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https://doi.org/10.11588/diglit.41250#0073
DESTRUCTION ET HISTOIRE APRÈS 272
69
Le but de ce nivellement n’est pas clair. Peut-être ce travail fut exécuté pour faciliter la sortie
des banquets, mais plutôt il faut croire à l’adaptation de la partie antérieure du tombeau, pour
former un abri contre le soleil, le vent et la pluie, sans manquer d’air, en tant que magasin ou
lieu de repos pour les ouvriers du quartier Ouest 2.
Nous insistons sur le fait que le niveau 2 est antique, mais sûrement postérieur à l’usage
funéraire du tombeau. Il est possible que le niveau 3, qui semble être le résultat du nivellement
du niveau 2, est de la même période, du début de IVe siècle. Le premier banquet a été emporté
sans obstacles, c’est le banquet perdu, sans doute privé de têtes puisqu’elles se trouvent parmi
les pièces non rajustées (cf. calcul des têtes, pp. 42-43) et endommagé, puisqu’on en a identifié
trois fragments (cf.p. 39). Le second banquet destiné à sortir était celui cat. 3 dont on a déjà
parlé et dont la position marque l’arrêt des travaux de démontage. Il nous semble que cet arrêt
fut brusque. Il est très probable qu’il fut causé par la catastrophe de l’écroulement de la voûte
dans la partie antérieure de la galerie. Il s’est formé une grotte dont le sol s’élevait à 0,57 m
(niveau 3) par rapport au sol du tombeau. Il est évident que tous ces travaux de démontage et
de remaniement du tombeau eurent lieu au temps des grands travaux dans le quartier ouest,
c’est à dire entre 293 et 303, quand Sossianus Hierocles “ castra condidit ” 3.
Dans les couches : 14-12, qui forment les niveaux 4-5, on n’a pas trouvé de matériaux qui
puissent aider à leur interprétation. Le niveau 6 est celui du dallage (couches 11, 8) entre les
sarcophages et d’un four au-dessus du sarcophage cat. 8 du côté de la paroi gauche (cf. fig. 15).
C’était sans doute un niveau d’habitation. Il s’élève à 0,90 m au-dessus du sol et à 0,35 m au-
dessus du dernier niveau antique 3 (si notre interprétation de ce dernier est juste).
Sur ce niveau dans la couche 7 a été trouvé un fragment de gourde (cat.m.o. 9) et une boule
en pierre (cat.m.o. 31) destinée à broyer les morceaux de résine de térébinthe, trouvés avec
elle. Mais ces objets sont impossibles à dater. Ils confirment seulement le caractère domestique
du niveau 6.
Dans l’exèdre gauche, inachevée, à un niveau qui égale la couche 7 du niveau 6 a été trouvé
un fragment de bouteille de pèlerin (cat.m.o. 10). Cet objet n’est sans doute pas antérieur au
XIIIe siècle et postérieur au IVe. Le témoignage est très vague, mais puisque nous manquons
d’autres nous nous bornons à une supposition, que le niveau 6 est celui des XIIIe-VIc siècles.
Le niveau 8, celui du XXe siècle, est formé d’une seule couche stérile épaisse de 0,12-0,25 m
de gravier et de chaux. Elle marque l’abandon de la grotte en tant qu’habitation. Par conséquent
le dernier niveau d’habitation est le 7, quand on a de nouveau posé un dallage entre les sarco-
phages (cf.pl. XVIII, bloc 25), à cette époque entièrement couverts par la terre mêlée de
gravier. C’était probablement le niveau des XVIIIe-XIXe siècles.
D’après la tradition orale, vers la fin du siècle précèdent, ou au début de notre siècle la grotte
était habitée par des membres de la tribu Benê Assur, qui s’occupaient de la chasse au gazzelles
du désert 4.
Pour résumer : nous croyons avoir prouvé que la destruction du tombeau a suivi deux phases.
La première — un simple pillage — a eu lieu entre le siège de Palmyre et le commencement
des travaux au Camp de Dioclétien. En résultat, le dallage du podium et le front de celui-ci ont
été détruits.
2 Je dois l’hypothèse du remaniement du tombeau dans un but précis, lié aux travaux de construction du
Camp, à M. P. Gartkiewicz, qui l’a exprimé en 1971 à Palmyre.
3 D’après la fameuse inscription, CIL III 133, et Suppl. I 6661 ; cf. récemment Gawlikowski, Temple, p. 90,
note 20.
