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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Nr. 4
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Hautecoeur, Louis: Les lampes romaines du musée Alaoui
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0312

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LES LAMPES ROMAINES DU MUSÉE ALAOUI

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c’est le coq du reniement de saint Pierre. Mais pourquoi ce coq sur
une colonne? N’est-ce point parce que c’était encore là un thème
connu, que l’on rencontre déjà sur les monnaies d’Agrigente *,
comme sur certaines amphores panathénaïques1 2, c’est-à-dire près
de mille ans auparavant? On voit donc qu’à l’époque du Bas-Empire
les motifs créés ou popularisés par l’imagination hellénique han-
taient encore les imaginations3.

*

Nous espérons avoir montré dans cette étude sur do modestes
objets de commerce qu’ici comme ailleurs reste vrai le vers d’IIo-
race, tant de fois eité, sur la conquête de Rome par la Grèce. Que
ce soient les statuettes, les monnaies, les vases ou les pierres gra-
vées qui les aient répandus dans l’empire romain, c’est de Grèce
que sont venus les sujets. Les œuvres créées par la grâce féconde
des artistes hellènes ont fini par devenir, aux mains des artisans de
schématiques représentations, des « bonshommes » comme en des-
sinent les enfants; mais dans la maladresse de leurs attitudes nous
reconnaissons l’élégance souveraine de leurs modèles. Lorsqu’on
étudie ainsi l’origine des thèmes, on est frappé do voir combien est
peu inventive l'imagination artistique; elle se contente de modifier
les images qui séduisirent les aïeux; et les peintres et sculpteurs qui,
depuis la Renaissance4, répètent à plaisir les Léda ou les Bacchus
ne travaillent pas autrement que les humbles ouvriers romains qui
fabriquaient des lampes à un sou.

L. HAUïECŒDH

1. Catalogue of the çjreek coins... : Sicily, p. 19, n° 125.

2. E. Pottier, Vases antiques du Louvre, album, 2° série, F 276-277-278.

3. Nous voudrions signaler ici une influence possible sur les lampes chré-
tiennes : celle des arts du métal. Certains ornements, rinceaux ou disques, se
retrouvent sur des bijoux, et certains motifs appliqués en pastillage semblent
copiés sur des objets de métal : tel ce dauphin d’or qui provient de Nocera-
Umbria et qui est au Musée des Thermes (tombeau CLXIV).

4. Il serait curieux de rechercher au Moyen âge les survivances des thèmes
antiques. Nous n’en citerons ici qu’un exemple : un manuscrit de la Bibliothèque
Nationale, datant de la lin du xive siècle et reproduit dans le récent ouvrage de
M. Mâle sur L’Art religieux à la fin du Moyen âge représente la Luxure; or, c’est
une femme assise sur une chèvre et portant une colombe. Ne serait-ce pas un
souvenir de l’Aphrodite Pandemos dont nous parlions plus haut?
 
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