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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 2.1909

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Germain, Alphonse: Les œuvres régionales du Musée Rolin à Autun
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https://doi.org/10.11588/diglit.24872#0448

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LES OEUVRES RÉGIONALES DU MUSÉE ROLIN

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sauvetages dans l’Autunois. Bientôt ses gestes généreux furent
imités, les dons affluèrent, si bien que maintenant l’hôtel est devenu
trop étroit. Ceux qui s’intéressent à nos antiquités savent la haute
valeur des collections préhistoriques, celtiques et gallo-romaines de
ce musée. Moins connues sont les collections d’œuvres régionales,
qui vont du xn° siècle à nos jours; elles méritent cependant une
longue attention et sont très utiles à connaître pour l’étude de l’art
en Bourgogne.

*

L’Àutunois abondait en œuvres religieuses avant la Révolution,
mais, pendant la Terreur, on leur fit une guerre implacable. A Autun,
le massacre fut terrible et, pour mieux achever leurs victimes, les
sans-culottes jouèrent aux boules sur une place avec les tètes des
figures mutilées. Le Musée Rolin abrite un assez bon nombre de
sculptures retrouvées en morceaux, et d’autres échappées aux van-
dales avec ou sans blessures. Les plus anciennes remontent au
xne siècle et la plupart ne sortent pas de l’ordinaire. Certaines, telle
une tête de gisant, appartiennent à la série d’ouvrages où se lit le
désir d’en finir avec les formules caduques et de déraidir les faces.
D’autres, des statuettes, continuent la lignée des informes xoana.
Mais il y a lieu de s’arrêter devant une statue de pierre et d’accorder
un regard à de menus bas-reliefs (seconde salle du bas).

La statue, un Saint Pierre, décorait le trumeau d’une fenêtre
dans le réfectoire du chapitre de la cathédrale autunoise ; elle est
bien représentative de l’époque où elle a été tirée de la matière, et
peu de sculptures ont été mieux travaillées alors dans la région.
Assez souple, ce Saint Pierre s’apparente de près au Saint Lazare du
porche central de la cathédrale et à Y Eve qui se profilait jadis au
tympan oriental du même monument (aujourd’hui à M. Roidot, à
Autun). Comme ces figures, il témoigne des efforts consciencieux
pour naturaliser notre art.

Un minuscule bas-relief, dont s’illustrait sans doute quelque
frise, retrace,—M. Émile Mâle l’a formellement reconnu,-—un Ravis-
sement de la Madeleine. Sujet rare dans l’iconographie religieuse.
Les personnages en sont très frustes et à peine comprend-on l’atti-
tude de la sainte. À un motif de ce genre il ne faut pas demander
une sensation d’art, mais, pour l’archéologue, le document importe1.
Les autres curieuses images, inspirées de la Genèse, historient les

1. Ce bas-relief, entré au musée en 1907, a été trouvé dans une maison d’Autun.
 
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