILLE-OEORGES PICAVET

1. La villa Médicis, reproduite avec quelques changements et en des formes
simplifiées, figure également en une Marine de Claude Lorrain aux Offices à
Florence. C’était le procédé de composition habituel du paysage classique.

Le Gérant : P. Girardot.

PARIS.

IMPRIMERIE P11ILIPPE RENOUARD
 
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