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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0019
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LE GRELOT

PRIME GRATUITE

Toute personne de la province qui s'abonne à
un des journaux ci-après, par l'entremise de M.
Mapkb, diTecteur-gérant du Grelot, 81, rue Neuve-
des-Petits-Chsmps, a Paris, a droit a un abonne-
ment gratuit au journal le GRF.LOT, savoir :

Pour un abonnement d'nri an : 6 mois au Orelot.

— — de aii moi» . 3 mol» —

— — de trois — : 1 moi» 1/2 —

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triplera la durée de l'envoi gratuit du GRELCT.

Charivari..........

Civilisation.......

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Dix-Neuvième Siècle..

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Franck...............

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Rappkl................

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Revue des Deux-Mond.

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Soir...................

Télégraphe...........

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Times, de Londres.....

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Voltaire...........

Les priii qui précèdent sont, bien entendu, les
prix 6xés par les administrations de chacun de ces
journaux.

Pris par l'entremise du Grelot, les abonnements
à tous le» autres journaux de Paris donnent éga-
lement droit à la Prime pendan un temps plus ou
itoins long.

TOUT A LA JOIE!

Le carnaval commence bien !

Et la saison promet d'être joyeuse !

Au moment où les charbonniers continuent
à nous faire supporter une augmentation qui
n'a plus sa raison d'être, il est bon de rire un
peu.

Or, l'honorable M. Baudry-d'Asson fait ce
qu'il peut pour produire ce résultat.

Louanges en soient rendues à l'honoraole
Baudry-d'Asson, fils de géant, géant lui-
même !

Baudry s'est payé un peu de tribune, cette
semaine.

Il a gravi d'un air superbe, en véritable
fils de géant,les marches solennelles,et,d'une
voix qui n'a rien de commun avec celle du
baryton Maurel, — heureusement pour celui-
ci ! — il a demandé à M. Gambetta la per-
mission de remiser,comme il le mérite, M. Le-
père.

M. Gambetta, qui sait combien M. d'Asson
procure de joie à la Chambre, s'est empressé
de lui accorder sa demande,

Et Baudry, faisant de grands bras et ou-
vrant une grande bouche, a commencé son
petit speech.

***

1J a demandé de quel droit le gouverne-
ment trouvait mauvais,

Que les Vendéens se réunissent, les monta-
gnards écossais ayant cette faculté.

(Voir la Dame Blanche.)

Quanta ce fait de manger de la charcute-
rie, il cherche on vain ce que cette occupation
offre de délictueux.

Il est vrai, qu'après s'être bourrés de ga-
lantines,les susdits Vendéens ont crié: Vive le
Roi!

Mais si, crier : Vive le Roi! quand on est
en République constitue un crime, alors il
n'y a pas de plaisir !

Le beau mérite, n'est-ce pas, de crier : Vice
lu République I

Mais souhaiter que le comte de Chambord
vive assez longtemps pour assister aux convoi,
service et enterrement du gouvernement qui
nous régit,

Voilà qui est absolument digne d'encoura-
gement.

Or, au lieu de donner un bureau de tabac à
chacun des convives présidés par ie fils des
géants,géant lui-môme, M. Lepère, la trou-
vant mauvaise, a fait dresser procès-verbal

contre les braves Vendéens qui ont élu M. Bau-
dry-d'Asson ;

Voilà qui est singulier,

Voilà qui est inique,

Voilà qui est, — tranchons le mot, —
absolument infect.

Et là-dessus, M. Baudry, enchanté des rires
inextinguibles qui accueillaient sa péroraison,
est descendu de la tribune en clignant de l'œil
à l'infortuné ministre de l'intérieur, ce qui
signifiait évidemment :

— Eh bien, mon pauvre bonhomme, qu'est-
ce que vous dites de cela!.-- hein?... j'espère
que vous voilà quelque peu aplati... une vraie
galette, quoi 1

***

M. Lepère, sans se laisser intimider par le
taureau de la Vendée, s'est levé tranquille-
ment, et en quelques paroles bien senties, a
réduit le pauvre géant en une telle capilo-
tade, que le doux Cunéo n'en voudrait même
pas pour des républicains.

