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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0221
CHAPITRE PREMIER.
MATÉRIAUX.
Dans un genre spécial de construction, constituant un ordre d'architecture à part, la
première question à considérer est celle des matériaux, car ils sont la substance et, en
quelque sorte, l'étoffe dont les bâtisses sont faites. Ils influeront sur toutes les parties
de l'édifice : la solidité, la grandeur, la décoration, et même la distribution, dépendront
essentiellement du bon choix des matériaux; et cette influence est rationnelle si l'archi-
tecte a la sagesse de subordonner l'exécution du travail aux moyens dont il dispose, sans
les exagérer ou sans en fausser la nature. Aussi, lorsque les hommes ont songé à élever
leurs demeures, ils ont dû se préoccuper d'abord des ressources que le territoire leur
offrait. Bien peu de peuples, en effet, ont pu ou voulu tirer de l'étranger les substances
lourdes propres à bâtir, et encore, dans ces occasions, se sont-ils bornés aux marbres, aux
albâtres, c'est-à-dire, aux pièces d'ornement. Sous le rapport de ces emprunts, les Assy-
riens se sont montrés absolument exclusifs; ils ont même été si loin dans cette voie que,
ayant à leur disposition et à des distances peu considérables, des matériaux d'excellente
qualité, ils ont préféré user des éléments imparfaits fournis par le sol même où ils posaient
les palais et les villes. Cet exclusivisme systématique, dont nous retrouverons les traces en
plusieurs occasions, ne sera pas une des faces de la civilisation ninivite les moins curieuses
à observer.
De là résulte donc le petit nombre d'éléments dont la présence a été constatée dans
les bâtisses assyriennes; on y compte seulement trois substances : l'argile crue, les bri-
ques cuites au four et la pierre calcaire. Il n'en existe pas d'autres à Khorsabad; partout
ailleurs où des fouilles ont été faites, qu'elles aient été fructueuses comme à Koyoundjick
18..
MATÉRIAUX.
Dans un genre spécial de construction, constituant un ordre d'architecture à part, la
première question à considérer est celle des matériaux, car ils sont la substance et, en
quelque sorte, l'étoffe dont les bâtisses sont faites. Ils influeront sur toutes les parties
de l'édifice : la solidité, la grandeur, la décoration, et même la distribution, dépendront
essentiellement du bon choix des matériaux; et cette influence est rationnelle si l'archi-
tecte a la sagesse de subordonner l'exécution du travail aux moyens dont il dispose, sans
les exagérer ou sans en fausser la nature. Aussi, lorsque les hommes ont songé à élever
leurs demeures, ils ont dû se préoccuper d'abord des ressources que le territoire leur
offrait. Bien peu de peuples, en effet, ont pu ou voulu tirer de l'étranger les substances
lourdes propres à bâtir, et encore, dans ces occasions, se sont-ils bornés aux marbres, aux
albâtres, c'est-à-dire, aux pièces d'ornement. Sous le rapport de ces emprunts, les Assy-
riens se sont montrés absolument exclusifs; ils ont même été si loin dans cette voie que,
ayant à leur disposition et à des distances peu considérables, des matériaux d'excellente
qualité, ils ont préféré user des éléments imparfaits fournis par le sol même où ils posaient
les palais et les villes. Cet exclusivisme systématique, dont nous retrouverons les traces en
plusieurs occasions, ne sera pas une des faces de la civilisation ninivite les moins curieuses
à observer.
De là résulte donc le petit nombre d'éléments dont la présence a été constatée dans
les bâtisses assyriennes; on y compte seulement trois substances : l'argile crue, les bri-
ques cuites au four et la pierre calcaire. Il n'en existe pas d'autres à Khorsabad; partout
ailleurs où des fouilles ont été faites, qu'elles aient été fructueuses comme à Koyoundjick
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