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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
mort dressée devant la tombe, et il est peu de sépultures dans la
vallée du Nil où l’on ne trouve soit l’emblème de la barque, soit une
réduction de l’esquif qui doit porter le défunt dans son suprême
voyage. Mais voici plus loin une scène de culte dont le caractère est
essentiellement crétois. Deux
obélisques en forme de
troncs de cyprès dépouillés
de leurs feuilles, et surmon-
tés chacun d’une quadruple
hache sur laquelle est posé un
oiseau noir et jaune, se dres-
sent sur des socles. Un grand
cratère d’argent incrusté d’or
estplacéentrelesdeuxtroncs;
une prêtresse, vêtue comme
la précédente d’un corsage
et d’un jupon de fourrure, y
verse du sang, contenu dans
un seau. La libation est sans
doute faite à la déessechtho-
nienne, dont le cyprès est
l’emblème, et la disposition
du vase permet de croire
que, par une ouverture pra-
tiquée dans le fond, le liquide
rouge s’écoule dans le sol.
Derrière laprêtresse, s’avance
une femme, portant deux
seaux suspendus à une per-
che, et suivie d’un joueur de
lyre.
Il est assez difficile de
saisir le lien qui réunit aux
deux scènes principales
celles dont sont décorées les petites faces: d’un côté, un char
à deux chevaux, monté par deux femmes, de l’autre un char
attelé de deux griffons, conduit par une femme qu’accompagne un
personnage coiffé d’une sorte de béret surmonté d’une longue plume;
un oiseau à huppe, posé sur l’aile d’un des griffons, est tourné vers
le char. Faut-il, avec M. Paribeni, reconnaître dans le personnage
PERSONNAGES SUR UN CHAR
PEINTURE D’UNE DES PETITES FACES
DU SARCOPHAGE d’HAGIA TRIADA
(Musée de Candie.)
«
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
mort dressée devant la tombe, et il est peu de sépultures dans la
vallée du Nil où l’on ne trouve soit l’emblème de la barque, soit une
réduction de l’esquif qui doit porter le défunt dans son suprême
voyage. Mais voici plus loin une scène de culte dont le caractère est
essentiellement crétois. Deux
obélisques en forme de
troncs de cyprès dépouillés
de leurs feuilles, et surmon-
tés chacun d’une quadruple
hache sur laquelle est posé un
oiseau noir et jaune, se dres-
sent sur des socles. Un grand
cratère d’argent incrusté d’or
estplacéentrelesdeuxtroncs;
une prêtresse, vêtue comme
la précédente d’un corsage
et d’un jupon de fourrure, y
verse du sang, contenu dans
un seau. La libation est sans
doute faite à la déessechtho-
nienne, dont le cyprès est
l’emblème, et la disposition
du vase permet de croire
que, par une ouverture pra-
tiquée dans le fond, le liquide
rouge s’écoule dans le sol.
Derrière laprêtresse, s’avance
une femme, portant deux
seaux suspendus à une per-
che, et suivie d’un joueur de
lyre.
Il est assez difficile de
saisir le lien qui réunit aux
deux scènes principales
celles dont sont décorées les petites faces: d’un côté, un char
à deux chevaux, monté par deux femmes, de l’autre un char
attelé de deux griffons, conduit par une femme qu’accompagne un
personnage coiffé d’une sorte de béret surmonté d’une longue plume;
un oiseau à huppe, posé sur l’aile d’un des griffons, est tourné vers
le char. Faut-il, avec M. Paribeni, reconnaître dans le personnage
PERSONNAGES SUR UN CHAR
PEINTURE D’UNE DES PETITES FACES
DU SARCOPHAGE d’HAGIA TRIADA
(Musée de Candie.)
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