4 Information orale de M. Khaled As'ad en 1971.
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Le but de ce nivellement n’est pas clair. Peut-être ce travail fut exécuté pour faciliter la sortie
des banquets, mais plutôt il faut croire à l’adaptation de la partie antérieure du tombeau, pour
former un abri contre le soleil, le vent et la pluie, sans manquer d’air, en tant que magasin ou
lieu de repos pour les ouvriers du quartier Ouest 2.
Nous insistons sur le fait que le niveau 2 est antique, mais sûrement postérieur à l’usage
funéraire du tombeau. Il est possible que le niveau 3, qui semble être le résultat du nivellement
du niveau 2, est de la même période, du début de IVe siècle. Le premier banquet a été emporté
sans obstacles, c’est le banquet perdu, sans doute privé de têtes puisqu’elles se trouvent parmi
les pièces non rajustées (cf. calcul des têtes, pp. 42-43) et endommagé, puisqu’on en a identifié
trois fragments (cf.p. 39). Le second banquet destiné à sortir était celui cat. 3 dont on a déjà
parlé et dont la position marque l’arrêt des travaux de démontage. Il nous semble que cet arrêt
fut brusque. Il est très probable qu’il fut causé par la catastrophe de l’écroulement de la voûte
dans la partie antérieure de la galerie. Il s’est formé une grotte dont le sol s’élevait à 0,57 m
(niveau 3) par rapport au sol du tombeau. Il est évident que tous ces travaux de démontage et
de remaniement du tombeau eurent lieu au temps des grands travaux dans le quartier ouest,
c’est à dire entre 293 et 303, quand Sossianus Hierocles “ castra condidit ” 3.
Dans les couches : 14-12, qui forment les niveaux 4-5, on n’a pas trouvé de matériaux qui
puissent aider à leur interprétation. Le niveau 6 est celui du dallage (couches 11, 8) entre les
sarcophages et d’un four au-dessus du sarcophage cat. 8 du côté de la paroi gauche (cf. fig. 15).
C’était sans doute un niveau d’habitation. Il s’élève à 0,90 m au-dessus du sol et à 0,35 m au-
dessus du dernier niveau antique 3 (si notre interprétation de ce dernier est juste).
Sur ce niveau dans la couche 7 a été trouvé un fragment de gourde (cat.m.o. 9) et une boule
en pierre (cat.m.o. 31) destinée à broyer les morceaux de résine de térébinthe, trouvés avec
elle. Mais ces objets sont impossibles à dater. Ils confirment seulement le caractère domestique
du niveau 6.
Dans l’exèdre gauche, inachevée, à un niveau qui égale la couche 7 du niveau 6 a été trouvé
un fragment de bouteille de pèlerin (cat.m.o. 10). Cet objet n’est sans doute pas antérieur au
XIIIe siècle et postérieur au IVe. Le témoignage est très vague, mais puisque nous manquons
d’autres nous nous bornons à une supposition, que le niveau 6 est celui des XIIIe-VIc siècles.
Le niveau 8, celui du XXe siècle, est formé d’une seule couche stérile épaisse de 0,12-0,25 m
de gravier et de chaux. Elle marque l’abandon de la grotte en tant qu’habitation. Par conséquent
le dernier niveau d’habitation est le 7, quand on a de nouveau posé un dallage entre les sarco-
phages (cf.pl. XVIII, bloc 25), à cette époque entièrement couverts par la terre mêlée de
gravier. C’était probablement le niveau des XVIIIe-XIXe siècles.
D’après la tradition orale, vers la fin du siècle précèdent, ou au début de notre siècle la grotte
était habitée par des membres de la tribu Benê Assur, qui s’occupaient de la chasse au gazzelles
du désert 4.
Pour résumer : nous croyons avoir prouvé que la destruction du tombeau a suivi deux phases.
La première — un simple pillage — a eu lieu entre le siège de Palmyre et le commencement
des travaux au Camp de Dioclétien. En résultat, le dallage du podium et le front de celui-ci ont
été détruits.
2 Je dois l’hypothèse du remaniement du tombeau dans un but précis, lié aux travaux de construction du
Camp, à M. P. Gartkiewicz, qui l’a exprimé en 1971 à Palmyre.
3 D’après la fameuse inscription, CIL III 133, et Suppl. I 6661 ; cf. récemment Gawlikowski, Temple, p. 90,
note 20.
4 Information orale de M. Khaled As'ad en 1971.