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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0048
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36 LIVRE I, PARTIE I, SECTION II, CHAPITRE III.

était difficile d'admettre un pareil labeur entrepris pour supporter seulement un petit
nombre de chambres, reléguées, en quelque sorte, à lune des extrémités de la plate-
forme : on sentait instinctivement un champ de découvertes bien plus étendu.

A l'époque où M. Botta exécuta ses fouilles, et pendant une notable partie du temps
consacré aux miennes, la disposition du monument n'apparut pas aussi nette ni aussi
claire quelle le devint dans la suite. Dès les premiers jours, M. Botta avait rencontré des
lignes de bas-reliefs; il avait pu les suivre de proche en pioche, et il s'était arrêté lorsque
les sculptures avaient cessé. Il en conclut que le Palais finissait avec les sculptures, et,
suivant lui, le reste du monticule ne contenait aucune bâtisse propre à l'habitation d'un
roi. Tout au plus admettait-il la présence d'anciens jardins et de terrasses; aussi s'est-il
borné à indiquer le grand parallélogramme comme un simple plateau, descendant en pente
douce vers l'intérieur de l'enceinte, et ne différant en rien du terrain des environs.

Il attacha, en dehors du petit parallélogramme d'où étaient sortis les bas-reliefs, lort
peu d'intérêt au reste de l'éminencc. Cependant, sur la partie la plus déclive et la plus
intérieure du grand parallélogramme, il avait dégagé une vaste porte, ornée de taureaux
et de personnages ailés, et cette découverte, jointe à celle de jarres régulièrement placées
à l'extrémité orientale de ce même parallélogramme, indiquait déjà, entre ces diverses
parties, une certaine relation. Plus tard, cette relation est devenue pour nous étroite et
complète, quand nous avons eu sous les yeux l'ensemble d'un seul et même Palais, bâti
sur un plan uniforme et d'un seul jet. En résumé, les découvertes antérieures nous avaient
donné quatorze chambres et trois ou quatre cours : ce ne pouvait être là une demeure
répondant à tous les besoins d'un roi d'Asie. Pour restreindre à ce point le développe-
ment des constructions nécessaires à l'habitation royale, il fallait ne tenir compte ni de ces
besoins, ni de l'étendue de la terrasse artificielle. Ces réflexions me conduisirent à pousser
mes excavations jusqu'à la conquête d'un résultat plus satisfaisant.

En commençant les travaux, il est vrai, j'avais été entraîné, par une propension assez
naturelle, à supposer, avec M. Botta, que le reste du monticule recouvrait des annexes
insignifiantes. Néanmoins, je ne tardai pas à voir cette opinion ébranlée. La plupart de
mes tranchées m'avaient amené à des murs, à des chambres et à des cours bien propres
à faire soupçonner dans nos appréciations une commune erreur. Plus les découvertes
avançaient , et plus cette erreur devenait sensible : chaque jour tendait à démontrer le vaste
espace encore inexpliqué dans le monticule comme recouvrant autre chose qu'un jardin
ou une esplanade.

J'entrevoyais déjà les indices d'une demeure plus étendue, et, quand je me retraçais la
pompe déployée autour de ces rois de Nmive, dont la puissance a laissé de si profonds
souvenirs, le raisonnement m'amenait à me demander où, et comment, tant de grandeur
aurait pu être contenue. Sans doute, les salles découvertes par mon devancier étaient magni-
fiquement décorées, mais, pour ces motifs mêmes, elles n'étaient pas logeables, si je puis
me servir de cette expression. On ne voit dans aucune d'elles la place d'un ht, d'un siège,
 
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