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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 6.1885

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Nr. 3-4
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Loret, Victor: L' ébène chez les anciens égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.12264#0136
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126

L'ÉBÈNE CHEZ LES ANCIENS ÉGYPTIENS.

pagnes en Syrie et en Phénicie de l'ivoire et de l'ébène, qui y avaient été importés par la
mer Rouge.

L'ébène africaine est spécialement mentionnée dans les passages suivants d'Hérodote,
de Strabon et de Pline. «Les Ethiopiens portent tous les trois ans au roi de Perse deux
» fortes mesures d'or, deux cents poutres d'ébène, et vingt grandes dents d'éléphant1. —
» Les arbres et les arbrisseaux qu'on rencontre le plus dans l'île de Méroé sont le palmier, le
»perséa; l'ébénier et le cératia2. — La carte d'Ethiopie qui fut mise dernièrement sous les
»yeux de Néron a appris que l'ébénier est rare depuis Syène, limite de l'empire, jusqu'à
» Méroé, dans un espace de 896.000 pas, et qu'il n'y existe aucun autre arbre que les arbres
» du genre des palmiers3. »

Encore aujourd'hui la meilleure ébène provient des ports de l'Afrique orientale, princi-
palement de la Mozambique et de l'île Bourbon4, et Eumphius5 a pu constater que l'espèce
produite par ces régions répond en tout point à la description de Dioscoride. Les peuples
d'Afrique, avant de livrer l'ébène au commerce, la font, paraît-il, séjourner sous terre pendant
quelques mois afin de lui procurer par l'humidité un bois plus compact et plus sombre. C'est
cette coutume, déjà en usage dans l'antiquité, qui a fait écrire à Pausanias6 les singulières
lignes suivantes : « J'ai entendu dire par un Cypriote de mes amis, très instruit sur les diverses
» plantes et sur leurs propriétés médicinales que l'ébène n'a ni feuilles ni fruits, qu'elle croît
»sous terre et ne voit jamais le soleil. Les Ethiopiens la retirent de dessous le sol, et il y
» en a parmi eux qui ont la spécialité de découvrir les endroits où se trouve ce bois. » L'ébé-
nier porte, dans la classification moderne, la dénomination de Ebenoxylon vevum Lour. 7

Le nom hiéroglyphique de l'ébénier et de l'ébène est déjà connu depuis longtemps; je
l'ai indiqué dans un article paru il y a plusieurs années8. Les signes qui le constituent,
flJ^^Jj ^ , se lisent habîn (en démotique |j5JJJ4.yOj, et le mot est déterminé par Q ou

|, selon qu'il s'agit de l'arbre ou de son bois. Habln est transcrit exactement en hébreu par
prt, qui n'est employé qu'au pluriel Û^SH. Je ne sais si le mot égyptien s'est conservé en
copte; en tout cas, le nom copte de l'ébène ne s'est pas encore retrouvé. Le seul passage
de la Bible dans lequel il soit fait mention de cet arbre9 a été traduit par à-peu-près dans la

w , la forme même

du mot me fait supposer qu'il est masculin, mais je n'ai pas encore rencontré le groupe accom-
pagné d'un article ou d'un pronom qui puisse en prouver le genre.

. *n n aawiaa

Bien que fil J soit un radical purement égyptien, je crois que rD V\ ] * n'est que
la transcription hiéroglyphique du nom vernaculaire de l'ébénier, et l'emprunt est même très

1) Hérod., Hist., III, 97.

2) Strabon, Géogr., XVII, 2, 2.

3) Pline, Hist. nat., XII, 8.

4) Aublkt, Hist. des plantes de la Guyane française, Append., p. 141. — Louuiiiuo, Flor. cochinch., p. 752.

5) RuMPH., Herbar. Amboin., III, 2, 4.

6) Paus., I, 42, 5.

7) C. Spresgel, Dioscoride, II, p. 404. Les différentes espèces asiatiques de Diospyros répondent à
rè'.Sevo; îvoi-/.7) de Dioscoride.

8) Le ÏjÇ^a Q. du Papyrus Ebers et FEbenus de Pline {Bec, L 132).

9) Ezéchiel, XXVII, 15. «
 
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