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https://doi.org/10.11588/diglit.24114#0432
L’ART DES SLAVES MÉRIDIONAUX
INTRODUCTION
Un double but a présidé à cet ouvrage. Il s’agissait d’abord de donner un aperçu bref mais précis dans la mesure
du possible de l’art et de la culture artistique des Slaves du Sud depuis les débuts de leur histoire jusqu’à l’époque
contemporaine. D’autre part l’auteur avait l’intention de présenter et de mettre en lumière au moins quelques uns
des plus importants problèmes liés à cet art.
Or, rien de moins facile que d’accomplir la tâche fixée. Les Slaves du Sud n’ont jamais constitué dans les siècles
passés une unité politique ou culturelle compacte. Les différents peuples et états ont eu des développements histori-
ques bien divers, leurs moeurs ainsi que les formes de leurs créations artistiques et culturelles ont emprunté des voies
de développement propres à chaque nation et quelquefois à chaque province. Pour leur trouver un dénominateur
commun il a fallu remonter jusqu’au rôle historique et culturel, dans les cadres européens de la Péninsule Balkanique
avec laquelle la majorité des peuples Slaves du Sud avaient été organiquement liée au cours des siècles. Par ce même
fait, l’histoire de l’art des Slaves Méridionaux rentre dans le cadre des problèmes des traditions et continuations, qui
avaient continué à rayonner depuis la basse antiquité dans ces pays, tradition aussi bien orientale qu’occidentale puisqu’elle
relève de la Grèce, de Rome, de l’Orient, ou bien de l’hellénisme et de Byzance. Cet état de choses a cependant engendré
deux mondes assez distincts de culture chez les Slaves Méridionaux: celle qui s’inspirait plutôt de Byzance et celle où on
retrouve la filiation romaine et occidentale. Cette division un peu sommaire a l’avantage de simplifier la situation
mais en même temps elle la circonscrit dans des limites passablement étroites.
Ce sont justement toutes ces raisons qui sont à l’origine aussi bien de l’ordonnance du livre que de l’obligation
de relier les principaux courants artistiques avec l’art des pays voisins et par le fait même avec les grands courants
de l’art européen. Nous avons eu soin de traiter tout d’abord les questions fondamentales qui justifient notre tentative
de présenter l’art des Slaves du Sud dans un cadre commun et homogène, tentative qui est, sans doute, nouvelle
dans une étude de ce genre. Ce n’après que nous avons décidé de mentionner les points communs à toutes les
nations ou régions slaves du sud pour passer ensuite à l’étude de l’art médiéval du groupe des pays balkaniques de
culture byzantine. La troisième partie de l’ouvrage est consacrée aux différentes périodes de l’art chez les Slaves
Méridionaux de culture occidentale.
Les différences profondes qui existaient entre les deux groupes devaient se manifester spécialement au cours des
périodes qui succédèrent au Moyen Age. Le tournant décisif du Siècle de Lumières et les luttes pour l’indépendance
nationale ont dû également se refléter dans toute création artistique de la même époque. Peu à peu les formes
d’expression des arts plastiques deviennent communes à ces peuples au sens européen et occidental du terme. Finale-
ment les problèmes posés par l’art deviennent sensiblement les mêmes dans les pays qui nous occupent, ce qui rend
possible des débats communs sur l’art. Nous avons eu, également, soin de souligner qu’a l’intérieur des grandes lignes de
cet art, se sont développés et se développent encore des centres artistiques dont les tendances se caractérisent suivant
les différents milieux nationaux. Ce n’est qu’après avoir évoqué cette immense toile de fond qu’il a été possible de
présenter le rôle et l’importance de l’art des Slaves Méridionaux et leur participation à la culture européenne.
Le caractère des traditions locales et celui de l’entourage au milieu duquel les Slaves Méridionaux vivaient
depuis le moment de leur installation dans les Balkans devaient d’avance déterminer les voies de développement de
leur culture artistique. Ce sont ces deux facteurs qui ont, également, déterminé l’ensemble des problèmes fondamen-
tales concernant l’histoire de l’art des Slaves du Sud. Il s’agit, en effet, d’une part, des questions telles que: la tra-
dition de l’antiquité, les éléments orientaux, les influences fondamentales de Byzance ainsi que celles, médiévales de l’Italie
et des autres pays de l’Europe occidentale, la Renaissance et le baroque, et l’art moderne du XIXe et du XXe siècles.
