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FOUILLES A DAHCHOUR.
^\ avec des parents nommés o^U et Usortasen, n° 257 un ^ sur une stèle de l'an 2 d'Usor-
tasen Ier. Voyez encore les nos 1708, 1826, i833, etc. . . Est-il donc étonnant de rencontrer un pha-
raon, appelé Hor, parmi les rois de la xne dynastie? Je pense que non. 40 Par les raisons que vous
avez développées dans votre lettre (détails sur les conditions archéologiques dans lesquelles le
tombeau du roi Hor se trouvait et sur le cachet qui scellait sa caisse à canopes) il est certain que
Hor a été du nombre des rois de la xne dynastie. Si Amenemhat III a porté soin pour ses funé-
railles, il a dû occuper sa place entre Usortasen III et Amenemhat III comme co-régent du premier.
Rappelez-vous que les rois de la dynastie nommée ont eu l'habitude d'adopter vers la fin de leur
règne le successeur présomptif comme co-régent? Nous savons que Amenemhat Ier adoptait son
fils aîné, le prince Usortasen Ier, l'an 20 de son règne, également comme Usortasen Ier le prince
Amenemhat II, l'an 43 de son règne, comme Amenemhat II le prince Usortasen II, l'an 33 de son
règne. Aussi les deux derniers Amenemhat ont eu pour quelques années un règne simultané. Entre
les rois Usortasen III et Amenemhat III il y a une lacune, je la remplis par le prince for^Oj de
Dahchour qui sans doute a régné simultanément avec son père Usortasen III. Mort avant lui, il a
été enterré par son successeur dans la co-régence, le roi Amenemhat III. Je crois que cette solution
des difficultés ne laisse rien à désirer. Pour les conséquences, consultez l'histoire de Maspero qui
en a parlé au chapitre de la xiie dynastie.
Pour vos fouilles, je me permets de vous rappeler un texte hiéroglyphique, composé par le
constructeur de la pyramide du roi Usortasen Ier et intéressant pour la description de la partie in-
térieure de la pyramide. L'inscription a été publiée et traduite par M. Maspero {Recueil de tra-
vaux, 1870, p. 221 suiv.), puis republiée par M. Pierret dans ses textes du Louvre, vol. 11, p. 104
(en 1878), la version de M. Maspero demande bien des rectifications. Je prends la liberté de vous
traduire ce qui est traduisible, c'est pour vous prouver tout l'intérêt que je prends à vos beaux tra-
vaux et découvertes.
Le texte commence par la date de l'an g, jour 20 du deuxième mois de l'inondation, ce qui
est égal à l'an 29 ou 3o du roi Amenenmhat Ier. Après la date et les titres du roi que je viens de
citer, un certain Meri ou Miri, employé fidèle de Sa Majesté, commence à raconter le service le
plus excellent qu'il ait rendu au roi. Voilà ses propres paroles : «Son fidèle serviteur à la place de
son cœur, qui a exécuté tout ce qu'il a voulu journellement, le vénéré, maître de la vénération,
l'aide du trésorier, Miri, né de la dame Noukhit, je dis : J'ai été un serviteur obéissant (Maspero,
«L'ingénieur des routes et chaussées»), grand en (mes) travaux, de douceur aimable. Mon maître
me chargea d'une mission à cause de la grandeur de mon obéissance, pour lui exécuter la demeure
éternelle.» Je n'ai pas le courage de rendre le sens des mots suivants, mais je peux affirmer qu'il
y est question de la construction de <=>^(®= «couloirs» et de fWWl ^ «la chambre antérieure»
(ou pronaos), qu'on a exécuté «selon les manières adoptées pour toutes les demeures (éternelles)».
On ajoute : «Des colonnes fnij ont été dressées pour le plafond, un (canal?) bassin a été creusé
qui arriva au fleuve. Des portes cachées et des jj^7 (?) ont été faites de la pierre calcaire de
Troja (Tourah).» Il est toujours bon de se rappeler ces textes qui ne trouvent leur explication que
dans les fouilles elles-mêmes. C'est sous ce point de vue que je vous en parle.
Mon frère Emile a eu la bonté de m'envoyer votre publication «Inventaire» sur le trésor de
Dahchour, ainsi que quelques numéros des journaux égyptiens qui parlent de vos brillantes décou-
vertes. J'en ai profité pour en parler également dans nos journaux de Berlin et pour preuve j'ex-
pédie avec ce courrier un nombre de tirages à votre adresse. Vous reconnaîtrez en les lisant que
je trouve le plus grand plaisir de vous servir et de défendre vos droits si justes.
j'aieu
Lrfaua
croire :
FOUILLES A DAHCHOUR.
