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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0156
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144 LIVRE I, PARTIE I, SECTION II, CHAPITRE VIII.

même assez longtemps pour que Ptolémée l'ait fait figurer clans son Canon des Rois de
Ghaldée. Or le Palais de Kliorsabad a été commencé dans la quinzième année du règne
de Sargon; les inscriptions contiennent le récit des conquêtes de son fondateur, et il est
évident qu'à l'époque de cette édification le monarque avait déjà visité Babylone. Rien
donc de plus naturel que Sargon ait joint à son palais une pyramide semblable à celle
dont ses regards avaient été frappés dans la capitale de la Chaldée. On pourrait objecter
que peut-être la construction du temple de Bélus, décrit par Hérodote, était due à Nabu-
cbodonosor, dont le règne est postérieur à celui de Sargon ; mais le fds de Nabopolassar
n'est pas le premier auteur de cet édifice, il en a été tout au plus le restaurateur, et lui-
même, dans ses inscriptions, se fait gloire seulement d'avoir réparé la Tour des Lancjues,
dont Babylone était à bon droit si fière depuis les temps les plus reculés.

Il me reste à justifier le chiffre sept, proposé pour l'ensemble des étages. D'abord le
nombre sept a été de toute antiquité un chiffre consacré et en quelque sorte hiératique :
les sept jours de la semaine, les sept planètes, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, et tant
d'autres indications sont là pour le prouver. Ce nombre est, pour les opérations du cal-
cul le plus incommode de tous ceux d'un seul chiffre; il forme le groupe le plus élevé
divisible seulement par l'unité, et cependant, pour des causes évidemment mystiques, il
est très-souvent usité dans le langage de l'antiquité; la Bible emploie fréquemment la lo-
cution une semaine ou sept semaines d'années, même pour désigner une période indéter-
minée. Ce sont là déjà cle premières indications générales, confirmées sur place par des faits
significatifs : dans notre monument, le chiffre sept se retrouve en plusieurs circonstances; il
y a sept portes sur l'enceinte de la Ville; la décoration architectonique répétée si souvent
sur les murs extérieurs du Harem, dans les chambres à alcôve, dans les cours, a pour prin-
cipal élément sept demi-colonnes. Bien des raisons portent donc à croire que les étages de
la Tour pyramidale étaient également au nombre de sept. Hérodote, il est vrai, en attribue
huit à la Tour de Babylone; mais n'est-il pas probable crue l'historien compte comme pre-
mier étage la base même de l'édifice, qui aurait rempli alors dans la construction babylo-
nienne un rôle analogue à celui du monticule artificiel de Kliorsabad, relativement à la tour
qu'il supporte. Enfin, sur les Élévations de l'état actuel et de la restauration', on peut
voir, au bas de la pyramide, régner une première pente peu élevée, supportant la nais-
sance de la spirale, du point G au point H; cette première ligne pourrait, à la rigueur, être
comptée comme un huitième étage, ou au moins comme la portion d'un étage. Nous arri-
verions par l'une ou par l'autre interprétation au chiffre donné par Hérodote, tout en
maintenant cpie le nombre des étages proprement dits était en réalité de sept seulement.
Nabiichodonosor, le restaurateur de la pyramide de Babylone, et dont l'autorité est déci-
sive en cette circonstance, sur les cylindres en terre cuite où il relate ses travaux, appelle
cet édifice « la Tour aux sept étages, le Temple des sept lumières de la terre. »

1 Voir planches 36 et S'j.
 
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