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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0166
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154 LIVRE I, PARTIE ï, SECTION III.

adoptent facilement les mœurs étrangères et ils Font bien prouvé par leur promptitude à
substituer le luxe des vaincus à la rude discipline de Cyrus. Si l'histoire, d'ailleurs, ne nous
a pas transmis des informations détaillées sur les Assyriens, nous savons pourtant que cette
race puissante avait imprimé son cachet avec assez de force sur tous les peuples soumis à
ses armes, pour que ses coutumes n'eussent pas disparu avec sa domination. Or les bas-
reliefs où sont représentées des scènes de chasse sont nombreux à Ninive; la poursuite
des bêtes sauvages était, en Assyrie, un plaisir éminemment royal, et, pour se procurer
ce délassement , un souverain capable de bâtir le palais d'H îsir-Sargon aurait bien pu y
annexer un vaste jardin. Je fus donc assez disposé dans le principe à adopter 1 opinion gé-
nérale et à voir dans la grande muraille de Khorsabad l'enceinte d'un paradis destiné à la
chasse et analogue aux paradis dont parle Xénophon.

Les éminences secondaires, en saillie sur les quatre cotés de la muraille, avaient cepen-
dant lait naître quelques doutes dans mon esprit. Mais, avant de les avoir explorées, j'ad-
mis, comme mon prédécesseur, qu'elles représentaient les ruines d'anciennes tours, dont
l'existence pouvait à la rigueur s'accorder avec celle d'un parc royal. Les tentatives faites
antérieurement dans les parties hautes de ces éminences, les tranchées encore apparentes
et demeurées sans résultats, tendaient même à me confirmer dans cette croyance. Elles
semblaient démontrer que les monticules formés par les débris des tours écroulées étaient
de simples amas de terre ne recouvrant aucune construction.

Les restes d'un parc ou d'un jardin étaient peu faits, en somme, pour attirer l'atten-
tion, et pendant plusieurs mois ('attachai un médiocre intérêt aux travaux exécutés sur cet
emplacement. J'y avais entrepris des fouilles plutôt afin de ne rien laisser d'inexploré aux
alentours immédiats du Palais, qu'avec l'espoir de réaliser des découvertes intéressantes.
Tels qu'ils étaient, néanmoins, ces travaux exigeaient une surveillance quotidienne, et don-
naient heu, presque à mon insu, à des remarques dont la valeur s'accroissait de jour en jour.

A force d'être comparés entre eux, les indices recueillis dans les tranchées avaient fini
par acquérir une certaine signification, et, rapprochés des lignes du terrain, ils laissaient
déjà entrevoir d'anciennes bâtisses, dont la présence au milieu d'un jardm était bien faite
pour nous surprendre. La vérité commençait à nous apparaître, et, en formant un faisceau
de ces renseignements divers, nous allions retrouver toute une ville qui achève de donner
au groupe de Khorsabad sa véritable phvsionomie.

Hérodote, I, cxxxv.
 
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