Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Overbeke, Bonaventura van; Overbeke, Michel van [Editor]
Les Restes De L'Ancienne Rome (Band 2) — La Haye, 1763 [Cicognara, 3807-2]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25065#0088
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LES BAINS DE PHILIPPE 55
ou Burettes, pleines d’Huile , & d’onguens aromatiques, qu’on versoit goûte à goûte sur le corps
de ceux qui s’étoient baignez. Juvenal fait allusion à cet usage (Sat. III. v. 263.)
*- - & fonat (domus) unâis
Strigilibus, & pleno componit lintea gutto.
C’est-à-dire, Cependant toute la maison retentit du bruit des Etrilles qu'il saut oindre ; & les Domeftiques
s'y occupent à préparer des linges, & à remplir les Burettes.
Il y avoit aussi plusieurs sortes de fri&ions, & différentes maniérés de netteier & de polir le corps ,
pour ceux qui sè piquoient d’une grande délicatesle & de rafinement sur les plaisirs. C’esl ce qui est
bien exprimé dans ces mots de Lucillius;
Rador, fubvellor, defquamor, pumicor, ornor ?
Depilor, & pingor.
C’esl-à-dire, On me rafe, on m'arrache le poil de quelques endroits, on m'ôte la crasie du corps, on me
rend la peau douce & mie, on m'embellit, on me dépile tout-a-fait, & l'on me peint enjuite.
Ceux qui vouloient se baigner s’aslèioient sur des Chaises percées , & qui étoient de marbre , dans
les Bains les plus magnifiques. Martial insinue cet usage [Ub. II. Epigr. 70.) où il dit,
Non vis in folio prias lavari
Quemquam, Cotile.
C’est-à-dire, 0 Cotilus, vous ne pouvez fousrir qu'aucun autre fe mette , avant vous, fur la Chaise,
pour prendre le Bain.
Le même Poète nous inslruit, que les Anciens, après s’être baignez, se servoient de Linges pour
s’esîuier le corps. ( Lib. XII. Epigr. 71.)
Lintea ferret Apro vacuus cum vernula nuper,
Et fupra togulam lufca federet anus.
C’esl-à-dire , Lors qu'une jeune Efclave afamée portoit depuis peu des Linges a Aper \ & qu'une vieille
louche étoit ajjise fur fa méchante Robe, pour la garder sans doute avec le reste des Habits de cet Aper,
pendant qu’il se baignoit.
Terence nous aprend , qu’à la sbrtie du Bain, on se mettoit quelquefois au lit. (Eunuch. Atf. III,
Sc. V. v. 44. )
- - Accerfitur lavatum interea virgo :
It, lavit, redit, deinde eam in lefîum HU collocarunt.
C’est-à-dire, En atendant, on va chercher la jeune Démoifelle, pour la faire baigner : Elle vient, fe
baigne, & retourne. Enfuite les Filles la mirent au lit.
Dans quelques Villes Municipales, on donnoit la direêlion des Bains publics aux Ediles, qui perme-
toient quelquefois aux Bourgeois de s’y baigner pour rien. Alfenus raporte un Cas, qui arriva à cette
occasion (in 1. qui Infulam. 30. §. 1. ff. locati) Un Edile, dit-il, avoit loué des Bains dans une Ville A4u-
nicipale, afin que les Bourgeois s'y baigna fient toute /’ année gratis. Au bout de trois Adois le feu s'y mit,
& il opina la de fins, qu'on pouvoit pourfuivre le Baigneur en jufiiee. Arcadius Charisius ( /. ult. 18.sf.de
mimer. & honor. §. 5. cura quoque. ) nous enseigne , que les Directeurs de ces Bains les faisoient
chauler aux dépens du Public. On compte, dit-il, entre les Oficiers de certaines Villes, ceux qui ont le
foin de faire chaufer les Bains publics , & à qui elles fournijfent de l'argent pour cela. On trouve aussi
une Loi mémorable des Empereurs, Arcadius & Honorius, ( /. Ne JplendidiJfimtf. 11. C. de operibus
publicis ) qui s’expriment en ces termes : Asin que les Villes & les Bourgs les plus confiderables ne tom-
bent en ruine par la longueur du tems, nous defiinons le tiers des revenus annuels, que les terres de la
République produifont, à la réparation de leurs Adurailles, & de leurs Etuves.


Tom. IL

LES
 
Annotationen