105 —
auxquels ces dessins se rapportent : Liénard
a louché à toutes les époques et cela avec un
égal succès, une égale souplesse et une rare
habileté. L’ouvrage comprend cinq parties :
a) Compositions diverses, diplômes, allégo-
ries, attributs, blasons, compositions artisti-
ques en manière décorative pour frontispice
d’album, etc.
b) Travaux en pierre, fenêtres, consoles et
clefs, cheminées, trumaux, trophées, enca-
drements, couronnements.
c) Travaux en bois, panneaux, meubles,
crédences, frises, écussons, cadres, attributs
de chasse.
d) Orfèvrerie, dinanderie, miroirs à main,
torchères, argenterie, orfèvrerie religieuse,
ciselure, etc., motifs très nombreux et très-
variés.
e) Fonte de fer, grilles, balustrades, lustres,
girandoles, crêtes, épis, rampes, fontaines
décoratives ou monumentales, lampadaires.
Cela suffit, je pense, pour allécher plus d’un
gourmet, pour montrer quelle mine nous est
offerte à tous.
L’exécution est identique à celle des Motifs
de décoration, certaines planches sont simple-
ment gravées au trait, bon nombre rehaussées
soit en teintes plates, soit en couleurs et enfin
quelques phototypies. Partout le même soin,
la même attention méticuleuse : certaines
feuilles sont même de petits chefs-d’œuvre
typographiques. N’oublions pas le frontispice,
très-original, tiré en couleurs, riche, harmo-
nieux, d’un type magnifique, d’une exécution
irréprochable.
Les deux ouvrages de Liénard se complè-
tent mutuellement ; leur place est marquée
dans la bibliothèque de toute personne qui,
par goût ou par nécessité, s’occupe quelque
peu d’archéologie, dans celle des artistes, des
professeurs de dessin et dans toutes les écoles
industrielles. Cette précieuse collection rem-
placerait à elle seule et avec un immense
avantage, bon nombre de modèles qui se
vendent très-cher et qni n’offrent pas autant
de ressources pour stimuler l’imagination,
former le goût des jeunes gens.
Motifs d'ornementation pour roses et pour
fleurs. Les 25 premières planches de cette
publication permettaient déjà de se faire une
idée de l’ensemble : le second fascicule vient
de paraître, il est en tout point digne du pre-
mier.
L’ouvrage complet comprend :
Henri III, 4 planches. Louis XIV, 4 planches.
Henri IV, 6 - Louis XV, 10 -
Louis XIII, 9 — Louis XVI, 10 -
On se rappelle que chaque planche renferme
2 motifs.
Voilà certainement, comme le disent les
éditeurs, une mine précieuse pour les orne-
manistes en tous genres, peintres-décorateurs,
ciseleurs, serruriers, etc., cette collection a
d’autant plus de valeur que tous les spécimens
qui y sont entrés sont authentiques, extraits
de grandes collections, le plus grand nombre
hors de la partie du commun des mortels
perdus par conséquent pour ceux à qui ils
pourraient être le plus utiles. Ajoutons à cela
le tact exquis, le goût sûr et délicat qui ont
présidé au choix, au tirage et nous aurons
donné une idée —• approximative cependant
— de la valeur intrinsèque de l’œuvre. —
Cette publication sera utile non-seulement aux
artistes, mais encore aux hommes d’étude,
aux archéologues; les premiers y trouveront
une foule de motifs, de sujets qu’ils pourront
même appliquer immédiatement : les autres
y suivront pas à pas le passage d’une époque
à l’autre. Car, c’est un sujet d’étonnement
autant que d’admiration, que cette fécondité
d’interprétation aux grandes époques de l’art,
que le parti qu’on a tiré de matériaux en dé-
finitive peu nombreux donnant lieu aux agen
cements les plus variés, aux effets les plus
pittoresques.
Il serait difficile de faire un choix parmi
ces cent pièces, tant elles sont élégantes,
séduisantes dans leurs capricieux enroule-
ments. — L’exécution, je l’ai déjà dit, et je
me plais à le répéter, est irréprochable.
Le grand opéra de Paris, par M. Ch. Gar-
nier. Voici le 2e fascicule de cet intéressant
ouvrage. Il comprend : la Décoration de la
salle.—la Décoration de la salle et les places,
— le Plafond, — l’Acoustique, —les Couloirs
et le Grand vestibule.
Il y a peut-être dans ces pages plus d’hu-
mour et plus d’entrain que dans les premières.
