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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 3.1910

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Bidou, Henry: Les salons de 1910, 2
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24873#0523

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LES SALONS DE 1910

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tonalité noire, blanche et ronge, le même caractère, et presque la
même exécution des figures. Sur la place d’un village, entourée de
maisons inégales et de portes charretières, un cercueil d’enfant,
couvert d’un drap blanc et de fleurs rosées, est entouré par un
groupe de petites filles en robe blanche, enveloppées de leurs voiles
de première communion, couronnées de roses, et portant au cou le
ruban bleu des Enfants de Marie. Ces voiles raides leur donnent des
formes massives de pyramides, où apparaissent leurs jeunes visages.
Toute cette blancheur est entourée de deux groupes noirs : à droite
le prêtre et le bedeau, à gauche
les parents. Il y a des parties
inégales dans cette peinture :
les corps des paysans sont un peu
inexistants, et étonnent dans ce
tableau peint à la manière forte.

Mais il y a, surtout dans le second
plan, des têtes surprenantes de
vie et de ressemblance. Une pe-
tite fille de profil, qui pleure, et
dont la figure est décomposée et
contractée par les larmes, est
vraiment très bien observée. La
figure paisible et grave du curé,
qui lit tout en faisant les gestes
de l’absoute, et, auprès de lui,
le visage hagard et maigre de
son paysan de bedeau sont d’un
contraste voulu, mais amusant.

11 y a dans l’ensemble de l’air, de la vie, de la variété, du caractère,
et ce calme où se révèle la composition vivante et juste.

Il y a bien de la grâce dans le tableau de IM. Paul Chabas. Voici
plusieurs années qu’il étudie ces corps de fillettes au soleil, aux
formes encore fines et mûrissantes, à la chair tendre que l’eau polit
comme un marbre. Au bord du lac d’Annecy, dans des reflets, sous
des arbres, baignées par une eau qui s’irise en surface et devient
glauque dans les méplats, ces jeunes images se jouent dans un air
matinal. On a un peu le sentiment d’une esquisse agrandie ; et cela
est surtout vrai du paysage. C’est joli, et un peu superficiel. On en
dira autant de l’agréable Portrait de Mmi Henri Lavedan. Le geste, le
choix des tons, les accents rouges et noirs, sont très élégants. Une

DEPOT DE LA MANUFACTURE ROYALE
DE COPENHAGUE

(INTÉRIEUR), PAR M11 e M.-E. CAHUN
(Salon de la Société des Artistes français.)
 
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