DOI issue:
Nr. 3
DOI article:Forthuny, Pascal: Dix années d'architecture, 1
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24873#0209
(premier article)
Au moment où nous nous proposons de récapituler ici l’effort
des architectes en France depuis 1900, nous apparaît une
méthode de classification qui, nous l’estimons tout au moins,
peut apporter une clarté première dans un travail aussi complexe.
En bientôt dix années, beaucoup de constructions se sont élevées
sur le sol de ce pays. Il importe, avant d’en faire le tour et d’y péné-
trer, de grouper les plus dignes d’entre elles en deux familles dis-
tinctes autant par la destination que par la structure. Ces deux
familles, dont chacune appelle un commentaire général avant une
analyse de détail, pourraient être qualifiées les «demeures du repos»
et les « demeures du travail ».
LES DEMEURES DU REPOS
Depuis toujours, le geste, pour l’homme, de mettre pierre sur
pierre exprime, par un symbole tangible, ce rythme qui est au
principe de l’humanité et qui atteste à la fois sa faiblesse et sa force :
la nécessité d’opposer au travail les bienfaits du repos dans un asile
aussi fermé que l’univers est vaste, aussi tutélaire que le monde
est peuplé d’embûches, aussi silencieusement paisible, aussi harmo-
nieux que les routes, les champs, les carrefours, les tortueux
méandres des villes sont emplis de tumultes, d’efforts et de ruées.
Dans les quatre murs de sa maison, chacun, inconsciemment et
sa tâche accomplie, vient rejoindre le décor et les objets familiers,
disposés pour le mieux de ses besoins et près de quoi il sait pouvoir
se réapprovisionner d’énergie. Que ce soit la demeure ouvrière ou
paysanne, l’appartement luxueux ou la villa, ou encore l’hôtel à
Au moment où nous nous proposons de récapituler ici l’effort
des architectes en France depuis 1900, nous apparaît une
méthode de classification qui, nous l’estimons tout au moins,
peut apporter une clarté première dans un travail aussi complexe.
En bientôt dix années, beaucoup de constructions se sont élevées
sur le sol de ce pays. Il importe, avant d’en faire le tour et d’y péné-
trer, de grouper les plus dignes d’entre elles en deux familles dis-
tinctes autant par la destination que par la structure. Ces deux
familles, dont chacune appelle un commentaire général avant une
analyse de détail, pourraient être qualifiées les «demeures du repos»
et les « demeures du travail ».
LES DEMEURES DU REPOS
Depuis toujours, le geste, pour l’homme, de mettre pierre sur
pierre exprime, par un symbole tangible, ce rythme qui est au
principe de l’humanité et qui atteste à la fois sa faiblesse et sa force :
la nécessité d’opposer au travail les bienfaits du repos dans un asile
aussi fermé que l’univers est vaste, aussi tutélaire que le monde
est peuplé d’embûches, aussi silencieusement paisible, aussi harmo-
nieux que les routes, les champs, les carrefours, les tortueux
méandres des villes sont emplis de tumultes, d’efforts et de ruées.
Dans les quatre murs de sa maison, chacun, inconsciemment et
sa tâche accomplie, vient rejoindre le décor et les objets familiers,
disposés pour le mieux de ses besoins et près de quoi il sait pouvoir
se réapprovisionner d’énergie. Que ce soit la demeure ouvrière ou
paysanne, l’appartement luxueux ou la villa, ou encore l’hôtel à