Baudry s'est effondré dans son fauteuil,

Et si ses électeurs ne sont pas fiers d'avoir
envoyé à la Chambre un mandataire qui rem-
porte de si longues vestes,

C'est qu'ils seront bigrement difficiles !

***

Un autre personnage, qui a fort agréable-
ment dilaté, cette semaine, la rate des Pari-
siens,

C'est M. Jules Amigues,

Dit le dégommé de Cambrai.

Les quelques badingouinards qui émaïllent
encore le sol delà vieille L'itèce, se sont avi-
sés de faire dire une messe, non en l'honneur
des milliers de pauvres diables que l'Empirë
a envoyés ad paires,

Mais en celui de feu Badinguet lui-même.

Là n'est pas l'affaire.

Si le fumeur de cigarettel de Sedan compte
sur cette messe-là pour retirer sa belle àme
des llammes de la géhenne, je crois, comme
dirait Nana, qu'il peut se fouiller)

Mais, figurez-vous que le bon Jules Ami-
gues avait promis sa présence aux nobles gen-
tilshommes qui devaient lionorer la petite fête
de leur présence.

Or, va te faire fiche!

Voilà Amiguet qui tombe malade !

Impossible de faire admirer, à Saint-Phi-
lippe-du-Iloule, sa belle tête de dégom mé !

Désespoir dans le camp des bonapartistes.

Jleureusement, un aimable farceur a pro-
posé de se rendre en corps à la rédaction du
Petit Caporal et d'y pousser quelques hour-
rahs bien sentis en l'honneur de Jules.

Ce qui fut fait aussitôt.

De sorte que deux ou trois cents braillards,
escortés de gamins qui chantaient Tout à la
joie et qui criaient : A la chienlit ! ont donné
à la population parisienne ce spectacle épas-
trouillant, d'un parti politique qui, après avoir
débuté à l'Elysée, Unit à la Courtille.

Tauvre Jules Amigues !

Pauvres bonapartistes!

Nicolas Flammèche.

ZIGZAGS

on n'est jamais mieux félicité que par
soi-meme.

Trois des innombrables rédacteurs du Orelot
étant atteints d'une précoce calvitie, qui leur
donne un air grave leur seyant fort bien,

Et aucun d'eux ne s'appelant Arthur,

Nous pouvons nous féliciter de notre pers-
picacité, sans être accusés de nous passer la
main dans les cheveux.

Ces félicitations nous sont d'ailleurs bien
dues,

Car, dès la semaine dernière, nous avons
admirablement prévu ce qui arriverait celle-ci,

En disant que — politiquement parlant —
plus ça changera, plus ce sera la même chose...

Axiome dont l'insignifiance de la solennelle
déclaration ministérielle et le projet de loi
Lepère sur le droit de réunion, démontrent
aujourd'hui l'indéniable véracité.

un bravo, un silence et quatre
grognements.

Que dit en effet ce projet, dont nos lecteurs,
en le lisant (1), n'ont sans doute pas senti
toutes les beautés?

(1) Es-tu assez bète, do croire (jue les lecteurs
du (irelot s'amusent (!!! ?t! '■'■'■) à lire le texte com-
plet des projets de loi à l'Officiel! Jamais, cher
collabo, jamais ! Et en cela, ils sont, du reste,
semblables à bien d'autres. Nous nous sommes
même laissé dire que, souvent, les auteurs de ces
projets eux-mêmes ne les lisent pas.

Note de lu Rédaction.

Tout d'abord — comme tous les projets de
loi — d'excellentes choses,
Puis de médiocres,

Et finalement— in caudâ vencnim — de dé-
testables.

Commençons d'abord par les bonnes,

C'est-à-dire, à l'instar du jeune Castellane,
dit Bébé, à qui ses parents ont donné un con-
seil judiciaire, et ses électeurs le conseil judi-
cieux de ne plus s'occuper de leurs affaires,

Mangeons notre pain blanc le premier.

Le projet reconnaît « le droit naturel qu'ont
tous les citoyens de se réunir pour discuter
et se consulter sur leurs intérêts communs ».

Voilà qui est bien.

Mais, immédiatement — voilà ce qui est nul

— le ministre se propose « de concilier les
droits des citoyens avec les exigences des
pouvoirs publics ».