Le système est le même, n’y revenons plus,
nous avons dit combien il nous plaît, combien
il est intéressant.
Le chapitre du Plafond est un des meilleurs :
il y a là une esquisse de Lenepveu qui rap-
pelle les silhouettes si vives, si vraies et si
pittoresques de Timon. La description du
plafond lui-même est faite à grands traits,
mais néanmoins suffisante pour la plupart des
lecteurs. — Il résulte de la lecture de toutes
ces pages que l’auteur a énormément étudié;
il montre partout combien était grand son désir
de profiter de l’expérience de ses devanciers
pour donner une œuvre aussi parfaite que
possible. Nulle partie ne lui a peut-être coûté,
dit-il lui-même, autant que l’acoustique. Après
avoir vu, lu, étudié, compulsé les livres,
après avoir levé des plans, pris des notes,
s’être fait traduire on expliquer tout ce qui se
rattache à la question, M. Garnier s’est aban-
donné à sa propre inspiration et il a réussi ;
la façon dont il clôture le débat est des plus
charmantes comme originalité.
Je signalerai à ce propos une très-belle
étude faite à ce sujet, dans le sens humoris-
tique et publiée par la Semaine des construc-
teurs, excellente publication de M. Daly éditée
par MM. Ducher et Cie. Elle forme en quelque
sorte le complément indispensable de l’œuvre
de l’écrivain-architecte, à tel point que, pour
ma part, je désirerais le voir reproduire en
note ou appendice dans un prochain fascicule.
Un chapitre attachant aussi, c'est celui du
grand vestibule, où l’auteur nous décrit les
angoisses d’un architecte, la responsabilité
qui pèse sur lui et nous entretient des
innombrables circonstances qui peuvent à
chaque instant causer sa ruine.
Là s’arrête le 2e livraison, mais nous som-
mes complètement rassurés, puisque M. Gar-
nier nous a déclaré qu’il est satisfait. N’im-
porte, nous attendons la suite avec impatience.
Dardenne.
On nous annonce un ouvrage des plus im-
portants pour le pays et où un des nôtres sera
représenté par une savante collaboration,
C’est une œuvre colossale qui intéressera nos
lecteurs et que la notice que voici apprendra
à faire connaître.
HISTOIRE GÉNÉRALE
DE LA
TAPISSERIE.
Dans les différents pays de l’Europe depuis le moyen
âge jusqu’à nos fours, texte par MM. Jules Quiffroy,
Archiviste aux Archives nationales. Secrétaire de la
Société de l’Histoire de l’Art français ; Eugène Müntz,
ancien Membre de l’École française d’Archéologie de
Rome, Sous-Bibliothécaire de l’École des Beaux- Arts ;
Alexandre Pinchart, Chef de section aux Archives du
Royaume, à Bruxelles. Illustrations exécutées sous la
direction de M. Léon Vidal.
L’histoire de la Tapisserie aux différentes
époques et dans les diverses contrées de
l’Occident n’a pas encore été écrite. L’ouvrage
que nous annonçons est destiné à combler
cette lacune.
A part quelques monographies spéciales,
les unes sur une époque ou une suite de ten-
tures déterminée, les autres sur une fabrique
particulière, la Tapisserie, qui occupe un
rang si élevé dans l’art de la décoration, n’a
jamais été sérieusement étudiée; elle ne
pouvait l’être. L’exploration des archives de
la France et de l’étranger a permis seulement
dans ces dernières années de remonter aux
sources, de découvrir jl’origine des anciens
ateliers, de suivre les phases successives de
leur développement et de leur déclin. En
même temps, de nombreuses expositions ont
fait connaître et fourni l’occasion de comparer
les spécimens les plus remarquables de chaque
pays et de chaque époque. Aussi affirmerons-
nous, sans crainte d’être démentis, que, s’il
reste encore plus d’un point douteux à éluci-
der, plus d’une origine à fixer, plus d’une
signature à expliquer, on peut aujourd’hui
poser d’uiie manière, et pour ainsi dire scien-
tifique, les bases de l’histoire de la Tapisserie.
