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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 10.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.6814#0098
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LE* GRELOT

changer ton titre et de t'appeler à l'avenir Le

Trottoir!

« L'Assommoir et la Fête à
Coqueville."

Àvez-vous lu la Fête â Coqueville, le der-
nier i chef-d'œuvre » de l'illustre Zola? Apres
avoir, dans VAssommoir, montré jusqu'à quel
point l'ivrognerie peut abrutir les gens, Zola
dans la Fête à Coqueville chante les bienfaits
de la saoulographie.

Voici le sujet en six lignes :

Les habitants de Coqueville, un village de
pécheurs, sont à couteaux tirés. Un navire
chargé de vins, eaux-de vie et liqueurs fait
naufraere. Coqueville dédaigne le poisson pour
pêcher les petits tonneaux. Le kirsch, l'ani-
sette, le curaçao, le gin, le kummel coulent à
flots et les «'noceurs » remplis d'ivresse se
réconcilient le verre en main.

Et la morale ?

Elle est sortie. A Chaillot, la morale! Ouvrez
La Fontaine, M. Zola, et vous y verrez deux
vers qui s'appliquent à merveille à votre beau
talent :

Arrière ceux dont la bouche
Souffle le chaud et le froid !

La question du tambour.

J'ai rencontré hier Pitou.

— Eh bien, mon brave, vous êtes content
du général Farre, qui vient de supprimer le
tambour.

— Oh 1 ça n'empêche pas nos officiers de
nous mener à la baguette !

***

— Maintenant que les tambours sont sup-
primés, qu'est-ce qu'on va faire de toutes les
peaux d'âne?

— Pardieul dit Saint-Genest, on en fera des
contes.

Un partage équitable.

Bien embêtante, n'est-ce pas, cette éternelle
question de frontières grecques, turques, bos-
niaques et herzégoviennes.

Il y aurait pourtant un moyen de mettre
d'accord toutes ces puissances impuissantes.

Le congrès qui va se réunir devrait suivre
l'exemple de cette mamau qui quand elle
donne un gâteau à ses deux enfants ne man-
que jarnais de leur dire :

— Voici pour deux ; mais l'un de vous par-
tagera et l'autre choisira.

Comme cela ou est sûr que les parts sont
égales.

l^e macaroni révélateur.

Personnages : le mari, la femme et... l'au-
tre.

On est à table en train de déguster un ma-
caroni.

La fourchette du mari tombe.
Il la ramasse.

En se relevant, qu'aperçoit-il? Un fil de
macaroni allant de la bouche de madame à
celle de son amant.

Tableau.

La séparation ne tient plus qu'à un fil.
Coqueliniana.

Pour trancher la grave question Coquelin' il
est très fortement question d'offrir l'ambas-
sade d'Angleterre à l'illustre démissionnaire.

Dame! une fois ambassadeur, M. Coquelin
pourra jouer tout son saoul la comédie à Lon-
dres!

montretotjt.

LE GRAND PRIX DE PARIS

a)

L'ABOLITION iDE LA CENSURE

Quand les générations futures apprendront
que la censure préalable, abolie pour les
écrits eu 1830, existait encore pour les des-
sins en 1880, et vraisemblablement conti-
nuera à subsister durant plusieurs lustres
pour les chansons et les comédies, elles ne
manqueront pas de nous considérer comme
une race de remarquables hydrocéphales.

Ce qui se passe aujourd'hui ne saurait que
les ancrer davantage dans cette conviction,
que tout justifie, nous devons en convenir.

Deux députés de la droite, MM- de Villiers
et Robert Mitchell, ennemis de la liberté de
la presse, la reclament, parce qu'ils s'aper-
çoivent que ceux qui souffrent le plus de sa
non-proclamation légale sont justement leurs
amis du Triboulet ;

Bt; chose facile entre toutes, ils démontrent
en quelques mots l'absurdité du régime au-
quel sont soumis les caricacturisles de nos
jours.

Le ministre est absolument de leur avis.

La loi qu'il applique est détestable, mais il
continuera néanmoins à l'appliquer, se réser-
vant toutefois d'en réclamer l'abrogation dans
un avenir qu'un cliché archi-démodé s'obs-
tine à qualifier abusivement de prochain.

Traduction libre :
t _ c'est bête comme tout, ce que je fais là,
mais je le ferai toutefois jusqu'à achèvement
du dernier canal et du dernier chemin â voie
étroite de M. Freycinet.

La majorité est de l'avis du ministre.

Le Sénat est de l'avis de la Chambre.

Et le public est de l'avis du Parlement.

Et cet accord si touchant, si unanime, si
si rare, peut durer plusieurs années encore
avant d'avoir donné un résultat, qu'il faudrait
juste cinq minutes pour obtenir!