Ceci rentre dans la catégorie des grandes
phrases banales avec lesquelles on met depuis
cinquante ans des angles droits aux roulettes
sur lesquelles devrait marcher le char de l'Etat.

La signature Lepère est insuffisante au bas
de ces deux belles lignes, bien plates, bien
creuses...

Et pour la compléter, il faudrait la faire
suivre du nom de l'épique personnage créé de
toutes pièces par Henry Monnier :

Le père Joseph Prud'homme.

restriction (empreinte d'aliénation)
mentale.

Et comment s'y prendra-t-on pour « conci-
lier les droits des citoyens avec les exigences
des pouvoirs publics ».

Oyez ceci :

1° On interdira les réunions publiques pério-
diques, dites clubs, tenues dans le but de traiter
des matières politiques.

2" Le bureau de toute réunion sera respon-
sable des infractions à la loi commises par les
orateurs.

3° Le commissaire de police pourra dissou-
dre la réunion si celle-ci devient tumul-
tueuse,

Si on y discute des questions étrangères au
sujet indiqué dans la déclaration,

Si.. , etc., etc.. Nous n'en finirions pas s'il
nous fallait énumérer tous ces « si ».

4° En cas de troubles imminents, les préfet
ï de police, préfets, sous-préfets et maires, —
pourquoi pas aussi les facteurs ruraux et les
gardes-ehampétres ? — pourront ajourner les
réunions publiques.

s'il revenait un nouveau 10 mai.

Supposez un gouvernement mal intentionné

— il n'y a pas si longtemps que nous en avons eu
un et même plusieurs — et avec ces aimables
restrictions apportées à la liberté de réunion,
elle deviendra aussi illusoire que la liberté de
la presse telle que nous en jouissons aujour-
d'hui.

Par le premier paragraphe, on démontrera
que toute réunion est la suite d'une précé-
dente, si, dans son cours, on se permet de cau-
ser d'autre chose que du succès inattendu de
Y Opéra-Populaire,

Des talents divers de la baronne d'A...,

Et de la dernière grosse cochonnerie, impri-
mée cyniquement au rez-de-chaussée d'un
journal amateur de coups de grosse caisse, par
ce bon Monsieur Zola.

Par le fécond — avec quelques agents pro-
vocateurs, comme nous en avons tant vu et
comrrie il serait si facile encore d'en trouver,

— on fera condamner, en moins de huit jours,
des milli ers de présidents, secrétaires et as-
sesseurs de réunions publiques, à des millions
d'amende et à des siècles de prison.

Par le troisième, un commissaire de police
grincheux,

Et tout le monde — sauf M. Andrieux — sait
s'il en est sur terre des commissaires de police
grincheux,

Un commissaire de police grincheux, dis-je,
pourra trouver que trois personnes, se mou-
chant à la fois, produisent un tumulte suffi-
sant pour rendre impossible la continuation
de la séance,

Ou surtout, avec des arguments irréfutables

— et pas mal de gardiens de la paix à l'appui

— que l'on sort de la question du budget des
cultes en causant des souscriptions pour le
Sacré-Cœur efcdu Denier de Saint-Pierre.

Excelsior i

Mais, de tous, le dernier paragraphe me sem-
ble le plus suave,

Et, pour ma part, je ne doute nullement
que si un aimable farceur, façon Fourtou, ve-
nait au pouvoir, il ne résisterait pas huit jours
au plaisir de s'en servir, pour perpétrer la
charmante fuinisterie de faire placarder le joli
décret suivant sur les murs des 36,000 com-
munes de France :

R. P.

« Le gouvernement de l'Ordre Moral (3° édi-
tion, revenu pour corriger les républicains et
considérablement augmenter les traitements
des pauvres évèques) ayant l'intention for-
melle et plus expresse que le rapide de Bor-
deaux, de troubler la tranquillité publique, et
de fourrer du poil à gratter dans le dos de
tous les bons citoyens.

« Enjoint à tous les agents de la force pu-
blique, y compris les bedaux, sacristains, en-
fants de chœur, et même les bipèdes portant
patente et rouflaquettes, dont désigner les
fonctions nous est impossible, de croire d'au-
tant plus 4 l'imminence de troubles graves
qu'eux-mêmes au besoin les feront naître, et
d'ajourner les réunions déplus d'une personne
à la troisième semaine des quatre jeudis de
l'an 29'Jl).

