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LES BAINS
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D A N T O N I N.
Anvinius & Pancirole témoignent que les Bains d’Antonïn étoient dans le
^ 12 Quartier de la Ville. Eutrope en parle en ces termes (Lib. VIIÏ. vers la fin : j Anto-
dit-il, conflruifit des Bains magnifiques, qu'on apelle de fon mm. Mais Lampridius
ntn
silps aj°ute’ ^ans k Vie d’Alexandre, (cap. 25.) qu’Antonin ne fit que les commencer, que
5evere ies orna beaucoup, & qu’il y mit la derniere main.
Quoi qu’il en soit, ces Bains, situez entre le Mont Cœlius & l’Aventin, étoient
les plus beaux qu’il y eut à Rome. Spartien en dit un mot, dans la Vie de Severe [cap. 21.) Antonin,
dit-il, fut long-tems haï du Peuple, quoi quil lui eut donné des Robes, d'où il prit fon mm de Caracalla,
& qu'il eût confirait des Bains de la derniere magnificence. Le même Auteur ajoute dans la Vie de Ca-
17 / _ \ ^ ^ A.» X , __ D ‘ . .
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Arc hit e été s. Car toute la Voûte et oit ornée de balufires de bronze, & fi fpat ieufe, que ceux qui entendent
le mieux la Méchanique, foutiennent que cela ne pouvoit pas Je faire. Il fit aujfi paver la Rué neuve, qui
eft à coté de fes Bains, & une des plus belles qu'il y ait à Rome. Il faut iàns doute que cette Rue fut ornée
d une Colomnate, ou de Portiques, comme quelques uns des Marchez publics. Aurelius Victor (de
Cœjaribus) parle de l’un & l’autre de ces Ouvrages , en ces termes : Il ajouta, dit-il, la grande Rué
neuve à la Ville , & ilfit un très bel endroit pour Je baigner. Olympiodore ajoute, qu'il y avoit mille fix
cens Sièges, faits de Alarbre bien poli, pour l'ufage de ceux qui s'y baignoient. Nardinus prétend que les
deux Sieges, qu’on voit aujourd’hui dans l’Eglise de S. Jean de Lateran, étoient de ce nombre. Mais
Borrichius conjedure, que ce pouvoient être plutôt des Chaises, dont Poppea sè servoit pour acoucher,
parce qu’elles sont percées à la maniéré de celles que les Sage-semmes emploient dans cette occasion.
Cependant, le P. de Montfaucon est de l’avis du premier, sur ce que Martinellus, qui a suivi Olym-
piodore à cet égard > le croioit avant Nardinus : de sorte qu’il compte que ces deux Sieges, de-même
que celui qui elt dans le Monastere du Mont Caisin, & tous les autres de la même forme apartenoient
a des Bains.
Les vastes ruines de ceux-ci sont une marque de leur étenduë Sc de leur ancienne magnificence. On
dit qu’ils avoient dans œuvre sept cens Coudées de long. Au désions de ces Bains, sor la pente qui
est vers la Voie Appie, il y a une longue suite de Chambres, que le P. de Montfaucon prend pour
l’un des cotez de la Rué neuve que Caracalla fit : & leur situation s’accorde fort juste avec les paroles de
Spartien, que nous avons déjà citées. Eusebe témoigne aussi que ces Bains étoient si grands, qu’on
y trouvoit un nombre infini de Chambres, toutes incrustées de Marbre , les unes plus belles que les
autres, dont les portes & les balustres étoient de cuivre doré.
Il n’y avoit donc rien dans le 12 Quartier de la Ville, qui aprochât de la magnificence de ces Bains,
qui étoient sor le Chemin d’Ardées, près de la Rué de S. Balbine, vis à vis de l’Eglise de S. Sixte. Us
avoient d’ailleurs l’Eglise de S. Nerée & de S. Achillée à l’Est , & celle de S. Prisca au Nord.
Les Bains même de Dioclétien , quoi qu’érigez par les travaux de tant de milliers d’Hommes , ne
méritoient pas d’être comparez à ceux-ci, qui sont dépouillez aujourd’hui de tous leurs ornemens, d’où
l’on a transporté tout le marbre, & dont les murailles menacent ruine. On y voit pourtant des Murs
allez hauts faits de brique, avec des Voûtes fort éxaucées, des Pavez à la Mosaïque bigarrez de blanc &
de noir, les vestiges des Conduits qui servoient à distribuer l’eau en divers endroits, de grandes Cham-
bres de disserente struclure, & quantité d’eau en certains lieux, qui s’y est ramassëe après le débris de
l’Aqueduc d’Appius.