Mais ici se présentait une autre difficulté :
un pareil ouvrage ne saurait se passer d’illus-
trations. La description la plus précise et la
plus développée donne une idée très-impar-
faite d’un tableau décoratif. La gravure et la
lithographie employées jusqu’ici, sans parler
de leur prix, traduisent d’une manière infidèle
les originaux.
auxquels ces dessins se rapportent : Liénard
a louché à toutes les époques et cela avec un
égal succès, une égale souplesse et une rare
habileté. L’ouvrage comprend cinq parties :
a) Compositions diverses, diplômes, allégo-
ries, attributs, blasons, compositions artisti-
ques en manière décorative pour frontispice
d’album, etc.
b) Travaux en pierre, fenêtres, consoles et
clefs, cheminées, trumaux, trophées, enca-
drements, couronnements.
c) Travaux en bois, panneaux, meubles,
crédences, frises, écussons, cadres, attributs
de chasse.
d) Orfèvrerie, dinanderie, miroirs à main,
torchères, argenterie, orfèvrerie religieuse,
ciselure, etc., motifs très nombreux et très-
variés.
e) Fonte de fer, grilles, balustrades, lustres,
girandoles, crêtes, épis, rampes, fontaines
décoratives ou monumentales, lampadaires.
Cela suffit, je pense, pour allécher plus d’un
gourmet, pour montrer quelle mine nous est
offerte à tous.
L’exécution est identique à celle des Motifs
de décoration, certaines planches sont simple-
ment gravées au trait, bon nombre rehaussées
soit en teintes plates, soit en couleurs et enfin
quelques phototypies. Partout le même soin,
la même attention méticuleuse : certaines
feuilles sont même de petits chefs-d’œuvre
typographiques. N’oublions pas le frontispice,
très-original, tiré en couleurs, riche, harmo-
nieux, d’un type magnifique, d’une exécution
irréprochable.
Les deux ouvrages de Liénard se complè-
tent mutuellement ; leur place est marquée
dans la bibliothèque de toute personne qui,
par goût ou par nécessité, s’occupe quelque
peu d’archéologie, dans celle des artistes, des
professeurs de dessin et dans toutes les écoles
industrielles. Cette précieuse collection rem-
placerait à elle seule et avec un immense
avantage, bon nombre de modèles qui se
vendent très-cher et qni n’offrent pas autant
de ressources pour stimuler l’imagination,
former le goût des jeunes gens.
Motifs d'ornementation pour roses et pour
fleurs. Les 25 premières planches de cette
publication permettaient déjà de se faire une
idée de l’ensemble : le second fascicule vient
de paraître, il est en tout point digne du pre-
mier.
L’ouvrage complet comprend :
Henri III, 4 planches. Louis XIV, 4 planches.
Henri IV, 6 - Louis XV, 10 -
Louis XIII, 9 — Louis XVI, 10 -
On se rappelle que chaque planche renferme
2 motifs.
Voilà certainement, comme le disent les
éditeurs, une mine précieuse pour les orne-
manistes en tous genres, peintres-décorateurs,
ciseleurs, serruriers, etc., cette collection a
d’autant plus de valeur que tous les spécimens
qui y sont entrés sont authentiques, extraits
de grandes collections, le plus grand nombre
hors de la partie du commun des mortels
perdus par conséquent pour ceux à qui ils
pourraient être le plus utiles. Ajoutons à cela
le tact exquis, le goût sûr et délicat qui ont
présidé au choix, au tirage et nous aurons
donné une idée —• approximative cependant
— de la valeur intrinsèque de l’œuvre. —
Cette publication sera utile non-seulement aux
artistes, mais encore aux hommes d’étude,
aux archéologues; les premiers y trouveront
une foule de motifs, de sujets qu’ils pourront
même appliquer immédiatement : les autres
y suivront pas à pas le passage d’une époque
à l’autre. Car, c’est un sujet d’étonnement
autant que d’admiration, que cette fécondité
d’interprétation aux grandes époques de l’art,
que le parti qu’on a tiré de matériaux en dé-
finitive peu nombreux donnant lieu aux agen
cements les plus variés, aux effets les plus
pittoresques.
Il serait difficile de faire un choix parmi
ces cent pièces, tant elles sont élégantes,
séduisantes dans leurs capricieux enroule-
ments. — L’exécution, je l’ai déjà dit, et je
me plais à le répéter, est irréprochable.
Le grand opéra de Paris, par M. Ch. Gar-
nier. Voici le 2e fascicule de cet intéressant
ouvrage. Il comprend : la Décoration de la
salle.—la Décoration de la salle et les places,
— le Plafond, — l’Acoustique, —les Couloirs
et le Grand vestibule.
Il y a peut-être dans ces pages plus d’hu-
mour et plus d’entrain que dans les premières.
