SARCLEÜSES DE LIN, PAR M. ÉMILE CL A US (1887)
(Alusée d’Anvers.)
PEINTRES CONTEMPORAINS
ÉMILE CLAUS
Un des traits particuliers du caractère flamand a, de tout temps,
été sa double inclination vers les grasses réalités et vers
la contemplation idéale. C’est ainsi que la peinture oppose,
au xve siècle, les évocations mystiques d’un van der Weyden aux
triviales facéties d’un Rosch. De nos jours, un contraste analogue
s’accuse, en littérature, entre un Maeterlinck ou un Rodenbach, qui
cherchent le sens mystérieux de la vie, et un Lemonnier qui s’attache
à l’exprimer dans ses énergies et sa succulence. Souvent une même
personnalité présente les deux tendances, et Rubens montre au plus
haut degré l’union d’une imagination lyrique et d’une sensualité
ardente. A l’heure qu’il est, une alliance plus contradictoire encore
se constate chez le peintre Frédéric, sur le chevalet duquel alternent
les scènes tirées de la vie agricole et ouvrière, avec toutes les défor-
mations et les tares que l’hérédité du labeur manuel imprime à la
race, et les visions riantes d’une sorte de paradis peuplé d'enfants
agiles aux chairs rosées.
(Alusée d’Anvers.)
PEINTRES CONTEMPORAINS
ÉMILE CLAUS
Un des traits particuliers du caractère flamand a, de tout temps,
été sa double inclination vers les grasses réalités et vers
la contemplation idéale. C’est ainsi que la peinture oppose,
au xve siècle, les évocations mystiques d’un van der Weyden aux
triviales facéties d’un Rosch. De nos jours, un contraste analogue
s’accuse, en littérature, entre un Maeterlinck ou un Rodenbach, qui
cherchent le sens mystérieux de la vie, et un Lemonnier qui s’attache
à l’exprimer dans ses énergies et sa succulence. Souvent une même
personnalité présente les deux tendances, et Rubens montre au plus
haut degré l’union d’une imagination lyrique et d’une sensualité
ardente. A l’heure qu’il est, une alliance plus contradictoire encore
se constate chez le peintre Frédéric, sur le chevalet duquel alternent
les scènes tirées de la vie agricole et ouvrière, avec toutes les défor-
mations et les tares que l’hérédité du labeur manuel imprime à la
race, et les visions riantes d’une sorte de paradis peuplé d'enfants
agiles aux chairs rosées.