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58 EXPLICATION DES PLANCHES.

nempêchait pas, du reste, qu'il servît d'odéum au besoin, c'est-à-dire, qu'on y fit les répétitions,
qu'on y donnât des concerts, et que, sous ce point de vue, on le désignât quelquefois par le
nom grec (i).

Il paraît que le petit théâtre était généralement réuni de la sorte à l'ancien, ainsi que l'indique
Vitruve (2), et comme le prouve surtout ce vers de Stace :

Et geminam molem nudi tectique theatri (3).

Nous ne comprenons pas, du reste, sur quoi s'appuient les antiquaires qui prétendent que le
petit théâtre de Pompéi était consacré à la comédie, et le grand à la tragédie. Les deux vers de
Stace qui suivent celui que nous venons de citer, ne disent absolument rien qui indique cette
division des genres, et c'est pourtant de là seulement qne l'abbé Romanelli (4) paraît la tirer. Il
nous est impossible d'établir une discussion, là où nous ne trouvons aucun argument.

Passons à l'explication du plan, pi. XXVIII.

A. Entrée par laquelle on pénètre dans les couloirs et jusqu'aux escaliers qui conduisent aux
vomitoires du centre. Il y avait là, comme à tous les débouchés extérieurs, une porte qui se fer-
mait.

B. Escaliers que l'on trouve à droite et à gauche, en entrant par les deux portes donnant dans
le passage A.

LL. Vomitoires par où l'on descend sur les gradins (5).

CG. Deux portes carrées qui servaient à éclairer le proscenium. L'une donne sur la rue et le
portique M, l'autre sur le portique du grand théâtre.

DD. Portes du postscénium. L'une donne sur la rue et le portique M, l'autre sous un petit
portique qui conduit à l'édifice appelé le Camp des Soldats (6).

E. Gradins au-dessus de la précinction : ils sont au nombre de dix-sept (7), et sont divisés par
six escaliers en cinq cunéi ou kerkides (8).

(1) Odéum est la forme latine du mot &£eïov, dérivé de Ù&), chant.
(a) Exeuntibus e theatro, sinistra parte odeum. (Lib. V, cap. 9.)

(3) Et la double masse du théâtre découvert et du théâtre couvert. Silv. III, 5, 91. On peut encore citer, quant aux théâtres
couverts, ce passage de Tertullien : Video et theatra nec singula satis esse nec nuda, Apol. 6. med. Je vois qu'un seul théâtre,
un théâtre découvert, ne suffit plus aujourd'hui.

(4) Voyage à Pompéi, p. 2.^0.

(5) Il y a deux vomitoires, et non six, comme le veut M. Gaspard Vinci. Il est vrai qu'il y a six escaliers ; mais quatre ne corres-
pondent à aucun vomitorium, et ne servent qu'à parvenir aux gradins, en venant du bas. Du reste, l'usage vulgaire applique
assez ordinairement aux escaliers le mot vomitorium, qui, chez les anciens, ne se disait que des portes des corridors donnant
sur les escaliers mêmes : ceux-ci s'appelaient scalœ.

(6) Voyez IIIe partie, pi. II et suiv.

(7) MM. Gaspard Vinci et Romanelli ont vu là dix-huit gradius, sans doute parce qu'ils ont pris pour un gradin la marche
inférieure sur laquelle il est impossible de s'asseoir, vu son peu de largeur, et qui ne pouvait servir que de marchepied pour les
spectateurs du premier rang ; ce que l'on voit très-clairement sur la coupe, pi. XXIX. En outre, M. Vinci attribue les quatorze
degrés des cunei des côtés à l'ordre équestre, probablement parce qu'à Rome il y avait quatorze gradins du premier rang, au
lieu de quatre que l'on trouve dans ce petit théâtre (Suet. in Jul. 39). Mais ces deux choses n'ont aucun rapport l'une avec l'autre.
Troisièmement, nous ne comprenons en aucune manière ce que M. Romanelli veut dire par cette phrase : « Dix-huit autres gradins
« étaient établis dans un tel ordre, que chaque gradin s'élargit davantage sur les côtés, pour former le diamètre de l'hémicycle
« profond, dans le fond de la salle, et se rétrécit en approchant de l'orchestre. » La même phrase se trouve presque textuelle-
ment dans l'ouvrage de M. Vinci, ou nous ne la comprenons pas davantage. Enfin, nous ne voyons nulle part une deuxième
précinction, ou un diazoma, que ces MM. établissent pour séparer le rang moyen, ou les secondes places, des dernières. Si une
pareille cloison existait, elle était certainement mobile, et l'on n'en aperçoit aucune trace. Voilà quatre points essentiels qui de-
mandaient une rectification. On voit que les antiquaires et les voyageurs, malgré leurs efforts, toujours estimables et souvent
heureux, ont laissé quelque chose à faire après eux.

(8) Du grec Kepxtç, xepxî^oç, galerie circulaire.
 
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