CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE
L’EXPOSITION D’ART FRANÇAIS DU XVIIIe SIÈCLE A BERLIN
LA SCULPTURE
L’Exposition qui vient de se clore à
Berlin sur un triomphe incontestable
pour nos peintres du xvme siècle', avait
fait aussi une place appréciable à l’œuvre
de nos sculpteurs. Déjà des tentatives
très réussies, comme celle de l’exposition
parisienne des « Cent Pastels », avaient
montré l’agrément et l’intérêt de ces
rapprochements d’œuvres de même esprit
quoique de technique différente et nous
avions déjà vu se côtoyer pour notre
plus grand plaisir La Tour et Houdon,
Lemoyne et Perronneau. Mais, de plus,
cette fois, dans cette exposition qui
n’offrait pas seulement une réunion
d’œuvres fortuite, mais bien une sorte
d’évocation historique et de commémo-
ration des succès d’antan de nos artistes
auprès du goût éclairé et passionné de
certaines cours allemandes du xvme siè-
cle, il était bon de rappeler aussi que
nos sculpteurs avaient été parmi les plus
goûtés et les plus actifs ouvriers de celte
propagande de l’art français au-delà de
ses frontières naturelles.
Certains des témoins, des instruments
de cette propagande devaient reparaître
au grand jour, en même temps que
d autres morceaux qui n’avaient, ceux-là, jamais quitté la France devaient venir
en compléter le sens et en expliquer la portée. Dans ces salles de l’Académie
des Beaux-Arts où tous les regards cherchaient les merveilleux panneaux de
F Enseigne de Gersaint achetés par Frédéric II, qui faisaient éclater à tous les
yeux non prévenus le génie même de Watteau, où les tapisseries des Gobelins 1
AUGUSTE II, ÉLECTEUR DE SAXE
BUSTE EN MARBRE
PAR GUILLAUME COUSTOU
(Collections royales de Dresde.)
1. V. la livraison précédente de la Gcizetle des Beaux-Arts, p. 262.
L’EXPOSITION D’ART FRANÇAIS DU XVIIIe SIÈCLE A BERLIN
LA SCULPTURE
L’Exposition qui vient de se clore à
Berlin sur un triomphe incontestable
pour nos peintres du xvme siècle', avait
fait aussi une place appréciable à l’œuvre
de nos sculpteurs. Déjà des tentatives
très réussies, comme celle de l’exposition
parisienne des « Cent Pastels », avaient
montré l’agrément et l’intérêt de ces
rapprochements d’œuvres de même esprit
quoique de technique différente et nous
avions déjà vu se côtoyer pour notre
plus grand plaisir La Tour et Houdon,
Lemoyne et Perronneau. Mais, de plus,
cette fois, dans cette exposition qui
n’offrait pas seulement une réunion
d’œuvres fortuite, mais bien une sorte
d’évocation historique et de commémo-
ration des succès d’antan de nos artistes
auprès du goût éclairé et passionné de
certaines cours allemandes du xvme siè-
cle, il était bon de rappeler aussi que
nos sculpteurs avaient été parmi les plus
goûtés et les plus actifs ouvriers de celte
propagande de l’art français au-delà de
ses frontières naturelles.
Certains des témoins, des instruments
de cette propagande devaient reparaître
au grand jour, en même temps que
d autres morceaux qui n’avaient, ceux-là, jamais quitté la France devaient venir
en compléter le sens et en expliquer la portée. Dans ces salles de l’Académie
des Beaux-Arts où tous les regards cherchaient les merveilleux panneaux de
F Enseigne de Gersaint achetés par Frédéric II, qui faisaient éclater à tous les
yeux non prévenus le génie même de Watteau, où les tapisseries des Gobelins 1
AUGUSTE II, ÉLECTEUR DE SAXE
BUSTE EN MARBRE
PAR GUILLAUME COUSTOU
(Collections royales de Dresde.)
1. V. la livraison précédente de la Gcizetle des Beaux-Arts, p. 262.