Zuze un peu, mon bon ! si l'on est prêt
d'arriver à quelque chose sur les points que
l'on discute encore I

Henry Vaddémont.

Un Waterloo quoi 1 ce scélérat de Robert
le Diable, parce que vous savez, moi je
connais l'anglais, Robert me Devil, .ça veux
dire Robert le Diable — eh bien oui quoi, Ro-
bert le Diable nous a cueilli le Grand Prix dk
Paris sous le nez.

Chevaux, entraîneurs, jockeys, tout est an-
glais chez-nous, je vous l'accorde, mais les
propriétaires sont français au moins, et ça
vexe toujours les gens qui ont quelque chose
là, quand ce sont les autres qui viennent
attrapper le Prix de Paris.

Enfin ça y est, le diable ne le relira pas,
alors consolons-nous, ne pleurons pas dans
nos gilets plus longtemps, nous les repige-
rons.

Le dépit du reste est largement compensé :
l'écurie Lagiange a remporté sa veste et c'est
déjà quelque chose.

Malheureusement il en est de même pour
les Haras de Chaînant, et c'est dommage pour
le sympathique M. Lefèbvre.

M. Lefèbvre, et le jockey Neidson, sont les
gens aimés des sportmens, l'un comme le plus
loyal entraîneur, l'autre comme le meilleur et
plus loyal jockey.

A propos de ce dernier, ses nouvelles sont
excellentes, et malgré son terrible accident,
nous pouvons affirmer qu'il remontera sous
peu.

Espérons que ce sera toute une série de vain-
queurs, comme d'habitude, complétons les
détails : Le Destrier, admirablement monté
par Sheppard est arrivé second, à la barbe de
Milan, arrivé troisième.

L'amusement de la journée, c'est l'annonce
abracadabrante de l'apparition pour le lo juin,
de la Chronique Parisienne uni a eu lieudiinan-
che, à l'aide de cartes imitant à s'y méprendre
les cartes d'abonnements de courses.

Des gens de toupet se fourraient la dite carte
à la boutonnière, et nous nous tordions de rire
au pesage de l'embêtement des contrôleurs qui
furent clairvoyants, il faut le dire, mais qui
néanmoins dans la l'oule immense laissaient
passer quelque porteur de cette fantaisie. Con-
frère 1 elle est bien bonne I La farce mérite à
elle seule un succès, et nous vous le souhai-
tons durable et grand, en attendant nos meil-
leurs souhaits de bienvenue.

X.....

Courte %• ©rasonp*

Les glabres disciples de Loyola ont ua
trait de ressemblance frappante avec les
sapeurs. Comme pour ces derniers, rien n'est
sacré pour eux.

N'ont-ils pas imaginé maintenant de traiter
nos classiques comme le père Loriquet a traité
notre histoire !

Athalie et Esther, ces deux chefs-d'œuvres
poncifs de Racine, vieilli et quasi hébété par
un bigotisme exagéré, ne pouvant plus suffire
aux aimables jeunes gens de lame des Postes
les bons pères ont chargé un homme dont le
nom mérite de passer à la postérité, M. Baju.
d'adapter Molière à leurs cerveaux de perro-
quets nourris de nénuphars.

Baju s'est mis hardiment à l'œuvre, et a sup-
primé tout d'abord d'un seul coup tous les
rôles de femmes, les remplaçant par des rôles
d'hommes. Ainsi, dans le Malade imaginaire,
Angélique se transforme en Angelo ; Béline,
femme d'Argan, devient gravement M. Béline,
intendant d'Argan. Toinette n'est plus que
Toinet « domestique ».

Dans les Fourberies de Scapin, Nérine s'ap-
pelle Nérin.

Rosine de l'Avare, disparaît pour faire plac9
au sieur Rosin.

Enfin, — ceci est le comble, — le titre de
l'Amour médecin lui-même n'est pas respecté.

L'immense Baju y a substitué celui de l'Ami-
tié médecin.

Ou suppose ce que peut devenir Molière
avec de tels personnages. Tout sentiment rai-
sonnable est naturellement écarté, et la logi-
que qui règne dans la conduite de tous ces
bipèdes mâles les rend dignes de figurer dans
l'établissement de Charenton, où, de son côté,
M. Baju me semble digne en tous points do
prendre un nombre respectable de douches.

X

Il y a un an, M. de Girardin était d'avis que
le suffrage universel a le droit de choisir
comme il lui plairait ses candidats, et d'en-
voyer siéger à la Chambre même, un forçat si
la fantaisie lui en prenait. Aujourd'hui, Emile
a changé d'avis. Et voici ce qu'il fait écrire
par un de ses scribes :

a. L'élection de M. Blanqui n'eût rien fait
de plus pour l'amnistie que l'élection de M. Bal-
lue et elle eût été une violation de la loi. »

Une pantoufle raisonnerait mieux. Certes
Blanqui, en lui-même, vieilli, usé, ramolli,
réduit, comme le disait l'autre jour cruelle-
ment un de ses amis a à n'être plus que le frère
de Mme Antoine », Blanqui vaut moins que
M. Ballue.

