LES ÉMAUX DE MONVAERNI
AU MUSÉE DU LOUVRE
collection d’émaux peints du Louvre
est, on le sait, une des plus consi-
dérables qui existent. Commencée
par les excellentes acquisitions,
ordonnées par Charles X, des col-
lections Durand (1825) et Révoil
(1828), accrue par les dons et legs
de Sauvageot, Davillier, Gatteaux,
Leroux — pour ne nommer que les
principaux, — elle permet de suivre
d’une façon presque ininterrompue l’extraordinaire développement
que l’émaillerie limousine prit au xvie siècle.
Toutefois l’époque antérieure était jusqu’à l’an dernier assez
pauvrement représentée dans les vitrines de la Galerie d’Apollon.
Sans doute on y pouvait admirer le fameux portrait de Jean Fou-
quet, donné par M. de Janzé en 1860, d’une importance si grande
pour l’histoire de l’art français vers le milieu du xve siècle ; mais
cette pièce presque unique1 demeurait isolée, et rien ne la rattachait
aux ouvrages que Nardon Pénicaud et ses émules produisirent vers la
fin du siècle. M. Darcel et M. Émile Molinier, qui tous deux s’inté-
ressaient spécialement à l’émaillerie, avaient maintes fois signalé et
déploré cette lacune; mais l’occasion et les fonds leur avaient man-
qué pour la combler. Aussi est-ce avec une satisfaction particulière
que leurs successeurs ont pu (grâce aux disponibilités constituées
par le reliquat du legs de M. Charles Séguin), acquérir, l’an dernier,
une œuvre capitale de cette époque. Il s’agit d’un ensemble de
douze grandes plaques, par l’un des émailleurs de la seconde moitié
1. On nous permettra de renvoyer à un article paru ici même : Deux émaux
de Jean Fouquet (août 1904).
AU MUSÉE DU LOUVRE
collection d’émaux peints du Louvre
est, on le sait, une des plus consi-
dérables qui existent. Commencée
par les excellentes acquisitions,
ordonnées par Charles X, des col-
lections Durand (1825) et Révoil
(1828), accrue par les dons et legs
de Sauvageot, Davillier, Gatteaux,
Leroux — pour ne nommer que les
principaux, — elle permet de suivre
d’une façon presque ininterrompue l’extraordinaire développement
que l’émaillerie limousine prit au xvie siècle.
Toutefois l’époque antérieure était jusqu’à l’an dernier assez
pauvrement représentée dans les vitrines de la Galerie d’Apollon.
Sans doute on y pouvait admirer le fameux portrait de Jean Fou-
quet, donné par M. de Janzé en 1860, d’une importance si grande
pour l’histoire de l’art français vers le milieu du xve siècle ; mais
cette pièce presque unique1 demeurait isolée, et rien ne la rattachait
aux ouvrages que Nardon Pénicaud et ses émules produisirent vers la
fin du siècle. M. Darcel et M. Émile Molinier, qui tous deux s’inté-
ressaient spécialement à l’émaillerie, avaient maintes fois signalé et
déploré cette lacune; mais l’occasion et les fonds leur avaient man-
qué pour la combler. Aussi est-ce avec une satisfaction particulière
que leurs successeurs ont pu (grâce aux disponibilités constituées
par le reliquat du legs de M. Charles Séguin), acquérir, l’an dernier,
une œuvre capitale de cette époque. Il s’agit d’un ensemble de
douze grandes plaques, par l’un des émailleurs de la seconde moitié
1. On nous permettra de renvoyer à un article paru ici même : Deux émaux
de Jean Fouquet (août 1904).