« Au besoin, des agents munis de casse-
tètes seront chargés de l'exécution du présent
décret. » Signé : Illisible.

péroraison.

Résumons-nous :

Nous croyons fermement les intentions de
M. Lepère excellentes,

Mais,

A ne lui rien

céler, son projet ne vaut rien,

Et aucun autre ne vaudra mieux, tant que
nos mœurs politiques n'auront pas été absolu-
ment démonétisées, comme de simples pièces
du pape, puis complètement refondues.

Nous sommes habitués à recevoir l'impul-
sion d'en ha'it...

Tandis que, dans une République vraie,
elle doit venir d'en bas...

Pour bien peindre allégoriquement cette
théorie, si indispensable à taire entrer dans la
pratique, je voudrais que, sur le socle de la
statue de la Marianne, qui — étant donnée la
rapidité avec laquelle s'exécutent tous les
travaux administratifs — s'élèvera peut-être
dans un quart de siècle sur la place du Châ-
teau-d'Ean,

Je voudrais que, sur le socle de la statue de
la Marianne, on sculptât un bas-relief, repré-
sentant le peuple en train d'inspirer — par en
bas — le gouvernement, à grands coups de
clyso-pompe.

Pour racheter ce que cette allégorie, peu gra-
cieuse mais vraie, pourrait sembler avoir de
trivial, on graverait au bas cette solennelle et
profonde incription :

« Les mauvais gouvernements travaillent à
se rendre nécessaires, les bons, à se rendre
utiles. »

Et, mentalement, les gens intelligents et
philosophes, comme vous et moi, — disons-le
nous-mêmes, puisque personne ne veut pren-
dre la peine de nous faire ce plaisir, — ajoute-
raient :

« Et à coûter le moins possible pour cela. »

Gringoirk.

A partir d'aujourd'hui les Bureaux du
Grelot sont transférés au n° 81 de l
rue Neuve-des-Petits-Champs.

m PET DE MOINE

On vient de me chanter une jolie chanson

Donnons-lui vite la publicité du Grelot.

Cette gauloiserie d'un Rabelais, malheureu-
sement anonyme, ne doit pas être perdue
pour la postérité :

Oyez :

I.

Un jour le bon frère Etienne,
Avec le joyeux Eugène
Tous deux la besace pleine,
Suivis du frère François,
S'en furent à la Galère]
Et firent si bonne chère
Aux dépens du monastère
Qu'il s'énivrèrent tous trois.

II.

Ces trois grands coquins de frères,
Perfides dépositaires,
Du denier de leurs confrères
S'en donnent jusqu'au menton...
Puis, ronds comme des futailles,
Escortés de cent canailles,
Du corps battant les murailles
Regagnèrent la maison.

III.

Le portier qui les voit ivres,
Leur demande où sont'les vivres.
« Bon 1 dit l'autre, avec ses livres
^'ous prend-il pour des savants 1
Je me moque bien de lire,
Mais, pour chanter, boiréet rire
Et tricher la tire-lire
Bon I à cela je m'entends I

IV.

Au réfectoire on s'assemble :
Vieux, dont le râtelier tremble
Et les jeunes, toas ensemble,
Ont un égal appétit.
Mais à fortune ennemie
Est très-peu fin qui se fie 1
C'est ainsi que dans la vie
Ce qu'on croit venir nous fuit I

Arrive frère Pancrace
Faisant piteuse grimace
De ne rien voir a sa place
Pour boire ni pour manger,
A son voisin il s'informe
S'il serait venu de Rome
Quelque bref portant réforme
Sur l'usage du diner.

VI.

« Bon 1 répond son camarade,
N'ayez peur qu'on s'y hasarde
Sii on je prends la cocarde
Et je me ferai Prussien.
Qu'on me parle d'abstinence
Quand j'ai bien rempli nia panse
J'y consens. Mais sans pitance,
Je suis fort mauvais chrétien ! »

VII.

« Resterai-je donc tranquille
Ainsi qu'un vieil imbécile?
Répliqua Père Pamphile ;
Oh 1 pour le moins, veDgeons-nous 1
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