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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 3.1882

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Nr. 1-2
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Baillet, Auguste Théophile: Dialectes égyptiens: deux contrats ptolémaiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.11330#0042
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32

Dialectes égyptiens.

DIALECTES EGYPTIENS.

Deux conteats ptolémaiques.

Que les Egyptiens aient parlé différents dialectes, c'est un fait qui paraît hors de doute.
D'abord dans les temps les plus rapprochés de nous, on ne peut contester l'existence des trois
dialectes sahidique, memphitique et baschmourique, propres à la Haute-Egypte, à l'Egypte
moyenne et au Delta. Mais les textes hiéroglyphiques eux-mêmes nous attestent l'existence antique
de plusieurs dialectes. Tous les égyptologues connaissent ce reproche d'un scribe à son maître :
« Ses ordres s'accumulent sur ma langue, demeurent sur ma lèvre ; ils sont difficiles à com-
» prendre ; un homme inhabile ne les traduirait pas ; ce sont comme les paroles d'un homme

d'Athou avec un homme d'Abou. » De

^ JL i itoils ^es ^gyptologues f°ut Ie Delta

du Nil; au contraire est pour tout le monde, Eléphantine. De sorte qu'un scribe

de l'époque des Ramessides constate que, de son temps, existaient, aux deux extrémités de
l'Egypte, deux dialectes fort différents.

M. de Rougé, mon illustre maître, a de tout temps professé dans ses écrits, comme
dans son cours au Collège de France, que le système d'écriture des Égyptiens était tel qu'il
y avait impossibilité de saisir les différences de dialectes qui pouvaient avoir existé. Ses
disciples et toute l'école égyptologique paraissent avoir pris à la lettre la parole du maître,
car personne, à ma connaissance, n'a essayé d'aborder cette question. Toutes les modifications
qu'on a pu observer, ont été mises sur le compte des transformations que le temps doit amener.
J'accorderai qu'il n'y aurait rien d'étonnant à ce que la langue se soit modifiée avec le cours
des siècles. Je ne veux pas entreprendre de rechercher aujourd'hui dans les inscriptions les
traces de ces modifications. Il me suffira de rappeler que pour trois époques de la langue
MM. Maspero, Revielout, Erman ont constaté, dans la conjugaison du verbe, par exemple,
de grandes différences entre l'égyptien antique, les textes démotiques et le copte : des formes
se conservent d'un âge à l'autre, d'autres disparaissent, et quelquefois de nouvelles les rem-
placent. M. Chabas pense que dans ses trois mille ans d'existence la langue hiéroglyphique
est restée sensiblement la même. Cependant on a pu signaler quelques idiotismes propres à
certains textes. M. Maspero a retrouvé dans les hiéroglyphes des termes de transition entre
les formes données par les textes des trois grandes époques de la littérature égyptienne. On
a cité certains mots, comme de véritables archaïsmes et au contraire la XIXe dynastie est
l'époque où fleurissent les néologïsmes empruntés aux langues sémitiques.

On peut même dire que les exemples de variation dans les vocables ne sont pas rares ;
mais je me demande s'il ne faut pas en attribuer quelques-unes à l'influence du langage
spécial à la localité où le document a été rédigé plutôt qu'à celle de sa date. Ainsi je me

n AA/VW\

persuaderais volontiers que c'est à une différence de dialecte qu'on doit la variante I J
^ (Lieblein, Dict. des noms, 354). Je me figure assez facilement que ceux qui

Q AAA/W\ a; Q r\ /WWv\ ^ Q

écrivaient \ M*' J " ^JIEBLEIN? Dict., 515, cf. 539 et 643) prononçaient

(onsqi au lieu de wnseq, lorsque cette orthographe est adoptée pour plusieurs mots sur le
même monument, et que d'ailleurs on est sûr (comme ici pour SENBTFI) que l'w n'est pas
mis pour cadrer le groupe.
 
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