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LAMPES

61

Somme toute, l’existence d’un centre de production des lampes à Palmyre est évident. Nous
croyons qu’il faut aller plus loin et reconnaître en cette ville un centre important de la céramique 58.
Il est impensable qu’on puisse développer sur place une production des tessères et des lampes
sans celle des vases. Rappelons en même temps les fours céramiques (cf. p. 56).
La production des lampes commence à l’époque hellénistique. Au Ier siècle de n.è. on change
les moules pour produire des lampes à bec carré, répandues partout à l’époque. Peu à peu les
ateliers palmyréniens commencent à produire au IIe siècle des lampes par excellence palmy-
réniennes, à anse en deux tores et bec arrondi, en même temps que des lampes allongées, dé-
corées de volutes, qui imitent les lampes du type éphesien, hellénistiques. Les lampes avec anse
en deux tores ont eu un succès considérable non seulement à Palmyre, mais aussi à Doura. Celles
du type éphésien étaient plutôt des éphémérides.
La situation est la même dans la seconde moitié du IIe siècle quand commence' la' production
des lampes à canal et bec lancéolé, d’argile rose, et de celles à décor figurai ou ornemental,
d’argile jaune. Les premières étaient peu répandues, les secondes produites en masse à Palmyre
et à Doura. Les prototypes étaient sans doute occidentaux, mais probablement connus à Palmyre
par l’intermédiaire d’Antioche. Depuis la moitié du IIe siècle les deux types répandus, l’un
local (II catégorie) et l’autre romain (IY catégorie) étaient fabriqués à Palmyre jusqu’à la chute
de la ville. Dans la seconde moitié du IIIe siècle et au IVe on fabriquait aussi des lampes
de la IV catégorie, mais à décor ornemental, à disque convexe et avec l’anse.
Les lampes à suif, en toute vraisemblance, étaient produites à l’époque byzantine, et cela
explique leur nombre restreint dans les tombeaux.

USAGE FUNÉRAIRE ET MOTIFS

Presque la moitié des lampes trouvées dans le tombeau de ’Alainê porte des traces de combus-
tion (35 lampes sur 72 à bec intact). Dans le tombeau de Yarhai presque toutes les lampes portent
de telles traces 59. Il est difficile en ces circonstances de trancher entre les deux hypothèses con-
cernant l’usage funéraire des lampes : allumées ou pas. Du Mesnil du Buisson est d’avis que
durant les funérailles chaque participant mettait dans la tombe une lampe allumée 60. Tram
Tarn Tinh, en accord avec Cumont, suppose que les lampes étaient placées dans les tombes non
allumées, car leur présence suffisait à symboliser la lumière 61. L’hypothèse de du Mesnil du
Buisson nous semble difficile à prouver pour des raisons pratiques, celle de F. Cumont est contredite
par les faits. Il faut croire que les lampes offertes aux morts durant les funérailles étaient allumées
ou pas, tandis que celles placées sur les tombes durant les fêtes des morts étaient toujours allumées.
Les lampes du tombeau de 'Alainê sont décorées de motifs géométriques, floraux et figurés.
Il faut énumerer parmi eux les globules, les rosaces, la couronne de rameaux d’olivier, le rinceau
de vigne et les palmettes sur les anses (cat.l., passim). Le décor figurai apparaît sur les lampes
de la IV catégorie. Il se trouvent parmi ces motifs les images des dieux : Eros (cat.l. 70), Pan
(cat.l. 64, 65), Mercure (cat.l. 76), Malakbêl ou Gorgone, identification non assurée (cat.l. 60-61) ;

58 Cf. O. Hirsch, Etude préliminaire sur la céramique de Palmyre (en polonais avec un résumé français),
Studia Palmyrenskie III, 1969, pp. 85-89 ; Du Mesnil du Buisson, pp. 19-20.
59 Amy-Seyrig, p. 264.
60 R. du Mesnil du Buisson, Communication sur les lampes funéraires des époques romaine et
chrétienne de la région de Homs, Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1966, p. 151.
61 F.Cumont, Lux Perpétua, cité par R. Bloch chez Ponsich, Préface.
 
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