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EXPLICATION DES PLANCHES. 5y

Une autre inscription était gravée au-dessus de la porte et se trouvait répétée sur le mur inté-

rieur; elle est ainsi conçue :

C . QVINCTIVS .CF. VALG.

M . PORCIVS . M. F

DVOVIR . DEC . DECR

THEATRVM . TECTVM

FAC . LOCAR . EIDEMQVE . PROBAR

Cest-à-dire : « Caius Quinctius Valgus (i), fils de Caius, et Marcus Porcius, fils de Marcus,
« duumvirs, d'après un décret des décurions, ont adjugé la construction du théâtre couvert
« (fàciendum locdrunt), et ont approuvé les travaux. »

On voit encore, sur les murs d'enceinte, la place des petites colonnes qui soutenaient le toit :
il paraît que les intervalles étaient ouverts, afin de laisser accès au jour et à l'air.

Ce qui prouve de plus que l'intérieur de cet édifice devait être abrité par un toit, c'est qu'on n'y
trouve aucune pente ni aucun conduit pour l'écoulement des eaux, genre de précaution que les
anciens ne négligeaient jamais (2).

Le petit théâtre étant couvert, cette circonstance l'a fait prendre par beaucoup de voyageurs
pour un odéum du genre de celui qui fut construit à Athènes par Thémistocle, et dont la charpente
était faite avec les mâts et les antennes des vaisseaux perses pris à Salamine (3). Cet édifice fut
ensuite embelli par Périclès et restauré par Ariobarzane, roi de Cappadoce : selon Pausanias (4),
le toit qui le couvrait était construit sur le modèle de la tente de Xerxès. Ce qui distinguait l'odéum
des théâtres, c'est qu'il ne pouvait servir qu'à des répétitions ou à des luttes musicales. Dans
l'odéum, la place du proscenium était occupée par un mur, au pied duquel se trouvait le thymélé,
espèce de pupitre des musiciens nommés thjmclici (5). Mais ici, nous avons un théâtre, avec sa
scène ou ses décorations, et avec le proscenium ou pulpitum : cette dernière partie devait être
garnie d'un plancher; elle correspond à ce que les modernes appellent proprement le théâtre,
comprenant la scène et l'avant-scène. A la vérité, la scène du petit théâtre de Pompéi n'était pas décorée
au moyen d'un ensemble d'architecture en relief comme dans le grand théâtre. Mais le mur du fond
percé de trois portes, était décoré de peintures : on en voit encore des traces aux deux angles.
Il est donc certain que cet édifice servait à des représentations dramatiques. Peut-être s'en servait-
on quand il pleuvait ou quand on ne voulait admettre qu'un public peu nombreux. Cela

(1) On remarque qu'une inscription, trouvée en 1811 dans les ruines de l'ancienne JEclanum, porte le nom de ce même
C. Quinctius Valgus, fils de Caius, comme étant alors quattuorvir avec Marcus Magius Surus, fils de Minatius. Or Minatius
Magius d'^Eclanum se distingua dans la guerre sociale, ainsi que l'atteste son petit-fils Velléius Paterculus. Il s'ensuivrait que le
théâtre de Pompéi aurait été construit peu de temps après cette même guerre sociale, qui se termina en l'an 88 av. J. C. Quelques
antiquaires conservent cependant des doutes sur cette date, et pensent que le genre de matériaux de cette construction
(la piperne), et quelques autres circonstances que nous ferons remarquer, doivent la faire reporter à une époque plus reculée,
et parmi les plus anciens monuments de Pompéi. La prétendue construction des duumvirs ne serait-elle qu'une réparation?
iElanum ou ^Eculanum était une ville du Samnium, appartenant aux Hirpiniens, et dont on voit les ruines près de Mirabella.
C'est la patrie du jurisconsulte Neratius Proculus, du poëte Barbrius et de l'historien Velléius Paterculus.

(2) Les tranchées que l'on voit dans le sol, le long du pulpitum, ont été creusées récemment par don Pasquale Segniamiglio.
{Note de Mazois.)

(3) Voyez Vitruve, liv. V, 9.

(4) Pausan., Achaic. XX. En parlant de l'odéum de Patras, cet écrivain mentionne les édifices de ce genre qui se trouvent dans
Athènes II n'a pu parler, dit-il, de l'odéum bâti par Hérode Atticus en l'honneur de sa femme Regilla, parce que cet édifice n'a
été construit que depuis l'époque où lui-même écrivait son livre de l'Attique.

(5) Isidor. Origin. XVIII, 48. —Selon Suidas, le thymélé était l'autel même de Bacchus, placé dans l'orchestre; et il était ainsi
appelé de Ôueiv, sacrifier. Mais cette notion se rapporte probablement à des usages plus anciens que l'institution de l'odéum.

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