DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Réau, Louis: Le premier salon de Houdon
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24939#0059
LE PREMIER SALON DE IIOUDON 47
tomique \ ni son Centaure et sa petite Vestale qui n’étaient que des
copies d’antiques.
Le petit Luperque est une œuvre fort peu connue et même, si je ne me
trompe, encore inédite. De son plâtre du Salon de 1769, Houdon tira plus
tard un exemplaire en bronze qu’il mentionne ainsi dans la liste autographe
de ses ouvrages '1 2 : « N° 10. Une figure
sur 2 pieds de hauteur représentant
un prêtre des fêtes lupercales, mor-
ceau d’agréé à l’Académie, et a été
exécuté en bronze. » Ce bronze figu-
rait à la vente de Houdon en 1790.
On le retrouve en 1824 à la vente du
ciseleur Feuchère qui prétend que c'est
« le seul bronze existant de ce modèle a.
Après quoi on en perd la trace.
Le plâtre s est heureusement con-
servé au musée de Gotha où le cata-
logue plein d’erreurs, rédigé par Al-
denhoven en 18903, l’enregistre sous
la désignation peu explicite de Laa-
fender Jüngling {.Jeune homme cou-
rant). On sait que les prêtres du dieu
Lupercus ou Faunus, dieu de la fécon-
dité, avaient coutume le jour des
Lupercales, de courir nus dans les
rues de Rome, vêtus seulement de la
peau des chèvres immolées ; avec des
lanières découpées dans la peau des
victimes, ils frappaient en courant les
femmes qui, dans l’espoir d’être
mères, présentaient le dos à leurs
coups. « Jeune mariée », dit Ovide,
« qu’attends-tu? Ce n’est pas par des
herbes au pouvoir surnaturel ni par la
prière et les formules magiques que tu enfanteras. Reçois tranquillement les
coups de la main qui féconde et bientôt ton beau-père sera grand-père. »
1. Le 3o septembre 176g, il en offrit un plâtre à l’Académie : cf. Procès-verbaux.
2. Publiée par M. P. Vitry dans les Archives de Fart français, 1907.
3. Le catalogue du Musée de Gotha mentionne des bustes du Christ, de la Vierge, de
Reiffenstein : il faut lire Saint Jean, la Vestale, Diderot.
LUPERQUE, PLATRE, PAR HOUDON
(Musée de Gotha.)
tomique \ ni son Centaure et sa petite Vestale qui n’étaient que des
copies d’antiques.
Le petit Luperque est une œuvre fort peu connue et même, si je ne me
trompe, encore inédite. De son plâtre du Salon de 1769, Houdon tira plus
tard un exemplaire en bronze qu’il mentionne ainsi dans la liste autographe
de ses ouvrages '1 2 : « N° 10. Une figure
sur 2 pieds de hauteur représentant
un prêtre des fêtes lupercales, mor-
ceau d’agréé à l’Académie, et a été
exécuté en bronze. » Ce bronze figu-
rait à la vente de Houdon en 1790.
On le retrouve en 1824 à la vente du
ciseleur Feuchère qui prétend que c'est
« le seul bronze existant de ce modèle a.
Après quoi on en perd la trace.
Le plâtre s est heureusement con-
servé au musée de Gotha où le cata-
logue plein d’erreurs, rédigé par Al-
denhoven en 18903, l’enregistre sous
la désignation peu explicite de Laa-
fender Jüngling {.Jeune homme cou-
rant). On sait que les prêtres du dieu
Lupercus ou Faunus, dieu de la fécon-
dité, avaient coutume le jour des
Lupercales, de courir nus dans les
rues de Rome, vêtus seulement de la
peau des chèvres immolées ; avec des
lanières découpées dans la peau des
victimes, ils frappaient en courant les
femmes qui, dans l’espoir d’être
mères, présentaient le dos à leurs
coups. « Jeune mariée », dit Ovide,
« qu’attends-tu? Ce n’est pas par des
herbes au pouvoir surnaturel ni par la
prière et les formules magiques que tu enfanteras. Reçois tranquillement les
coups de la main qui féconde et bientôt ton beau-père sera grand-père. »
1. Le 3o septembre 176g, il en offrit un plâtre à l’Académie : cf. Procès-verbaux.
2. Publiée par M. P. Vitry dans les Archives de Fart français, 1907.
3. Le catalogue du Musée de Gotha mentionne des bustes du Christ, de la Vierge, de
Reiffenstein : il faut lire Saint Jean, la Vestale, Diderot.
LUPERQUE, PLATRE, PAR HOUDON
(Musée de Gotha.)