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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0026
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Iti LIVRE I, PARTIE I, SECTION I, CHAPITRE II.

sans avoir un volume égal à celui du premier, il n'a pas laissé de me causer de sérieux
embarras lorsque j'ai dû le traverser avec les énormes monolithes destinés à être trans-
portés en France. Ses eaux sont fortement chargées de soufre, et peut-être cette particu-
larité fournirait-elle la meilleure explication à donner au choix de cet emplacement.

Sans vouloir attacher à cette remarque trop d'importance, il est bon néanmoins d'en
faire ressortir la signification. Une affreuse maladie, connue en médecine sous le nom de
bouton (ÏAlep, afflige les populations de ces contrées et n'épargne pas même les étrangers.
Les phénomènes distinctifs de cette affection sont trop connus pour avoir besoin d'être
décrits. Depuis Diarbekir jusqu'à Bassorah, elle sévit particulièrement dans la vallée du
Tigre, et s'y montre plus cruelle que partout ailleurs. Il est cependant un point de ce vaste
territoire où elle ne se manifeste jamais : c'est le village de Khorsabad; et les personnes
atteintes dans d'autres localités se guérissent ici, en peu de semaines, d'un mal persistant
habituellement une année entière. Si, comme il est probable, cette maladie endémique a
régné de tout temps dans ces régions, l'immunité dont jouit Khorsabad, grâce à ses eaux
sulfureuses, a pu être connue depuis la plus haute antiquité, et, dès lors, une considéra-
tion aussi grave a pu déterminer un roi et une population nombreuse à venir s'y fixer.

Quoi qu'il en soit, la vaste enceinte commune au Palais et à la Ville est bordée, vers
ses deux extrémités, de deux petits cours d'eau dont la présence a pu être une cause
déterminante, surtout si leurs rives et les plaines environnantes n'ont pas été de tout temps
dépouillées d'arbres comme elles le sont de nos jours. Les palmiers, les oliviers, les oran-
gers, les figuiers, représentés fréquemment sur les bas-reliefs, prouvent que les sculpteurs
assyriens avaient ces espèces sous les yeux. Elles auraient même persisté bien des siècles
après eux, et auraient disparu depuis un petit nombre d'années : les vieillards du pays
m'ont assuré avoir vu, dans leur jeunesse, les bords des deux ruisseaux couverts d'arbres
détruits plus tard par les Nomades, et l'on aperçoit encore aujourd'hui un bois d'oliviers
à la source du ruisseau de Fadheh.

Si donc, comparée à celle de plusieurs autres monuments, la situation topographique
d'Hisir-Sargon n'est pas favorable sous tous les rapports, elle avait néanmoins ses avantages
particuliers. Le sol des alentours, d'une nature assez argileuse pour avoir fourni les prin-
cipaux matériaux employés à la construction des édifices, est pourtant d'une grande fertilité.
En dépit des procédés tout primitifs appliqués à la culture par les rares habitants actuels,
la terre leur procure une grande abondance de céréales, et ils en exportent jusqu'à Bagdad.
La plaine leur donne même annuellement deux récoltes, si l'on a recours aux irrigations,
et elle a reçu pour ce motif le nom de plaine aux deux printemps.

Lorsque, à l'époque de la prospérité de l'Assyrie, Hisir-Sargon était environnée d'une
nombreuse population rurale, le sol se couvrait de riches moissons, et, si la Ville n'avait pas
un prestige comparable à celui de la première Ninive, elle pouvait encore satisfaire l'orgueil
d'un fondateur de dynastie. Sargon, d'ailleurs, ne devait-il pas avoir de fortes préventions
contre le voisinage immédiat du Tigre? Quand la première Ninive fut prise, à la suite
 
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