En considérant tous ce s facteurs, il faut avoir constamment présente à l’esprit l’existence d’éléments indigènes. D’un
INTRODUCTION
Un double but a présidé à cet ouvrage. Il s’agissait d’abord de donner un aperçu bref mais précis dans la mesure
du possible de l’art et de la culture artistique des Slaves du Sud depuis les débuts de leur histoire jusqu’à l’époque
contemporaine. D’autre part l’auteur avait l’intention de présenter et de mettre en lumière au moins quelques uns
des plus importants problèmes liés à cet art.
Or, rien de moins facile que d’accomplir la tâche fixée. Les Slaves du Sud n’ont jamais constitué dans les siècles
passés une unité politique ou culturelle compacte. Les différents peuples et états ont eu des développements histori-
ques bien divers, leurs moeurs ainsi que les formes de leurs créations artistiques et culturelles ont emprunté des voies
de développement propres à chaque nation et quelquefois à chaque province. Pour leur trouver un dénominateur
commun il a fallu remonter jusqu’au rôle historique et culturel, dans les cadres européens de la Péninsule Balkanique
avec laquelle la majorité des peuples Slaves du Sud avaient été organiquement liée au cours des siècles. Par ce même
fait, l’histoire de l’art des Slaves Méridionaux rentre dans le cadre des problèmes des traditions et continuations, qui
avaient continué à rayonner depuis la basse antiquité dans ces pays, tradition aussi bien orientale qu’occidentale puisqu’elle
relève de la Grèce, de Rome, de l’Orient, ou bien de l’hellénisme et de Byzance. Cet état de choses a cependant engendré
deux mondes assez distincts de culture chez les Slaves Méridionaux: celle qui s’inspirait plutôt de Byzance et celle où on
retrouve la filiation romaine et occidentale. Cette division un peu sommaire a l’avantage de simplifier la situation
mais en même temps elle la circonscrit dans des limites passablement étroites.
Ce sont justement toutes ces raisons qui sont à l’origine aussi bien de l’ordonnance du livre que de l’obligation
de relier les principaux courants artistiques avec l’art des pays voisins et par le fait même avec les grands courants
de l’art européen. Nous avons eu soin de traiter tout d’abord les questions fondamentales qui justifient notre tentative
de présenter l’art des Slaves du Sud dans un cadre commun et homogène, tentative qui est, sans doute, nouvelle
dans une étude de ce genre. Ce n’après que nous avons décidé de mentionner les points communs à toutes les
nations ou régions slaves du sud pour passer ensuite à l’étude de l’art médiéval du groupe des pays balkaniques de
culture byzantine. La troisième partie de l’ouvrage est consacrée aux différentes périodes de l’art chez les Slaves
Méridionaux de culture occidentale.
Les différences profondes qui existaient entre les deux groupes devaient se manifester spécialement au cours des
périodes qui succédèrent au Moyen Age. Le tournant décisif du Siècle de Lumières et les luttes pour l’indépendance
nationale ont dû également se refléter dans toute création artistique de la même époque. Peu à peu les formes
d’expression des arts plastiques deviennent communes à ces peuples au sens européen et occidental du terme. Finale-
ment les problèmes posés par l’art deviennent sensiblement les mêmes dans les pays qui nous occupent, ce qui rend
possible des débats communs sur l’art. Nous avons eu, également, soin de souligner qu’a l’intérieur des grandes lignes de
cet art, se sont développés et se développent encore des centres artistiques dont les tendances se caractérisent suivant
les différents milieux nationaux. Ce n’est qu’après avoir évoqué cette immense toile de fond qu’il a été possible de
présenter le rôle et l’importance de l’art des Slaves Méridionaux et leur participation à la culture européenne.
Le caractère des traditions locales et celui de l’entourage au milieu duquel les Slaves Méridionaux vivaient
depuis le moment de leur installation dans les Balkans devaient d’avance déterminer les voies de développement de
leur culture artistique. Ce sont ces deux facteurs qui ont, également, déterminé l’ensemble des problèmes fondamen-
tales concernant l’histoire de l’art des Slaves du Sud. Il s’agit, en effet, d’une part, des questions telles que: la tra-
dition de l’antiquité, les éléments orientaux, les influences fondamentales de Byzance ainsi que celles, médiévales de l’Italie
et des autres pays de l’Europe occidentale, la Renaissance et le baroque, et l’art moderne du XIXe et du XXe siècles.
En considérant tous ce s facteurs, il faut avoir constamment présente à l’esprit l’existence d’éléments indigènes. D’un