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Omnibus — 1932

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Groethuyzen, Bernard: Karl Hofer
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https://doi.org/10.11588/diglit.62261#0068
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Sahara 1931


quelle Harmonie preetablie, teile que l’oeil du peintre püt toujours retrouver dans ce qu’il
voit tout ce qui fut avant que le mode devenu visible ne se presentät ä sa vue. Or je
ne sais si jamais les deux mondes, pour Karl Hofer, se rejoindront tout ä fait. Et je
croirais meme que c’est precisement parce qu’ils ne peuvent s’unir parfaitement, chacun
etant ä la fois plus et moins que l’autre, que le peintre ira toujours plus loin ä la recherche

Photo Robertson


de quelque monde nouveau ou l’art se
creant son propre objet, la vision et la
chose vue ne feront plus qu’un.
Mais ce serait prejuger de l’avenir.
Ce qui est certain, c’est qu’on ne saurait
assigner des limites ä l’art de Karl Hofer.
L’artiste, ainsi qu’en temoignent ses
Oeuvres, demeure inquiet. Et ses inqui-
etudes ne sauraient lui permettre de
s’arreter en route pour trouver dans les
merveilles de la vue de quoi les satis-
faire. 11 voit passer les Images et semble
toujours encore rechercher autre chose,
quelque chose qu’il porte en lui et que
le monde qui se voit ignore. II l’a cher-
che de tout temps. Dans ses meilleurs
tableaux on trouve comme un rappel,
une anamnese de ce qui fut avant toute
image, de la vision qui precede les
choses. Mais il sied mal de mettre en
formules ce qui appartient au monde du
silence et de la docte ignorance. —

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