86 EXPLICATION DES PLANCHES.
mandons cette peinture, mais comme offrant à l'archéologue un sujet de recherches et d'induc-
tions intéressantes.
Les deux gladiateurs que représente la/îgure 2, sont tirés d'une autre peinture du même mur
de l'amphithéâtre. L'un des deux est blessé au bras, et la lame de son épée s'est faussée : il fait le
geste par lequel ceux qui se voyaient sur le point de succomber demandaient grâce au peuple.
Son adversaire le presse et semble prêt à l'immoler, sans attendre que l'arrêt soit prononcé. Il y
a du mouvement dans l'attitude de ce personnage. Le motif de cette peinture ressemble beaucoup
à celui de plusieurs des bas-reliefs du tombeau de Scaurus, et c'est uniquement pour faire
ressortir cette ressemblance que Ton a mis ici cette copie. Les peintres et sculpteurs décorateurs,
comme les modeleurs, se répétaient-ils donc sans scrupule, et sans autre motif que celui de ga-
gner du temps en employant des espèces de calques ou de ponsifs; ou bien, y avait-il pour ces
jeux funèbres, tenant de si près à la religion, quelques figures, quelques attitudes convenues et
solennelles qu'il était de règle de reproduire dans toutes les occasions semblables? Nous pen-
cherions assez vers cette dernière conjecture, qui nous paraît dans le véritable esprit de l'anti-
quité.
Nous avons terminé ce qui concerne les jeux publics des anciens, leur scène et leur
amphithéâtre : un objet analogue resterait encore à traiter; ce seraient les courses et les jeux du
cirque. Mais le cirque de Pompéi, s'il en existait un, n'a point encore été découvert, et bien des
années s'écouleront peut-être avant que les fouilles le rencontrent. Puisse le voyageur ou l'artiste
qui rendra compte de cette découverte, et qui publiera cette espèce de complément de notre
Pompéi, plus heureux que l'architecte Mazois, vivre pour achever lui-même son ouvrage! Il saura
lui donner ce caractère d'unité que nous nous sommes efforcé, peut-être en vain, de conserver
au nôtre, à travers tant d'obstacles douloureux et de retards involontaires!
mandons cette peinture, mais comme offrant à l'archéologue un sujet de recherches et d'induc-
tions intéressantes.
Les deux gladiateurs que représente la/îgure 2, sont tirés d'une autre peinture du même mur
de l'amphithéâtre. L'un des deux est blessé au bras, et la lame de son épée s'est faussée : il fait le
geste par lequel ceux qui se voyaient sur le point de succomber demandaient grâce au peuple.
Son adversaire le presse et semble prêt à l'immoler, sans attendre que l'arrêt soit prononcé. Il y
a du mouvement dans l'attitude de ce personnage. Le motif de cette peinture ressemble beaucoup
à celui de plusieurs des bas-reliefs du tombeau de Scaurus, et c'est uniquement pour faire
ressortir cette ressemblance que Ton a mis ici cette copie. Les peintres et sculpteurs décorateurs,
comme les modeleurs, se répétaient-ils donc sans scrupule, et sans autre motif que celui de ga-
gner du temps en employant des espèces de calques ou de ponsifs; ou bien, y avait-il pour ces
jeux funèbres, tenant de si près à la religion, quelques figures, quelques attitudes convenues et
solennelles qu'il était de règle de reproduire dans toutes les occasions semblables? Nous pen-
cherions assez vers cette dernière conjecture, qui nous paraît dans le véritable esprit de l'anti-
quité.
Nous avons terminé ce qui concerne les jeux publics des anciens, leur scène et leur
amphithéâtre : un objet analogue resterait encore à traiter; ce seraient les courses et les jeux du
cirque. Mais le cirque de Pompéi, s'il en existait un, n'a point encore été découvert, et bien des
années s'écouleront peut-être avant que les fouilles le rencontrent. Puisse le voyageur ou l'artiste
qui rendra compte de cette découverte, et qui publiera cette espèce de complément de notre
Pompéi, plus heureux que l'architecte Mazois, vivre pour achever lui-même son ouvrage! Il saura
lui donner ce caractère d'unité que nous nous sommes efforcé, peut-être en vain, de conserver
au nôtre, à travers tant d'obstacles douloureux et de retards involontaires!