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Revue égyptologique — 7.1896

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Nr. 3
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Revillout, Victor: Deux anciennes lois du pays d'Accad
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https://doi.org/10.11588/diglit.11579#0118

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108

Victor Revillout.

égale au capital, ou, comme nous dirions, cent pour cent. Il est à noter que l'intérêt est géné-
ralement d'autant plus fort que les sommes dues sont plus petites, comme dans ce qu'on
appelle pour les usuriers de bas étage le prêt à la petite semaine.

Pour en revenir au taux de l'intérêt, que cette parenthèse, peut-être un peu longue, mais au moins
utile, si non nécessaire, ne doit pas nous faire perdre de vue, nous avons dit qu'en Assyrie il était souvent
stipulé du quart. Tel est le cas, par exemple, pour un prêt de 10 sekels d'argent (tablette K 179-73 du
British Muséum); pour un autre prêt également de 10 sekels d'argent (tablette K 381, B. M.): pour une
dette de 8 sekels d'argent (K 368, 93, B. M.)-, pour une autre de 30 sekels (K 323, B. M.); pour une autre
de 3 mines, 10 sekels (K 337-57, B. M.) ; pour un contrat relatif à 5 sekels d'argent : c'est notamment dans
celui-là que le chiffre 4 est suivi des deux syllabes terminales utti *~~tf>~~ CR 59i K 339); dans un autre
contrat relatif à une somme de 9 mines, 16 sekels d'argent (K 342). Parmi ces textes inédits que nous
avons étudiés à Londres lors d'un court voyage, le dernier mérite de nous arrêter un instant, car on
y retrouve une expression dont M. Oppert avait exactement indiqué le sens réel quand il la rencontra
dans un acte traduit à la page 232 et suiv. de ses documents juridiques, mais à laquelle M. Pinches a voulu
récemment donner une signification toute différente, en l'unissant avec la proposition ^ qui la précède
dans certains actes, l'expression ginu, ginnu, type, étalon, système monétaire. Cette expression se ren-
contre surtout à deux époques. (Conf. Lettres sur les monnaies égyptiennes, 2e édit., p. 141.)

1° Quand les rois de Ninive, ayant conquis la ville de Karkemis, s'appliquèrent à faire rentrer dans
le système métrique d'Assour, en la modifiant un peu à cet effet, la mine de cette ville, fort usitée dans
les relations commerciales, on eut soin d'ajouter dans certains actes que les sommes étaient payables en
mines de l'étalon d'Assour ginu sa Assour. J'ai démontré d'ailleurs dans un autre travail, que les diffé-
rences entre la mine de Karkemis proprement dite, la mine du roi, expressément nommée dans plusieurs
contrats, entre autres un acte inédit qui porte au British Muséum les nos 429, R 140, celui qui est inscrit
K 342 et qui a été publié sous le n° 5 dans la pl. 47 du troisième volume de W. A. I., etc., la mine du
pays, mentionnée par exemple dans l'acte inédit, K 150 de la même collection, et la mine sans désignation
particulière, en ce qui concerne la valeur, ne doivent pas être considérables, car dans les ventes, les quantités
en sont à peu près identiques pour le prix des mêmes objets. C'est ainsi que dans l'acte inédit, K 457
du British Muséum, une femme est achetée une demi-mine en mines de Karkemis, prix le plus habituel
d'une esclave en mines ordinaires; dans l'acte K 444, deux esclaves coûtent une mine, en mines de Kar-
kemis; dans K 150, deux esclaves sont vendus pour une mine du roi, etc. Ce sont ces grandes ressem-
blances entre l'étalon de Karkemis et les autres étalons monétaires en usage dans le reste de l'Assyrie
qui, quand cette ville si commerçante fut englobée dans leur empire sans être détruite (nous avons encore
dans nos actes la mention expresse du palais de Karkemis) permit aux rois de Ninive de les faire tous
rentrer, par une réforme tout-à-fait semblable à celle que plus tard firent les Ptolômées, dans un même
système métrique ginu sa assur. (Conf. Lettres sur les monnaies, p. 146.)

2° Quand Darius prenant l'étalon d'or pour étalon principal, et y rattachant seulement l'argent comme
monnaies divisionnaires avec la proportion de 13J à 1, fit fondre des monnaies qui, bien loin de peser ce
que pesait l'ancien sekel, n'en représentaient que les deux tiers et en portaient pourtant vulgairement le nom,
on eut soin dans certains contrats de spécifier que les sekels d'argent à recevoir n'étaient pas de ces sekels
en pièces divisionnaires d'une valeur moindre que le soixantième de la mine pesée, mais bien en soixan-
tièmes de mine, calculés, soit suivant le poids, soit en pièces de l'ancienne frappe, ou en pièces étrangères,
telles que les antiques didrachmes d'Athènes, frappés d'un seul côté, portant l'effigie d'un oiseau et figurant
exactement le soixantième d'une mine en poids dans le système métrique de Babyloue, sa ginnu. Cette
fois M. Pinches a voulu faire de saginnu un seul mot, mot qu'il a traduit par punched, frappé : bévue que
devait rendre impossible l'existence des actes de Ninive où le substantif se montre seul, sans être précédé
de la préposition >yr .

L'acte inédit qui nous a conduit à ces réflexions incidentes, commence par les mots : « 9 mines,
16 sekels d'argent du système d'Assour.»

Il ne mentionne pas de témoins. Après les noms des parties et la date, l'intérêt au quart s'y trouve
stipulé dans une phrase surajoutée. \

Cet intérêt du quart se rencontre également, en dehors des actes inédits déjà mentionnés, dans un
certain nombre de ceux qui ont été publiés dans W. A. I. Nous citerons notamment le n° 8 de la pl. 45
relatif à un prêt de 10 sekels d'argent du trésor dTstar de Ninive, le n° 2 de la pl. 47, relatif à un prêt
de 17 sekels d'argent du trésor dTstar d'Arbelles, le n° 3 de la pl. 47 (dette de 13 sekels) et les n°' 6
et 7 de la même planche (dettes de 9 mines, 15 sekels et de 6 mines, 6 sekels).

L'intérêt du tiers est plus rare; sur quatre contrats que nous avons comptés comme le stipulant
 
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