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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0222
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210 LIVRE I, PARTIE I, SECTION IV, CHAPITRE I.

et à Nemrod, on bien quelles aient donné peu de résultats comme à Karamles, Rachéika,
Karakouch et antres localités, les explorateurs n'ont aperçu aucune autre classe de maté-
riaux dans les fabriques d'origine vraiment assyrienne. Les édifices, il est vrai, renferment
d'autres matières; ce sont les briques émaillécs, les plaques de gypse et de basalte; mais
elles ont été utilisées uniquement dans les décorations intérieures ou extérieures et ne font
jamais partie du corps même de la bâtisse. Jeu dis autant du bois et des métaux, dont
l'usage a été plus accessoire encore. Du moment que le système de toiture, comme nous
le démontrerons, ne comportait ni chevrons, ni poutres, et que les murs droits et les
planchers les comportaient moins encore, le bois ne pouvait avoir qu'une destination
secondaire, pour les vantaux des portes et certains ornements. Quant au plomb et au
bronze, on les rencontre comme gonds ou comme pivots, et ils n'avaient aucun emploi
dans un mode de construction qui n'admettait ni scellements, m armatures de consoli-
dation .

De toutes les architectures connues, aucune ne se présente donc avec un système de
matériaux aussi simplifié, disons même aussi imparfait; et, si nous poussons cette ques-
tion à ses dernières limites, nous arrivons à établir que la bâtisse mm vite se compose, en
définitive, d'un seul élément, [argile. Ecartons le bois et les métaux, éléments purement
accessoires; écartons également les matériaux secondaires, c'est-à-dire, les briques émaillées,
les plaques de gypse et les basaltes, consacrés à l'ornementation, il nous reste seulement
l'argile, les briques et le calcaire; mais le calcaire lui-même ne fait pas, à la rigueur, partie
intégrante de la construction : il constitue une fondation d'un mètre de hauteur à l'enceinte
de la Ville; le reste de cette muraille, haut de vingt-deux mètres, est exclusivement en
argile. En ce qui concerne le Palais, le calcaire ne figure, ni dans le monticule artificiel,
m dans les murs, ni dans les voûtes; on le voit seulement dans les dallages cle quelques
cours, ensuite au mur de soutènement, où il n'a d'autre objet que de maintenir et de dé-
corer, à l'extérieur, le massif terreux. Quant aux briques cuites au four, si, après la cuisson,
elles forment une sorte de pierres artificielles, elles n'en sont pas moins, à bien prendre,
de l'argile ordinaire, modifiée par l'action du feu. D'ailleurs, même à l'état de briques cuites,
l'argile de la plaine de Khorsabad n'est guère employée qu'au carrelage des cours et des
chambres, et, si ces briques font partie d'une véritable construction, c'est uniquement dans
les conduits souterrains, courant à travers l'épaisseur du monticule, en dessous des plan-
chers et des aires. Que nous reste-t-il donc pour le corps visible de la bâtisse, si ce n'est
l'argile? Cette considération ne nous conduira cependant pas à laisser de côté les autres
substances; leur rôle, même subalterne, ne nous oblige pas moins de les examiner dans
une étude complète de l'architecture assyrienne. Nous consacrerons aussi quelques mots
aux mortiers et aux ciments, au sable, au bitume, aux mastics ou enduits dont les cons-
tructeurs assyriens ont su tirer parti; mais leur importance est ici bien inférieure à celle
de l'argile, et l'on ne s'étonnera pas si nous donnons à l'argile crue le pas sur toutes ces
matières.
 
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