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Niebuhr, Carsten
Description de l'Arabie: faite sur les observations propres et des avis recueillis dans les lieux mêmes — Amsterdam, 1774 [Cicognara, 2539A]

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https://doi.org/10.11588/diglit.5545#0394
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DES DIVERSES TRIBUS DE BEDOUINS. 329
cela le déposeroit, ou l'abandonneroit aussi-tôt. Voilà pourquoi l'on a oublié
jusques au nom de quelques grandes tribus, pendant que de petites, jadis incon-
nues, se sont rendues célèbres. Plusieurs se sont séparées & se sont fait connoitre
dans des régions éloignées ; ou ont-été contraintes à se mettre sous la protection
d'une autre tribu. Jamais ces Bédouins n'ont pû être entièrement subjugucs par
des étrangers, & ils ne le seront jamais, au lieu que plusieurs villes des parties sep-
tentrionales & orientales de l'Arabie ont-été conquises par d'autres nations & les
plus riches places de la province d'^Temen ont-été occupées par les Perfans, les
u4byfsms, les /Jjubites & les Turcs.
Les tribus Arabes qui n'ont pas voulu habiter les villes & les villages, ni
se lailïer seduire de s'arrêter près des grandes places par l'appas d'y vendre plus
avantageusement leur lait & leur beurre, ont entièrement conservé leur indépen-
dance; mais les Arabes d'auprès Bagdad, Mofâl, Qrfa, Damâjk & Bàkb sont
en apparence sournis au Sultan. Quelques-uns ont des villages pour lesquels ils
payent une redevance fixe au Pacha; d'autres en retirent les revenus & reçoi-
vent encore de plus certaines sommes pour conduire les caravanes par le dé-
ser t & les défendre contre d'autres Arabes. Mais le Sultan ne sauroit jamais
donner un gouverneur turc aux tribus arabes; car comme chaque famille parti-
culière peut abandonner sa tribu, quand elle n'est pas contente du Scbecb régnant,
toute la tribu se retirerait bientôt au fonds du désert , si l'on vouloit la forcer
à obéir à un gouverneur turc. Les Pachas se bornent donc à sémer la désunion
dans la famille régnante, & à soutenir tantôt l'un, tantôt l'autre dans le gouver-
nement de sa tribu. Je ne suis pas bien sur, que le Scherls régnant de la Mékke
s'arroge de cette façon le droit de commander à quelques tribus dans YHedsjâs;
mais il y a apparence qu'il ne néglige aucune occasion d'afsoiblir les grandes tribus
voismes ; & il ne peut mieux y réussir, qu'en excitant les petits Schecbs contre le
Schecb régnant, ou en armant tribu contre tribu. • L'on dit, que celles qui sont
établies près de la Mékke, payent au Scherls un petit tribut de brebis & de
chameaux.
Les tribus arabes se font souvent la guerre ; mais ces guerres ne sont ni
longues, ni sanglantes. Lorsqu'une d'elles est attaquée par des ennemis étrangers5
T t c'est
 
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