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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Nr. 3
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Jacobsen, Emil: La galerie Querini Stampalia à Venise, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0239

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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gâcheur qui a restauré la partie centrale de l’œuvre ci-dessus men-
tionnée, attribuée à Mantegna.

Dans les Meraviglie clell' arte de Carlo Ridolfi, on trouve à l’article
sur Catena le passage suivant : « Io vide ira le cose di Bartolomeo
dalla Nane, di questo autore inezzo figura di Giuclitta lavourato
su la via di Giorgione con spada in mano el capo d’Oloferno. »
Cette description s’applique exactement à notre tableau.

Catena avait sans doute reçu sa première éducation artistique
d’un vulgaire Trévisan, mais il devint plus tard un sec imitateur de
Giambellini pour, Finalement, sous l’influence de Giorgione, produire
des œuvres d’une profonde harmonie de couleur et d’un grand sen-
timent poétique.

On trouve aussi un grand éclat de coloris dans une « Sacra Con-
versazione » (n° 10). On y voit dans un paysage, sur un fond de ciel
bleu, Marie au milieu d’un groupe de saints. Elle porte un voile
blanc sur la tète et sur sa robe blanche le traditionnel manteau
bleu, et se penche au-dessus de l’Enfant Jésus qui, légèrement vêtu,
repose dans ses bras. Autour d’elle, en groupe serré, sont saint Joseph,
saint Jean-Baptiste, saint Nicolas de Bari, saint François et sainte
Catherine d’Alexandrie. Tous regardent pleins de gravité l’Enfant
Jésus. Seule sainte Catherine, assez mondaine d’allures, magnifique-
ment drapée dans un costume vert émeraude et un manteau brun
doré, tourne son beau visage vers le spectateur. Le type de la com-
position, c’est-à-dire Marie entourée de sain ts au milieu d’un luxu-
riant paysage, revient, comme on le sait, à Palma le vieux; mais,
si le groupement est tout à fait de Palma, on ne retrouve que
faiblement son genre dans le type des visages. C’est cependant
Palma qui a commencé le tableau. Dans l’inventaire dont il est parlé
plus haut, on cite une Madone avec l'Enfant Jésus, saint Jean-
Baptiste, sainte Catherine et saint Nicolas, exécutée sur une com-
mande de messire Francesco Querini. Le tableau était à peine com-
mencé, au point que le quatrième saint, saint François, ne s’y
trouvait pas encore. D’après M. Ludwig1, c’est Bonifacio qui aurait
achevé le tableau; selon moi, c’est, plutôt l’un de ses élèves, Polidoro
da Lanzano (et non Polidoro Lanzani, comme on l’appelle géné-
ralement) 2. La figure de sainte Catherine rappelle plusieurs person-
nages de la Descente du Saint-Esprit, de l’Académie, déjà attribuée à

1. Op. cit., p. 79.

2. Polidoro était natif de Lanzano près de Lodi, en Lombardie.
 
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