^\ avec des parents nommés o^U et Usortasen, n° 257 un ^ sur une stèle de l'an 2 d'Usor-
tasen Ier. Voyez encore les nos 1708, 1826, i833, etc. . . Est-il donc étonnant de rencontrer un pha-
raon, appelé Hor, parmi les rois de la xne dynastie? Je pense que non. 40 Par les raisons que vous
avez développées dans votre lettre (détails sur les conditions archéologiques dans lesquelles le
tombeau du roi Hor se trouvait et sur le cachet qui scellait sa caisse à canopes) il est certain que
Hor a été du nombre des rois de la xne dynastie. Si Amenemhat III a porté soin pour ses funé-
railles, il a dû occuper sa place entre Usortasen III et Amenemhat III comme co-régent du premier.
Rappelez-vous que les rois de la dynastie nommée ont eu l'habitude d'adopter vers la fin de leur
règne le successeur présomptif comme co-régent? Nous savons que Amenemhat Ier adoptait son
fils aîné, le prince Usortasen Ier, l'an 20 de son règne, également comme Usortasen Ier le prince
Amenemhat II, l'an 43 de son règne, comme Amenemhat II le prince Usortasen II, l'an 33 de son
règne. Aussi les deux derniers Amenemhat ont eu pour quelques années un règne simultané. Entre
les rois Usortasen III et Amenemhat III il y a une lacune, je la remplis par le prince for^Oj de
Dahchour qui sans doute a régné simultanément avec son père Usortasen III. Mort avant lui, il a
été enterré par son successeur dans la co-régence, le roi Amenemhat III. Je crois que cette solution
des difficultés ne laisse rien à désirer. Pour les conséquences, consultez l'histoire de Maspero qui
en a parlé au chapitre de la xiie dynastie.
Pour vos fouilles, je me permets de vous rappeler un texte hiéroglyphique, composé par le
constructeur de la pyramide du roi Usortasen Ier et intéressant pour la description de la partie in-
térieure de la pyramide. L'inscription a été publiée et traduite par M. Maspero {Recueil de tra-
vaux, 1870, p. 221 suiv.), puis republiée par M. Pierret dans ses textes du Louvre, vol. 11, p. 104
(en 1878), la version de M. Maspero demande bien des rectifications. Je prends la liberté de vous
traduire ce qui est traduisible, c'est pour vous prouver tout l'intérêt que je prends à vos beaux tra-
vaux et découvertes.
Le texte commence par la date de l'an g, jour 20 du deuxième mois de l'inondation, ce qui
est égal à l'an 29 ou 3o du roi Amenenmhat Ier. Après la date et les titres du roi que je viens de
citer, un certain Meri ou Miri, employé fidèle de Sa Majesté, commence à raconter le service le
plus excellent qu'il ait rendu au roi. Voilà ses propres paroles : «Son fidèle serviteur à la place de
son cœur, qui a exécuté tout ce qu'il a voulu journellement, le vénéré, maître de la vénération,
l'aide du trésorier, Miri, né de la dame Noukhit, je dis : J'ai été un serviteur obéissant (Maspero,
«L'ingénieur des routes et chaussées»), grand en (mes) travaux, de douceur aimable. Mon maître
me chargea d'une mission à cause de la grandeur de mon obéissance, pour lui exécuter la demeure
éternelle.» Je n'ai pas le courage de rendre le sens des mots suivants, mais je peux affirmer qu'il
y est question de la construction de <=>^(®= «couloirs» et de fWWl ^ «la chambre antérieure»
(ou pronaos), qu'on a exécuté «selon les manières adoptées pour toutes les demeures (éternelles)».
On ajoute : «Des colonnes fnij ont été dressées pour le plafond, un (canal?) bassin a été creusé
qui arriva au fleuve. Des portes cachées et des jj^7 (?) ont été faites de la pierre calcaire de
Troja (Tourah).» Il est toujours bon de se rappeler ces textes qui ne trouvent leur explication que
dans les fouilles elles-mêmes. C'est sous ce point de vue que je vous en parle.
Mon frère Emile a eu la bonté de m'envoyer votre publication «Inventaire» sur le trésor de
Dahchour, ainsi que quelques numéros des journaux égyptiens qui parlent de vos brillantes décou-
vertes. J'en ai profité pour en parler également dans nos journaux de Berlin et pour preuve j'ex-
pédie avec ce courrier un nombre de tirages à votre adresse. Vous reconnaîtrez en les lisant que
je trouve le plus grand plaisir de vous servir et de défendre vos droits si justes.
j'aieu
Lrfaua
croire :