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Place, Victor
Ninive et l'Assyrie (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.5728#0178
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166 LIVRE I, PARTIE ï, SECTION III, CHAPITRE III.

ce but, les tranchées ont été poussées à différents points de la muraille. Il s'agissait, en eftël,
de constater si les cinq premières tours découvertes entre les deux portes du côté méridio-
nal n'étaient pas un simple accident, ou si, au contraire, elles se rattachaient à un système
de fortification commun à toute la Ville. L'exploration a été conduite en conséquence, et
aux endroits les plus propres à nous donner de sûrs renseignements; nous avons adopté de
préférence les sections de muraille situées de chaque coté des sept portes, les quatre an-
gles de l'enceinte et le point où celle-ci se raccordait avec le monticule du Palais.

De ce travail résulte le dégagement effectif de soixante-quatre tours et d une longueur de
muraille de trois kilomètres; les sections de mur et les tours découvertes sont indiquées
sur la planche i par une teinte noire foncée. Nous étions autorisés par les données acquises
à rétablir l'intégrité de l'enceinte et des tours, puisque nous avions retrouvé partout les
mêmes épaisseurs et les mêmes espacements; néanmoins nous avons préféré représenter
avec une teinte plus légère les parties restées sous les décombres. En admettant, comme
cela nous paraît incontestable, un plan et un mode de construction uniques pour toute
l'étendue de l'enceinte, nous aurions donc le chiffre de cent cmquanle-six tours, et, en y
ajoutant les onze contre-forts du même genre distribués autour du monticule principal, nous
atteignons le nombre total de cent soixante-sept.

Toutes les tours de l'enceinte sont établies dans les mêmes conditions; elles ont l\ mètres
de saillie et i3m,5o de largeur en façade ; la distance qui les sépare est seulement de 27 mè-
tres, c'est-à-dire qu elle est exactement le double de la largeur dune tour. Les Assyriens
devaient pousser bien loin leur amour de la régularité pour en avoir fait un si singulier
usage; car ces espacements, réglés sur la largeur de deux tours, égalent à peine une
demi-portée de trait. La défense, il est vrai, en retirait un grand secours; les parties
saillantes des contre-forts étaient aisément battues par des archers postés sur les tours voi-
sines; mais ces distances n'en paraîtront pas moins très-restreintes, surtout en les comparant
aux espacements usités ailleurs entre les tours des places de guerre. Ces dispositions, bien
constatées par l'exploration, ont pour nous l'avantage d'être en rapport avec les représenta-
tions, données sur les bas-reliefs, de villes assiégées, où l'on distingue de nombreuses tours
carrées et très-rapprochées les unes des autres. On peut consulter encore à cet égard la
planche A8, reproduisant une sculpture basaltique trouvée à Khorsabad : un personnage,
présentant au roi un emblème de ses conquêtes, porte au bout de ses doigts l'image d'une
ville, où trois tours carrées et crénelées sont réunies dans un court espace.

Le mode de construction et les matériaux des tours sont, comme on doit s'y attendre
dans des bâtisses assyriennes, identiques à ceux de la muraille d'enceinte. Ces tours sont
composées d'abord d'un soubassement en moellons, enfermé dans un double parement en
pierres de taille et donnant une hauteur de im, 10. Au-dessus s'élevait la construction
ordinaire en briques crues, unies entre elles par l'adhérence propre à l'argile; la majeure
partie de ces briques, détruite parles éboulements, est confondue aujourd'hui avec les talus
de la grande muraille.
 
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