(1) Prière de ne pas mettre de majuscule à An-
glais, ça sera toujours une vengeance.

Mais la discussion de la validité de son élec-
tion eût ramené forcément celle de l'amnistie,
qui, M. Ballue étant élu, ne reviendra que dans
six mois 1

Et vivre six mois de plus avec cette scia, qui
nous grince depuis dix ans déjà dans les oreil-
les est une perpective peu agréable, que nous
eussions su gré aux électeurs lyonnais de nous
épargner.

X

La Belgique va fêter solennellement le cin-
quantième anniversaire de son indépendance.

Il y aura, dit le Gaulois, réceptions splen-
dides, banquets, etc., auxquels seront conviées
les, municipalités d''Amsterdam, de Paris, de
Londres, de Berlin, de Vienne, etc.

D'Amsterdam !... Ah ! les mânes des pauvres
soldats hollandais, morts pour conserver à leur
patrie sa suprématie sur les Flandres, vont
être bien contents de voir les édiles de la capi-
tale néerlandaise trinquer fraternellement
avec ceux de la florissante capitale belge !

X

Je lis avec une certaine satisfaction dans le
Soleil, l'information suivante :

— L'ex-princesse de Monaco, dont le mariage
arec le prince de Monaco a été annulé par le
pape, vient de se remarier à Vienne avec la
comte Festetics, qui appartient à l'une des
plus anciennes familles de Hongrie.

J'engage vivement les lecteurs du Grelot à
conserver ces cinq lignes de texte, et, quand
un curé affirmera devant eux que l'Eglise
catholique s'oppose, depuis sa création, à l'in-
dissolubilité du saint-sacrement de mariage,
à les lui fourrer sous le nez, en lui disant,
avec infiniment plus d'énergie que de poli-
tesse :

— Vous en avez menti I

X

Le mauvais temps, dont nous gémissons,
fait que les rossignols sont encore presque
sans voix. Heureusement Amigues les sup-
plée. Oyez ce gracieux cantilène, roucoulé
au sortir de la messe du 7 juin.

Laissons passer ce trouble d'un instant.
Conservons entière notre tristesse, mais ne
laissons point s'ébranler notre foi. Cette tombe,
fermée à peine, est pleine de lumière, — et
c'est en nous prosternant pour pleurer sur
ce mort bien-aimé que nous recueillerons sa
pensée, sa voix et ses commandements.

Encore un peu de temps et son esprit re-
viendra parmi nous comme par le mystère
d'une autre Pentecôte !

J'ai toujours eu idée que ce garçon-là finira
dans la peau d'un spirite.
Cela sera bien fait !

X

Il y a 15 jours, le gouvernement espagnol
annonçait solennellement qu'il restait à peine
à Cuba 300 insurgés.

Et aujourd'hui, la Politica constate que de-
puis se sont présentés aux autorités locales
pour faire leur soumission et réclamer Vin-
dulto :

Insurgés utiles...... 103

Insurgés armés..... 124

Insurgés de famille.. 1K6

Insurgés morts..... 42

Insurgés blessés____ 14

Insurgés prisonniers 40

Total____ 488

Les <t insurgés de famille » m'emplissent
l'âme de doux souvenirs patriarcaux. Les « in-
surgés utiles » me rendent vaguement rê-
veur. Mais les insurgés prisonniers et morts,
qui viennent faire leur soumission, me sem-
blent réaliser un de ces combles, sur lesquels
on serait impardonnable de ne pas terminer
un article.

Henry Vaudémont.

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GRELOTS

Il y?a des charcutiers qui ont du toupet;
ainsi, j'en connais un qui prétend qu'il se livre
à l'étude des langues mortes ; tout ça parce
qu'il arrange des langues fumées.

—o—

Depuis que M. John Lemoine a refusé l'am-
bassade qu'il avait demandée, et qu'on lui
avait accordée,, il lui arrive toutes sortes d'en-
nuis.

Quelqu'un m'a raconté que dernièrement,
en omnibus, le diplomate manqué avait de-
mandé une correspondance au conducteur ;
mais ce dernier, ayant reconnu son homme,
s'empressa de ne rien lui donner.

Par trois fois, M. John Lemoine renouvelle
sa demande, et le conducteur lui dit toujours :
Oui, monsieur, mais sans se déranger.

Impatienté, l'académicien s'écrie :

— Ah ! ça, allez-vous me donner ma corres-
pondance ?

— Jamais de la vie !

— Comment, jamais de la vie I quand je vous
la demande depuis une heure IL.

— C'est justement pour ça, oh 1 je vous con-
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