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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0006
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,, INTRODUCTION.

Le temps a manqué jusqu'à présent pour explorer les habitations particulières et
pour pénétrer dans l'existence intime des individus; un précieux moyen d'in-
formation nous fait surtout défaut, c'est celui que fournissent ailleurs les tom-
beaux antiques, où Ion rencontre si souvent des armes, des bijoux, des vases,
des ustensiles : les palais des rois de Ninive ont donc seuls, ou presque seuls,
apporté leur contingent à la science. Mais sous un régime social où le souverain,
armé d'un pouvoir absorbant, voyait tout converger vers lui, le palais devenait le
centre des forces vives de la nation, le résumé de tout ce qu'un peuple savait pro-
duire. Aussi les résidences princières de l'Assyrie sont si vastes, l'architecture en est
si remarquable, les procédés de construction en sont si originaux, les peintures
et les sculptures qui les décorent offrent des effets si variés, les scènes représen-
tées contiennent de si curieux détails sur les habitudes domestiques comme sur la
vie publique des populations, qu'à l'aide de ces secours il nous devient possible
de suppléer, pour une grande part, aux ressources dont; nous sommes privés.
D'ailleurs, quoique l'enfouissement des palais n'ait pas été subit, et que les pillards
aient eu le temps d'exercer leurs déprédations, les objets trouvés au milieu des
ruines sont cependant assez importants et assez multipliés pour qu'on soit en
droit de se demander comment tant d'épaves ont échappé du grand naufrage
où a sombré le monde ninivitc. Qu'à tous ces renseignements on joigne une
incroyable abondance d'inscriptions qui, déjà en partie traduites, ont permis
de restituer un idiome menacé d'un éternel oubli, et l'on pourra se former une
idée exacte de l'état actuel de nos connaissances sur l' Assyrie.

Ce sont ces connaissances, encore éparses, que nous nous proposons de coor-
donner et de réunir à nos propres découvertes dans notre publication. Les rap-
ports, les mémoires, aussi bien que les ouvrages déjà parus, ont dû, par la force
même des choses, se borner à des questions spéciales, à des monographies. Nos
devanciers n'ont eu les bénéfices ni du temps ni des découvertes postérieures qui
nous mettent aujourd'hui en mesure de contrôler et de classer les faits acquis. Il
semble, du reste, que de tous les édifices remis en lumière, celui de Khorsabad,
où M. Boita commença les premières fouilles, fût Je seul d'où pouvaient sortir
des données complètes, et qu'avant d'asseoir une théorie sur la civilisation assy-
rienne il ait fallu attendre le dégagement du groupe important qui avait le pre-
mier appelé l'attention.

Sargon, restaurateur de la domination ninivite, si même il ne fut pas plutôt
un véritable usurpateur, avait besoin de frapper l'imagination des peuples par une
œuvre où se révéleraient la puissance et l'esprit d'ordre indispensables à un fou-
 
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