Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Niebuhr, Carsten
Description de l'Arabie: faite sur les observations propres et des avis recueillis dans les lieux mêmes — Amsterdam, 1774 [Cicognara, 2539A]

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.5545#0393
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
3-3 DES DIVERSES TRIBUS DE BEDOUINS
reculés. Ils appellent en général leurs nobles Scbecbs , ou Scbcecb (p. 13.) . Un
Scbecb p. e. gouverne sa famille & tous les domestiqu.es de celle-ci: quand ces Scbecbs
sont trop foibles pour se défendre contre leurs voisins, ils s'unisient avec d'autres,
& choisissent un d'entre eux pour leur grand Chef. Plusieurs des grands élisent
enfin de l'aveu des petits Scbecbs un plus puissant encore, qu'ils nomment Scbecb eî
kbîr, ou Sebeëb es Scbiâcb , & alors la famille de ce dernier donne son nom à toute
la tribu. L'on peut dire, qu'ils naissent tous soldats, & qu'ils sont tous pâtres.
Les Scbecbs des grandes tribus ont beaucoup de chameaux, soit pour les employer
dans leurs guerres, soit pour transporter des marchandises d'une.ville à l'autre, soit
enfin pour faire trafic de ces animaux mêmes. Les petites tribus, qui sont comme
dépendantes des autres, élèvent des troupeaux de brebis. Les Scbecbs vivent sous
des tentes, ils laissent le soin de l'agriculture & des autres travaux pénibles à leurs
sujets qui logent dans de misérables huttes. Ces Bédouins accoutumés à vivre en
plein air, ont l'odorat très-subtil : les villes leur plaisent si peu, qu'ils ne compren-
nent pas, comment des gens qui se piquent d'aimer la propreté, peuvent vivre au
milieu d'un air si impur. Des gens dignes de foi m'ont assuré, que si Ton con-
duit un Bédouin d'Hedsjâs à l'endroit ou il y a eu le chameau qui s'est égaré, il
peut le retrouver, lors même que les pèlerins sont, à la Mèkke & avec eux des mil-
liers de ces animaux. Ils peuvent, dit-on, vivre cinq jours sins boire, & on de-,
bite, qu'en examinant le terrein & les plantes qui y croissent, ils déterminent la
profondeur à laquelle on doit creuser pour trouver de l'eau; en un mot, ils sont
très-propres à la vie errante qu'ils mènent dans le désert.
Parmi ces peuples l'autorité reste dans la famille du gtand ou petit Scbecb
qui règne, sans qu'ils soient assujettis à en choisir l'ainé. Ils élisent le plus ca-
pable des fils, ou des parens pour succéder au gouvernement. Ils payent très-peu
ou rien à leurs supérieurs. Chacun des petits Scbecbs porte la parole pour sa fa-
mille & il en est le chef & le conducteur. Le grand Scbecb est obligé par-là de les
regarder plus comme ses alliés que comme ses sujets; car si son gouvernement
leur déplait, & qu'ils ne peuvent pas le déposer, ils conduisent leurs bestiaux dans
les possessions d'une autre tribu, qui d'ordinaire est charmée d'en fortisier son parti.
Chaque petit Scbecb n'est pas moins interessé à bien diriger sa famille , qui sans
cela
 
Annotationen