Le système est le même, n’y revenons plus,
nous avons dit combien il nous plaît, combien
il est intéressant.
Le chapitre du Plafond est un des meilleurs :
il y a là une esquisse de Lenepveu qui rap-
pelle les silhouettes si vives, si vraies et si
pittoresques de Timon. La description du
plafond lui-même est faite à grands traits,
mais néanmoins suffisante pour la plupart des
lecteurs. — Il résulte de la lecture de toutes
ces pages que l’auteur a énormément étudié;
il montre partout combien était grand son désir
de profiter de l’expérience de ses devanciers
pour donner une œuvre aussi parfaite que
possible. Nulle partie ne lui a peut-être coûté,
dit-il lui-même, autant que l’acoustique. Après
avoir vu, lu, étudié, compulsé les livres,
après avoir levé des plans, pris des notes,
s’être fait traduire on expliquer tout ce qui se
rattache à la question, M. Garnier s’est aban-
donné à sa propre inspiration et il a réussi ;
la façon dont il clôture le débat est des plus
charmantes comme originalité.
Je signalerai à ce propos une très-belle
étude faite à ce sujet, dans le sens humoris-
tique et publiée par la Semaine des construc-
teurs, excellente publication de M. Daly éditée
par MM. Ducher et Cie. Elle forme en quelque
sorte le complément indispensable de l’œuvre
de l’écrivain-architecte, à tel point que, pour
ma part, je désirerais le voir reproduire en
note ou appendice dans un prochain fascicule.
Un chapitre attachant aussi, c'est celui du
grand vestibule, où l’auteur nous décrit les
angoisses d’un architecte, la responsabilité
qui pèse sur lui et nous entretient des
innombrables circonstances qui peuvent à
chaque instant causer sa ruine.
Là s’arrête le 2e livraison, mais nous som-
mes complètement rassurés, puisque M. Gar-
nier nous a déclaré qu’il est satisfait. N’im-
porte, nous attendons la suite avec impatience.
Dardenne.
On nous annonce un ouvrage des plus im-
portants pour le pays et où un des nôtres sera
représenté par une savante collaboration,
C’est une œuvre colossale qui intéressera nos
lecteurs et que la notice que voici apprendra
à faire connaître.
HISTOIRE GÉNÉRALE
DE LA
TAPISSERIE.
Dans les différents pays de l’Europe depuis le moyen
âge jusqu’à nos fours, texte par MM. Jules Quiffroy,
Archiviste aux Archives nationales. Secrétaire de la
Société de l’Histoire de l’Art français ; Eugène Müntz,
ancien Membre de l’École française d’Archéologie de
Rome, Sous-Bibliothécaire de l’École des Beaux- Arts ;
Alexandre Pinchart, Chef de section aux Archives du
Royaume, à Bruxelles. Illustrations exécutées sous la
direction de M. Léon Vidal.
L’histoire de la Tapisserie aux différentes
époques et dans les diverses contrées de
l’Occident n’a pas encore été écrite. L’ouvrage
que nous annonçons est destiné à combler
cette lacune.
A part quelques monographies spéciales,
les unes sur une époque ou une suite de ten-
tures déterminée, les autres sur une fabrique
particulière, la Tapisserie, qui occupe un
rang si élevé dans l’art de la décoration, n’a
jamais été sérieusement étudiée; elle ne
pouvait l’être. L’exploration des archives de
la France et de l’étranger a permis seulement
dans ces dernières années de remonter aux
sources, de découvrir jl’origine des anciens
ateliers, de suivre les phases successives de
leur développement et de leur déclin. En
même temps, de nombreuses expositions ont
fait connaître et fourni l’occasion de comparer
les spécimens les plus remarquables de chaque
pays et de chaque époque. Aussi affirmerons-
nous, sans crainte d’être démentis, que, s’il
reste encore plus d’un point douteux à éluci-
der, plus d’une origine à fixer, plus d’une
signature à expliquer, on peut aujourd’hui
poser d’uiie manière, et pour ainsi dire scien-
tifique, les bases de l’histoire de la Tapisserie.
Mais ici se présentait une autre difficulté :
un pareil ouvrage ne saurait se passer d’illus-
trations. La description la plus précise et la
plus développée donne une idée très-impar-
faite d’un tableau décoratif. La gravure et la
lithographie employées jusqu’ici, sans parler
de leur prix, traduisent d’une manière infidèle
les originaux.