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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 3.1882

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: Rapport à M. Jules Ferry, ministre de l'instruction publique sur une mission en Italie, [2]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11330#0138
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les formes voisines ~| [ ( ~jj w ( ~|w ( ( etcv bien avant la XVIIIe dynastie :
on peut même se demander, si ce n'est pas un féminin du nom de g-> ( [, ~jj P

usité dès le temps des pyramides. Le nom [ [ ^> ( est un de ces noms purement
vocaliques dont il y a beaucoup d'exemples en égyptien, [][]%\0 (Lieblein, n° 807), [](

(Lieblein, n° 61), U (Lieblein, n° 625), (.[^(Lieblein, n° 637, 939), ^ ^> (Lieblein,

n° 131), (Lieblein, n° 228), (Lieblein, n° 77), ^(|^(|() (

Lieblein,

n° 798), (Lieblein, n° 607), (|^J|(] (Lieblein, n° 80, 163, 292 etc.), (]^(]^>

on

(Lieblein, n° 500), (]jg>ljlj (Lieblein, n° 380, 527 etc.). Enfin, à côté de s-

trouve, s=^f]||(](] (Lieblein, n» 625), =^>(]f) (Lieblein, n° 308), ^^j^^^îf
(Lieblein, n° 524). Tous ces prétendus noms étrangers appartiennent donc à l'onomatologie
égyptienne ordinaire et sont indigènes d'origine.

Eeste le culte. Le nom ( peut prêter, si l'on veut à des rapprochements étrangers :
mais il est incontestablement de vieille souche égyptienne, et a toujours signifié le disque du
soleil ou de la lune. C'est donc les particularités du culte qui doivent nous permettre de
décider si vraiment

o

a quelque rapport avec Adoni. Or, le culte d'^ est purement

égyptien : son grand-prêtre a le titre de ^^^j^7 qiu' le titre du grand-prêtre de Râ à
Héliopolis. Les expressions dont se servent les hymnes pour l'adorer sont celles qu'emploient
les hymnes ordinaires au soleil. La seule chose qui jusqu'à présent soit nouvelle dans ce
culte, c'est l'aspect du disque solaire dont chaque rayon se termine par une main portant
ou ne portant pas le signe de vie. Du reste, tout le Panthéon égyptien est respecté par le
dieu nouveau à l'exception des dieux purement thébains, Ammon, Mout, Khonsou etc.

Ce n'est pas ici le cas d'examiner la question en détail : je me bornerai à dire en deux
mots quel a été le résultat de l'examen que j'ai fait en 1879 à l'École des Hautes Études
des textes relatifs aux soi-disant rois hérétiques. Leur tentative paraît avoir été purement
politique. Je n'oserai pas affirmer résolument que l'ambition des grands-prêtres d'Ammon
ait été la raison qui décida Aménophis IV à traiter Thèbes en ennemie; le fait certain est
qu'il la quitta pour fonder une capitale nouvelle à Tell-el- Amarna. Il fallait un culte à la ville :
d'ordinaire, les colonies prenaient le dieu de la ville d'où elles étaient sorties et c'est pour-
quoi le culte d'Ammon thébain fut introduit à Napata et dans les Oasis. Pour ne pas donner
à sa capitale les dieux de la ville qu'il détestait, Aménophis IV prit une des formes du dieu
solaire d'Héliopolis. En résumé, sa tentative n'est pas une tentative de réforme religieuse:
c'est une révolte contre la ville de Thèbes et contre tout ce qui établissait sa supériorité,
contre sa religion et contre son sacerdoce. Aménophis IV ne voulut pas modifier la religion
de l'Egypte : il voulut seulement remplacer la suprématie du dieu thébain et de ses prêtres
par la suprématie d'un autre dieu, comme il avait remplacé la suprématie de Thèbes par la
suprématie de Tell-el-Amarna.

Tels sont les monuments de Turin qui portent le nom de rois de la XVIIIe dynastie.
Les monuments non datés qu'on peut attribuer certainement à cette époque sont sensiblement
plus nombreux. Ici encore j'ai laissé de côté les statues pour m'attacher surtout aux stèles
et aux petits objets.

(A suivre.)
 
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