DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Maskell, Alfred: La sculpture en ivoire, [2]: au commencement de l'ère chrétienne et de l'époque byzantine
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ont été enchâssées sur le devant, les côtés et le dos de ce siège.
Bien que Stuhlfauth affirme énergiquement que, en substance,
cette chaire est italienne, et qu’elle montre la continuation directe
des premières écoles chrétiennes de Rome et de Milan, il est diffi-
cile d’éviter de conclure que le travail est réellement oriental.
M. André Michel, dans son Histoire de l’art, l’attribue à l’Égypte, à
une époque où les traditions
d’Alexandrie s’étaient affaiblies,
et favorisaient plutôt un certain
archaïsme. Il serait hautement à
désirer qu’un monument aussi ca-
pital et aussi instructif fût repré-
senté en entier dans les grands
musées au moyen de moulages.
Il est intéressant de comparer
les plaques de YHistoire de Joseph
et de ses frères et surtout celle de
la Fuite en Égypte avec la couver-
ture de livre du musée de Berlin
et l’imitation de celle-ci dans
le diptyque de Saint-Andoche de
Saulieu, puis avec celle de 1 ’Evan-
géliaire de saint Lupicin à Paris,
celle d’Etschmiadzin, et la Pyxide
de saint Menas. Je groupe avec
toutes ces pièces d’abord les pla-
ques de Berlin. L’une de celles-ci.
représentant la Vierge et l’Enfant,
m’a toujours attiré, à cause de sa
nature insolite et des problèmes
que soulève son caractère. Tout d’abord, elle me semble singuliè-
ment manquer de toute étincelle d’idée religieuse. Cela pourrait
être tout aussi bien la représentation d’une impératrice tenant
son enfant dans son giron. L’expression du visage de la Vierge est
hardie presque jusqu’à l’effronterie. Je laisse de côté' la question
de quelques détails iconographiques qui ne se concilient pas. 11
m'est difficile de croire qu’à une époque aussi ancienne que celle
qui a été donnée à cette couverture la Vierge ait pu être revêtue
de pareils attributs d’autorité et d’une telle magnificence. Je
n’oublie pas les représentations des mosaïques de Santa Maria
LE VOYAGE A BETHLEEM,
PLAQUE DE LA CHAIRE
DE SAINT MA XI MIEN, VI0 SIÈCLE
(Église Saint-Vital, Ravenne.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
ont été enchâssées sur le devant, les côtés et le dos de ce siège.
Bien que Stuhlfauth affirme énergiquement que, en substance,
cette chaire est italienne, et qu’elle montre la continuation directe
des premières écoles chrétiennes de Rome et de Milan, il est diffi-
cile d’éviter de conclure que le travail est réellement oriental.
M. André Michel, dans son Histoire de l’art, l’attribue à l’Égypte, à
une époque où les traditions
d’Alexandrie s’étaient affaiblies,
et favorisaient plutôt un certain
archaïsme. Il serait hautement à
désirer qu’un monument aussi ca-
pital et aussi instructif fût repré-
senté en entier dans les grands
musées au moyen de moulages.
Il est intéressant de comparer
les plaques de YHistoire de Joseph
et de ses frères et surtout celle de
la Fuite en Égypte avec la couver-
ture de livre du musée de Berlin
et l’imitation de celle-ci dans
le diptyque de Saint-Andoche de
Saulieu, puis avec celle de 1 ’Evan-
géliaire de saint Lupicin à Paris,
celle d’Etschmiadzin, et la Pyxide
de saint Menas. Je groupe avec
toutes ces pièces d’abord les pla-
ques de Berlin. L’une de celles-ci.
représentant la Vierge et l’Enfant,
m’a toujours attiré, à cause de sa
nature insolite et des problèmes
que soulève son caractère. Tout d’abord, elle me semble singuliè-
ment manquer de toute étincelle d’idée religieuse. Cela pourrait
être tout aussi bien la représentation d’une impératrice tenant
son enfant dans son giron. L’expression du visage de la Vierge est
hardie presque jusqu’à l’effronterie. Je laisse de côté' la question
de quelques détails iconographiques qui ne se concilient pas. 11
m'est difficile de croire qu’à une époque aussi ancienne que celle
qui a été donnée à cette couverture la Vierge ait pu être revêtue
de pareils attributs d’autorité et d’une telle magnificence. Je
n’oublie pas les représentations des mosaïques de Santa Maria
LE VOYAGE A BETHLEEM,
PLAQUE DE LA CHAIRE
DE SAINT MA XI MIEN, VI0 SIÈCLE
(Église Saint-Vital, Ravenne.)