Elagabale avoit commencé à joindre des Portiques à ces Bains, mais Alexandre Severe les ache-
va. Lampridius le marque dans la Vie du premier de ces Empereurs ( cap. 17.) Et les Bains, dit-il,
qd Antonin Caracalla avoit defiinez à l'ufage du Peuple ; mais il y manquoit des Portiques, qu'on y fit enjuite
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Anvinius & Pancirole témoignent que les Bains d’Antonïn étoient dans le
^ 12 Quartier de la Ville. Eutrope en parle en ces termes (Lib. VIIÏ. vers la fin : j Anto-
dit-il, conflruifit des Bains magnifiques, qu'on apelle de fon mm. Mais Lampridius
ntn
silps aj°ute’ ^ans k Vie d’Alexandre, (cap. 25.) qu’Antonin ne fit que les commencer, que
5evere ies orna beaucoup, & qu’il y mit la derniere main.
Quoi qu’il en soit, ces Bains, situez entre le Mont Cœlius & l’Aventin, étoient
les plus beaux qu’il y eut à Rome. Spartien en dit un mot, dans la Vie de Severe [cap. 21.) Antonin,
dit-il, fut long-tems haï du Peuple, quoi quil lui eut donné des Robes, d'où il prit fon mm de Caracalla,
& qu'il eût confirait des Bains de la derniere magnificence. Le même Auteur ajoute dans la Vie de Ca-
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le mieux la Méchanique, foutiennent que cela ne pouvoit pas Je faire. Il fit aujfi paver la Rué neuve, qui
eft à coté de fes Bains, & une des plus belles qu'il y ait à Rome. Il faut iàns doute que cette Rue fut ornée
d une Colomnate, ou de Portiques, comme quelques uns des Marchez publics. Aurelius Victor (de
Cœjaribus) parle de l’un & l’autre de ces Ouvrages , en ces termes : Il ajouta, dit-il, la grande Rué
neuve à la Ville , & ilfit un très bel endroit pour Je baigner. Olympiodore ajoute, qu'il y avoit mille fix
cens Sièges, faits de Alarbre bien poli, pour l'ufage de ceux qui s'y baignoient. Nardinus prétend que les
deux Sieges, qu’on voit aujourd’hui dans l’Eglise de S. Jean de Lateran, étoient de ce nombre. Mais
Borrichius conjedure, que ce pouvoient être plutôt des Chaises, dont Poppea sè servoit pour acoucher,
parce qu’elles sont percées à la maniéré de celles que les Sage-semmes emploient dans cette occasion.
Cependant, le P. de Montfaucon est de l’avis du premier, sur ce que Martinellus, qui a suivi Olym-
piodore à cet égard > le croioit avant Nardinus : de sorte qu’il compte que ces deux Sieges, de-même
que celui qui elt dans le Monastere du Mont Caisin, & tous les autres de la même forme apartenoient
a des Bains.
Les vastes ruines de ceux-ci sont une marque de leur étenduë Sc de leur ancienne magnificence. On
dit qu’ils avoient dans œuvre sept cens Coudées de long. Au désions de ces Bains, sor la pente qui
est vers la Voie Appie, il y a une longue suite de Chambres, que le P. de Montfaucon prend pour
l’un des cotez de la Rué neuve que Caracalla fit : & leur situation s’accorde fort juste avec les paroles de
Spartien, que nous avons déjà citées. Eusebe témoigne aussi que ces Bains étoient si grands, qu’on
y trouvoit un nombre infini de Chambres, toutes incrustées de Marbre , les unes plus belles que les
autres, dont les portes & les balustres étoient de cuivre doré.
Il n’y avoit donc rien dans le 12 Quartier de la Ville, qui aprochât de la magnificence de ces Bains,
qui étoient sor le Chemin d’Ardées, près de la Rué de S. Balbine, vis à vis de l’Eglise de S. Sixte. Us
avoient d’ailleurs l’Eglise de S. Nerée & de S. Achillée à l’Est , & celle de S. Prisca au Nord.
Les Bains même de Dioclétien , quoi qu’érigez par les travaux de tant de milliers d’Hommes , ne
méritoient pas d’être comparez à ceux-ci, qui sont dépouillez aujourd’hui de tous leurs ornemens, d’où
l’on a transporté tout le marbre, & dont les murailles menacent ruine. On y voit pourtant des Murs
allez hauts faits de brique, avec des Voûtes fort éxaucées, des Pavez à la Mosaïque bigarrez de blanc &
de noir, les vestiges des Conduits qui servoient à distribuer l’eau en divers endroits, de grandes Cham-
bres de disserente struclure, & quantité d’eau en certains lieux, qui s’y est ramassëe après le débris de
l’Aqueduc d’Appius.
Elagabale avoit commencé à joindre des Portiques à ces Bains, mais Alexandre Severe les ache-
va. Lampridius le marque dans la Vie du premier de ces Empereurs ( cap. 17.) Et les Bains, dit-il,
qd Antonin Caracalla avoit defiinez à l'ufage du Peuple ; mais il y manquoit des Portiques, qu'on y fit enjuite
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